actes colloque 2007 - Les Ateliers

Autoroute design
par Tristan Guilloux
perdre les quelques avancées, j’ai souhaité la création
d’un site qui s’appelle www.design-public.net, où l’on
a mis en ligne, au fur et à mesure,
ce qu’on faisait dans le domaine.
Ce site a été inauguré par la publication
des actes d’un colloque atelier que nous
avons organisé en novembre 2004, dans le cadre de
la biennale du design de Saint-Étienne. Ce colloque
traitait des relations entre design et projets d’équipements
publics. Depuis, j’essaye de faire mettre en ligne
toutes les productions liées aux actions menées sur
l’autoroute, de façon à ce que cela soit connu et que
les réflexions engendrées par la démarche ne soient
pas perdues. Même si la démarche sur l’A47 avorte,
il restera quelque chose et d’autres pourront venir se
nourrir de notre expérience. C’est encore un site récent,
il y a déjà une bonne trentaine de visites par
jour, mais chacun peut venir trouver là des noms, des
références, des idées. En termes de méthode, d’utopie,
de réalisation, je crois en l’Internet comme un lieu de
publication, accessible à tous.
Flux : Dans cette synergie entre acteurs du territoire,
quelle plus-value apporte la DDE
Olivier Frérot : Il n’y a pas de plus-value plus spécifique
parce qu’il y a un service de l’État. Je pense que
la plus-value, chaque organisation peut l’apporter si
elle y croit. La DDE présente l’intérêt de pouvoir toucher
à de nombreux créneaux
concernant le territoire : elle gère
l’autoroute, elle s’occupe de la rivière,
du renouvellement urbain, elle peut travailler
aussi sur les plans locaux d’urbanisme.
Si elle joue de toutes ses cordes avec finesse et puis
concordance, elle peut engendrer un phénomène
d’entraînement. Je crois qu’aujourd’hui cette démarche
est assez appréciée, des relais
commencent à apparaître. Mais
il est capital que la collectivité de
référence, qui est ici la communauté
d’agglomération, prenne à un moment donné
le leadership de l’action sur le paysage. Je me suis attaché
à proposer des idées, à travailler sur un certain
nombre de sujets assez concrets, d’essayer de bien
J’ai souhaité la création d’un site
qui s’appelle www.design-public.net.
faire chez nous, c’est-à-dire sur l’autoroute, et puis
d’accompagner et d’encourager sur le territoire. Je
crois que la réussite de ce type
d’actions est beaucoup liée à la
conviction et à l’énergie des personnes
qui sont dans certaines institutions.
Flux : Comment cette démarche est-elle perçue dans
un service marqué par la culture technique
Olivier Frérot : On en est encore au début. Et cette
démarche n’a pas encore dépassé les frontières de la
DDE de la Loire. Aujourd’hui je n’ai pas suscité un intérêt
très important d’autres services du ministère
de l’Équipement. Dans la DDE de la Loire, à ma belle
surprise, elle a intéressé les techniciens, notamment
autour des panneaux à messages variables, tout simplement
parce qu’ils ont vu que la démarche design
apportait un plus à l’usage, au moment où les recherches
deviennent concrètes. Sur l’aspect des glissières
béton, je pense que cela peut marcher aussi.
On a réalisé aussi un travail intéressant avec un artiste
sur le viaduc de Rive-de-Gier, démarche difficile
à mettre en place, mais qui a aujourd’hui abouti et
qui plaît. Sur la question des graffitis, les agents d’exploitation
de l’autoroute font la guerre aux tagueurs
et puis on n’y arrive pas. Donc au début, l’idée de
trouver un lieu de négociation avec les tagueurs n’a
pas trop séduit. Mais le travail en cours montre que,
peut-être, des avancées sont
possibles.
Quand on en est au démarrage,
sur l’animation de démarches intellectuelles
liées au design, cela ne prend pas forcément avec les
techniciens. C’est quand on rentre dans des actions
réalistes ou réalisées que l’adhésion se généralise. Et
pour cela il faut tenir la distance, il faut sans doute
Je pense que la plus-value, chaque
organisation peut l’apporter si elle y croit.
C’est quand on rentre dans des
actions réalistes ou réalisées que
l’adhésion se généralise.
parfois savoir abandonner des projets,
il y a aussi des échecs, mais il
n’y a pas de mauvaise volonté.
Flux : Les DDE sont actuellement en pleine mutation.
Elles vont perdre leur champ d’action lié aux routes,
et notamment l’exploitation et les travaux sur les autoroutes
non concédées. Comment envisagez-vous
Séminaire de préfiguration de la session d’été 2008 | page 64