Plan de mise en œuvre 2006-2008

3. Conséquences socio-économiques de l’introduction de la maladie
La grippe aviaire est, avec la maladie de Newcastle, l’une des maladies les plus
meurtrières des élevages avicoles. Sa transmission, certes encore limitée, à l’homme
constatée dans les pays d’Asie et plus récemment en Turquie, en Egypte et en Djibouti,
justifie les craintes qu’elle suscite. L’introduction de cette maladie aux Comores aura
assurément des conséquences socio-économiques très importantes, ce à plusieurs
niveaux.
D’abord, sur la sécurité alimentaire et le niveau de revenus des quelques éleveurs que
le pays dispose. En effet, la maladie une fois introduite, appellera de la part des autorités
de la production, l’application des mesures de police sanitaire. D’importantes quantités
de volailles seront ainsi abattues, privant les populations d’une source de protéines
animales bon marché. Les opérateurs engagés dans la reconstitution du tissu d’élevages
semi modernes, seront ruinés. On assistera alors à l’effondrement de la politique de
relance des productions animales.
Au plan de la santé publique, la survenue de cas humains va représenter un nouveau
défi. Or, d’autres maladies comme le paludisme, la tuberculose, font déjà peser un lourd
fardeau sur les services de santé et les ressources humaines et financières disponibles.
Cette perspective que personne ne souhaite, mais qu’il faudrait malgré tout envisager,
pourrait conduire à l’effondrement du système de santé.
Enfin, la réglementation zoo sanitaire international voudrait, en cas de foyer de maladie
dans un pays voisin, que des restrictions appropriées soient appliquées à l’encontre du
pays concerné par voie aérienne et maritime. Les échanges commerciaux des produits
avicoles et d’oiseaux vivants avec l’extérieur seront entravés.
4 Scénarios de l’émergence de grippe humaine aux Comores
Par sa situation géographique, les Comores sont visités par des oiseaux migrateurs et ne
sont pas à l’abri de cette épidémie. Le système de contrôle aux frontières au niveau des
ports et aéroports mérite d’être renforcé en respectant les normes régissant le commerce
international entre les pays.
La population du pays n’est actuellement pas suffisamment informée sur les modalités de
transmission, de prévention et les conduites à tenir face à cette nouvelle épidémie.
Malgré, l’accessibilité aux structures sanitaires, l’existence d’au moins un médecin dans
chaque district et d’au moins 4 para-médicaux, et la disponibilité des quelques molécules
(antibiotiques ) dans les districts, la perte de vie humaine serait considérable en cas
d’émergence d’une situation pandémique aux Comores. Elle pourrait affecter plus du
tiers de la population car le pays a une forte densité ( 309 habitants/km² ), un faible
niveau d’alphabétisation (56 %) et une population jeune (53 % moins de 20 ans) qui est
vulnérable au virus H5N1.
Lors des récentes épidémies de choléra, le taux de létalité était moins de 1%, mais pour
le virus H5N1, non seulement les structures sanitaires seraient submergés comme lors
de l’épidémie de chikungunya en 2005, mais le taux de létalité pourrait attendre 50%
faute de l’immunité au virus influenza chez les citoyens Comoriens et la non disponibilité
des antiviraux.
30