17.03.2015 Views

Jacques Rivoal,

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Interview<br />

Éric Champarnaud,<br />

associé et vice-présidentduBipe<br />

«Lapolitique d’offreetd’implantation<br />

desréseaux des Japonais estpayante»<br />

Éric Champarnaud décode les évolutions<br />

du marché de la consommation<br />

automobile, mais aussi les arcanes<br />

de la distribution de marques.<br />

AutoInfos: Quelles sontles missions<br />

du Bureau d'informationsetdeprévisions<br />

économiques?<br />

ÉricChamparnaud:Le Bipe aété créé il ya56ans<br />

par les patrons d’entreprises publiques et le<br />

gouvernement pour assurer des missions de<br />

prospectivestratégique fondées sur l’ingénierie<br />

économique et le traitement desdonnées:la<br />

Big dataavantl’heure. L’objectif était de réduire<br />

les incertitudes des choix stratégiques de ces<br />

entreprises, maisaussi d’orienter la politique et<br />

les investissements publics. Aujourd’hui, dans<br />

un contexteplus quetroublé, notreorganisme<br />

garde son rôle de réducteur d’incertitudes pour<br />

les industriels. Nous sommes ainsi une société<br />

de conseil reconnue. Très récemment, nous<br />

avonsmobilisénos moyens pour anticiper l’évolutiondesmarchésàl’international(noussommes<br />

présents en Chine àBeijng et àShanghai)… et<br />

nousinvestissonsfortementdansledomainedu<br />

digital. Au sein du monde automobile, nos<br />

clients se comptent parmi les constructeurs,<br />

comme dans les rangs des prestataires de services.<br />

Entre autres exemples, nous réalisonsla<br />

formalisation et le calcul du Sales Planning du<br />

groupe Volkswagen en Chine depuis deux ans.<br />

Nous faisons de même pour plusieursmarques<br />

au niveau européen. Plus localement, nous<br />

développons un Observatoire des mobilités qui<br />

sonde les comportements des automobilistes.<br />

Enfin, nous avons créé en France un Observatoire<br />

des réseaux automobiles afin de conseiller<br />

les constructeurssur l’évolution du maillagede<br />

leursforces de venteetdeservices.<br />

A.I.: Quel regard portez-vous surlemarché<br />

automobile mondial?<br />

É.C.: Les ventes, soit près de 84 millions de<br />

voitures et d’utilitaires légers, ontprogressé<br />

l’an dernier de +3,6 %. Cetteembellie fait suite<br />

aux bonds de +4,3 %en2012, puis de +5,3 %<br />

en 2013. Dans le détail, ce boom ad’abord<br />

étéporté par le tonus de la Chine où il se livre<br />

23,5 millions de véhicules par an. Il convient<br />

de souligner quecesolde ne dépassait pas le<br />

million en 2003. Jamais dans l’histoire de<br />

l’humanitéune croissance si rapide n’a étéenregistrée!Toutefois,<br />

l’évolution du PIB chinois<br />

ralentit actuellement en raison de difficultés à<br />

mettre en place les réformes nécessaires. Reste<br />

queletaux d’effort consenti sursalaire par les<br />

consommateurschinois pour acheterdes autos<br />

est le plus important du monde. Ce quiprésage<br />

de consommation locale àvenir. L’évolution<br />

du marché mondial est également liée au<br />

redressementdes performances en Inde, au<br />

maintien d’un bon niveau commercial aux<br />

États-Unis… Sans oublier l’Europe dont les<br />

13,5 millionsd’immatriculations ont grimpé<br />

SON PARCOURS:<br />

41 ans. Diplôme de l’école nationale supérieuredes<br />

pétroles et moteurs (3 e cycle économie de l’énergie<br />

et de l’environnement). Titulaired’une maîtrise<br />

d’économétrie (Paris X)<br />

1995/1998 Chargés des prévisions de marché<br />

chez PSAàladirection du plan<br />

1998 IntègreleBipe<br />

2003 Responsable du départementautomobile,<br />

transports &mobilités<br />

2008/2015 associé et vice-présidentencharge<br />

du développementinternational<br />

de 4,8 %l’année dernière. En 2015, elles<br />

devraient s’amplifier de plus de 5%pour passer<br />

le cap des 14 millionsd’immatriculations. Ce<br />

volume repose sur une embellie observéeau<br />

Royaume Uni, en Espagne et en Italie.<br />

A.I.: ConcernantlaFrance…<br />

É.C.: En se forçant àl’optimisme,onpourrait<br />

dire quelemarché tricolore 2014 asimplement<br />

cessé de reculer. Concrètement? 1975913<br />

immatriculations de voitures neuves ont été<br />

enregistrées, soitune hausse de +0,3 %. Cela<br />

revient àconsidérer une consommation qui<br />

fait du sur-place, alorsque notre démographie<br />

est en expansion. En fait, cette stagnation<br />

est liée àune sorte d’anémie économique…<br />

au titre de laquelle les personnes restent<br />

prudentes et pratiquent une épargne de<br />

précaution. De plus, le marché tricolore aété<br />

le théâtre d’une rupture par rapportaumode<br />

d’accès àl’automobile.<br />

A.I.: Commentdécodez-vousles résultats<br />

obtenusenFrancepar les constructeurs<br />

nationaux parrapport auxscores<br />

des importateurs?<br />

É.C.: Les Français ont surperforméenraison<br />

d’un cycle de vie produits favorable. Àl’exemple<br />

du succès de la Peugeot2008 et de la Renault<br />

Captur,notamment en début d’exercice. Les<br />

constructeursfrançais ont ainsi accruleur part<br />

de marché de 1,93 point en France,pour un<br />

volume de ventes en hausse de +3,9 %.<br />

A.I.: Commentanalysez-vous leur situation<br />

économique?<br />

É.C.: L’Alliance se porte bien. La firme de<br />

Billancourts’appuie sur un partenaire –Nissan<br />

–bien placé dans des zones porteuses… Mais<br />

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auto-infos.fr |mars 2015 |n°1340

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