actes colloque 2007 - Les Ateliers
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Autoroute design<br />
par Tristan Guilloux<br />
différents aspects. Finalement, on s’aperçoit que les différentes<br />
marges de manœuvre sur les équipements<br />
techniques sont plus importantes qu’on ne le croit.<br />
Flux : <strong>Les</strong> démarches engagées ne concernent pas<br />
seulement les usagers de l’autoroute. Le design semble<br />
intervenir également pour résoudre les problèmes<br />
d’interface entre l’infrastructure et le territoire. Pouvez-vous<br />
nous présenter le travail sur les écrans de<br />
protection acoustique <br />
Olivier Frérot : C’est là que les riverains proches ou<br />
lointains interviennent, puisque l’écran acoustique,<br />
on le pense toujours pour empêcher le bruit de passer<br />
; donc on regarde surtout depuis la face côté autoroute.<br />
D’un point de vue technique, on regarde<br />
comment cela peut absorber le bruit. Mais on ne se<br />
soucie pas tellement de la face qui est vue par le riverain.<br />
On a donc lancé un concours pour choisir<br />
une équipe rassemblant designers, ingénieurs et architectes,<br />
afin de concevoir une charte des futures<br />
protections antibruit, et pour la mettre en application<br />
dans un secteur particulièrement difficile. Ce qui<br />
nous a intéressés dans la proposition que nous avons<br />
retenue, c’est ce travail sur la double face du dispositif<br />
de protection. Je ne parle même pas d’écrans,<br />
mais de protection, car on va bien voir ce qui va sortir<br />
de cette réflexion qui n’est<br />
qu’à son début. Quelles sont<br />
les fonctions de cet objet <br />
Quelles formes cela va prendre<br />
Pour partie, cela va<br />
prendre la forme de protections physiques, d’écrans<br />
sans doute, mais avec l’attention à celui qui voit, le<br />
riverain, du proche et du lointain.<br />
Flux : Parallèlement, sur les murs antibruit existants,<br />
on observe la prolifération des graffitis. Comment<br />
envisagez-vous l’intervention de vos services<br />
Ce qui nous a intéressés dans la proposition<br />
que nous avons retenue, c’est ce travail sur<br />
la double face du dispositif de protection.<br />
Olivier Frérot : Ce qu’on a observé, mais ce n’est pas<br />
très spécifique à cette autoroute, c’est que les tagueurs<br />
s’en donnent à cœur joie, et qu’ils bombent<br />
préférentiellement les panneaux antibruit. Nous nous<br />
trouvons très démunis devant ce phénomène. Actuellement<br />
on efface, ils reviennent : on ne s’en sort<br />
pas. Et donc on s’est dit qu’en s’appuyant sur une<br />
équipe d’artistes et de professionnels du champ culturel,<br />
on pouvait rechercher un nouveau type d’interaction<br />
avec certains tagueurs. Il ne s’agit pas de<br />
désigner des espaces pour leur intervention, de dire<br />
« là c’est à vous, vous pouvez taguer », comme cela<br />
a déjà été fait. Mais nous souhaitons aller plus loin,<br />
vers une intervention artistique liée au tag qui pourrait<br />
prendre place sur les panneaux actuels. On va à<br />
la rencontre d’une population que l’on connaît mal,<br />
une population dont on se méfie, mais qui peut, dans<br />
un partenariat vraiment original, faire en sorte que<br />
l’intervention des tagueurs soit de meilleure qualité.<br />
Une meilleure qualité pour tout le monde et notamment<br />
pour les gens qui voient les panneaux, les automobilistes,<br />
et une intervention relativement<br />
ordonnée alors qu’aujourd’hui ce qu’ils nous font<br />
n’est pas très beau, et que c’est partout, donc cela ne<br />
nous convient pas.<br />
Flux : En quoi ces démarches participent-elles à<br />
l’échelle territoriale <br />
Olivier Frérot : Cette volonté que l’autoroute réparée<br />
soit belle, qu’elle redevienne agréable, et peut-être<br />
même qu’elle fasse référence, cela ne concerne pas<br />
uniquement l’autoroute.<br />
Cela concerne tout le territoire<br />
traversé, donc les vallées<br />
industrielles du Gier et de<br />
l’Ondaine, et la ville de Saint-<br />
Étienne. Mais à condition que tout le monde s’intéresse<br />
à ce sujet, parce qu’actuellement l’autoroute<br />
côtoie des friches industrielles. Et si on laisse les<br />
friches en l’état, la démarche design sur l’autoroute<br />
sera insuffisante pour restaurer l’image du territoire.<br />
Cela oblige la puissance publique en général à travailler<br />
ensemble sur ce paysage urbain et aussi sur le<br />
paysage naturel. Depuis le début, j’ai animé cette démarche<br />
avec EPURES, l’agence d’urbanisme, Saint-<br />
Étienne Métropole, la communauté d’agglomération,<br />
et EPORA, l’établissement public foncier en charge<br />
notamment de la remise en état des friches. Chacun,<br />
dans sa partie, doit entreprendre des actions qui<br />
Séminaire de préfiguration de la session d’été 2008 | page 62