actes colloque 2007 - Les Ateliers

Quelles marges de recul
Les servitudes de recul par rapport à l’A15 fixées
dans les différentes documents d’urbanisme de l’agglomération
sont très diverses. Des zones non aedificandi
et des marges de recul ont été définies pour
chacune des zones des plans d'urbanisme, sans aucune
cohérence d’ensemble, souvent par recopiage
mot à mot des recommandations que la DDE fournit
aux rédacteurs des POS, PLU et PAZ dans le Portéà-connaissance
de l’Etat..
Or la fixation des marges de recul par rapport à une
autoroute à l’intérieur des parties agglomérées est
de la responsa-bilité de la collectivité locale. Il n’y a
pas de texte opposable qui les définisse une fois pour
toutes.
La Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise
devrait s’approprier cette question et réfléchir
à une stratégie de recul par rapport à l’A15. L’agglomération
a la compétence pour décider comment
aménager les zones en bordure de l’autoroute, elle
doit l’utiliser. Les délaissés pourraient notamment être
mis à profit pour marquer physiquement l’entrée
d’agglomération depuis Paris et pour valoriser une
image "verte et dynamique" de l’agglomération aux
yeux des usagers.
Quel lien entre Cergy-Préfecture
et Pontoise
Depuis sa création, plusieurs projets d'urbanisme ont
été dessinés pour la Ville nouvelle qui prévoyaient
de renforcer la liaison entre les deux pôles que sont
Cergy-Centre et Pontoise. On a imaginé des passerelles,
des passages supérieurs avec transport en
commun en site propre et même un pont bâti. Si les
négociations venaient à aboutir sur l’amélioration du
système d’échanges dans cette zone, il conviendrait
de profiter de l’occasion pour y adosser la réalisation
d’ouvrages transverses. Il est en effet dans l’air du
temps de coupler des aménagements routiers et des
projets de requalification urbaine. En 1995, M. Leyrit,
alors Directeur des Routes du Ministère, lançait déjà
l’idée d’un 10% reconquête urbaine à l’instar du 1%
paysage. En suivant cette tendance, il serait possible
d’obtenir par exemple un élargissement des ouvrages
sur l’A15 et la construction d’une passerelle en même
temps que la reprise de l’autoroute. Le récent aménagement
de l’A1 dans la traversée du Blanc-Mesnil
pourrait servir de référence.
Pour ce qui est des lignes à haute tension qui longent
l’autoroute dans cette zone, l’enfouissement est
techniquement possi-ble. Le coût affiché par RTE
pour un enfouissement depuis le poste transformateur
de Cergy jusqu'à l’Oise est de l’ordre de 20
M€. Il convient de s’interroger sur la rentabilité
socio-économique globale d’une telle opération.
L’agglomération doit formuler ses envies
et ses besoins
Tous les acteurs rencontrés au cours de cette mission
sont sensibilisés à la problématique de l’insertion urbaine
des grandes infrastructures. Sans entrer en
conflit avec les intérêts de l’Etat qui a financé cette
autoroute et qui doit ménager des marges de manœuvre
pour l’avenir, les élus locaux peuvent plaider
pour des aménagements raisonnables sur l’A15 d’aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de voir petit - un pont de
singe entre Cergy et Pontoise ne saurait recoudre le
lien urbain entre les deux communes – mais il s’agit
de définir clairement quels sont les enjeux et les attentes
du niveau local avant d’aller solliciter l’Etat et
les autres collectivités :
Veut-on construire plus près de l’autoroute Veuton
préserver un espace paysager en bordure de l’autoroute
Veut-on essayer de valoriser l’image de
Cergy-Pontoise vue par les usagers de l’autoroute
La présence des lignes à haute tension est-elle acceptable
en l’état pour la population Des aménagements
sont-ils souhaitables au regard des coûts
actuels et futurs
Autant de questions qui doivent être posées aux élus
afin de pouvoir mettre efficacement en avant les intérêts
de l’agglomération dans le dialogue avec les
autres acteurs.
Séminaire de préfiguration de la session d’été 2008 | page 101