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efficacem<strong>en</strong>t chez l’homme et se transmett<strong>en</strong>t très difficilem<strong>en</strong>t d’un individu humain à<br />
l’autre.<br />
Il ne suffit donc pas à un virus aviaire d’être <strong>en</strong>veloppé d’antigènes inconnus par les<br />
populations humaines, faut-il <strong>en</strong>core qu’ils soi<strong>en</strong>t doués d’une bonne capacité à se répliquer<br />
chez leur nouvel hôte pot<strong>en</strong>tiel. C’est exactem<strong>en</strong>t ces <strong>de</strong>ux propriétés que peuv<strong>en</strong>t possé<strong>de</strong>r<br />
les virus hybri<strong>de</strong>s issus d’un réassortim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux virus par<strong>en</strong>taux : l’un humain et l’autre<br />
aviaire selon le principe suivant :<br />
A l’occasion d’une co-infection d’un âne, par exemple, avec un virus humain et un virus<br />
d’oiseau, les brins d’ARN étant physiquem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants, il peut se former une particule<br />
virale hybri<strong>de</strong>. Ce virus hybri<strong>de</strong> ou virus réassortant, qui se forme au mom<strong>en</strong>t du<br />
bourgeonnem<strong>en</strong>t à la fin du cycle viral, peut emprunter les gènes « internes d’adaptation » à<br />
l’homme et les gènes H et/ou N du virus d’oiseau. Dans ce phénomène, il y a changem<strong>en</strong>t<br />
complet d’une molécule <strong>de</strong> surface telle que l’hémagglutinine. Ce virus réassortant,<br />
« humain » <strong>de</strong>dans et « oiseau » <strong>de</strong>hors, cumule l’avantage <strong>de</strong> pouvoir se répliquer chez<br />
l’homme et celui <strong>de</strong> ne pas r<strong>en</strong>contrer <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se spécifique contre lui car les H et N aviaires<br />
ne correspon<strong>de</strong>nt pas aux anticorps qui préexist<strong>en</strong>t dans les populations humaines.<br />
C’est alors un virus nouveau pour l’homme qui est pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t capable <strong>de</strong> provoquer une<br />
épidémie majeure au niveau mondial ou pandémie.<br />
• Scénarios <strong>de</strong> l’émerg<strong>en</strong>ce<br />
L’émerg<strong>en</strong>ce d’une situation pandémique est liée à au moins trois types <strong>de</strong> facteurs<br />
( écologiques, agro-pastoraux et démographiques) qui conditionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie, le lieu <strong>de</strong><br />
l’émerg<strong>en</strong>ce du phénomène, sa route d’expansion et nécessairem<strong>en</strong>t le temps dont pourront<br />
disposer, les Comores, pour se préparer à la lutte contre la nouvelle grippe pandémique.<br />
1. Les facteurs écologiques<br />
De nombreux élém<strong>en</strong>ts indiqu<strong>en</strong>t que tous les virus portant les 15 types d’hémagglutinine<br />
circul<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s populations d’oiseaux aquatiques sauvages. Des virus grippaux ont été<br />
isolés chez <strong>de</strong>s oiseaux aussi bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Asie (Chine), <strong>en</strong> Océanie (Australie) qu’<strong>en</strong> Europe<br />
(France) et <strong>en</strong> Amérique du Nord. Certains <strong>de</strong> ces oiseaux peuv<strong>en</strong>t migrer sur <strong>de</strong> très<br />
gran<strong>de</strong>s distances allant d’un hémisphère à l’autre. De plus, pour les oiseaux d’une espèce<br />
donnée, l’arrêt temporaire d’individus migrateurs, dans <strong>de</strong>s zones particulières, permet la<br />
r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>rniers et <strong>de</strong>s colonies sé<strong>de</strong>ntaires <strong>de</strong> la même espèce.<br />
2. Les facteurs agro-pastoraux<br />
Les migrations provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s « rassemblem<strong>en</strong>ts cosmopolites » d’espèces très variées<br />
d’oiseaux, mais peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong>s contacts <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s animaux sauvages<br />
sé<strong>de</strong>ntaires ou domestiques et les oiseaux sauvages. Ainsi, une hypothèse largem<strong>en</strong>t<br />
répandue fait <strong>de</strong>s oiseaux domestiques, les intermédiaires <strong>en</strong>tre les oiseaux aquatiques<br />
migrateurs sauvages et les autres animaux domestiques comme les porcs. Il a été démontré<br />
que le porc peut être infecté directem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s virus aviaires <strong>de</strong> façon naturelle ou <strong>de</strong><br />
façon expérim<strong>en</strong>tale. La contamination <strong>de</strong> l’homme par <strong>de</strong>s virus aviaires avec apparition<br />
d’un syndrome grippal n’a que très rarem<strong>en</strong>t pu être démontrée.<br />
L’hypothèse la plus couramm<strong>en</strong>t ad<strong>mise</strong> à l’heure actuelle, malgré l’épiso<strong>de</strong> au cours duquel<br />
l’homme a été directem<strong>en</strong>t contaminé par <strong>de</strong>s volailles infectées, place l’espèce porcine au<br />
cœur <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts qui conduis<strong>en</strong>t à l’émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nouveaux virus humains. C’est ainsi,<br />
à cause du porc que serait apparu le sous-type A(H3N2) vers 1968, <strong>en</strong> Asie, par<br />
remplacem<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la molécule H2 d’un virus humain A(H2N2) par une molécule<br />
<strong>de</strong> type H3 prov<strong>en</strong>ant, selon une étu<strong>de</strong> phylogénétique, d’un virus <strong>de</strong> canards sauvages.<br />
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