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Le rapport - Assemblée nationale

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— 12 —a) Une formation excessivement académiqueCe sont les réformes menées en 1989-1991 par le ministre de l’éducation<strong>nationale</strong> de l’époque, M. Lionel Jospin, qui ont unifié le niveau de recrutementdes enseignants à la licence (l’agrégation nécessitant la maîtrise) et le dispositif deformation pour tous les niveaux d’enseignement, primaire, secondaire etprofessionnel. <strong>Le</strong>s écoles normales, les écoles normales <strong>nationale</strong>s d’apprentissageet les centres pédagogiques régionaux ont alors disparu au profit des institutsuniversitaires de formation des maîtres (IUFM), créés par l’article 17 de la loi du10 juillet 1989 d’orientation sur l’éducation.De 1991 jusqu’à 2010, le dispositif de formation et de recrutement desenseignants du premier et du second degré a donc été le suivant : un cursusuniversitaire conduisant à la licence ou à la maîtrise, les études étantessentiellement disciplinaires, suivi d’une première année de formation, au coursde laquelle les étudiants, à l’IUFM, puis en université après la loi du 23 avril 2005d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, ou bien comme candidatslibres, préparaient le concours. Ce n’est qu’après la réussite au concours et leurrecrutement, lors d’une seconde année d’IUFM organisée en alternance, que lesprofesseurs stagiaires abordaient les problèmes professionnels concrets : ilsexerçaient en pratique accompagnée (premier degré) ou en responsabilité dans uneou plusieurs classes (second degré), suivaient, parallèlement, à l’institut, desséquences de formation et devaient produire un mémoire professionnel.La formation au métier n’était donc assurée qu’en fin de parcours, c’est-àdirependant l’année de stage suivant le recrutement. Ainsi que le rappelle le Livrevert sur l’évolution du métier d’enseignant de la commission sur la conditionenseignante, « pour le premier degré, 80 % des candidats n’[avaient] pas préparéle concours en IUFM et, depuis le début des années 1990, plus de 40 % des reçus[l’étaient] régulièrement comme candidats libres. La formation en alternance ne[pouvait] donc concerner l’ensemble des futurs professeurs des écoles que durantleur année de stage, après la réussite au concours. Pour le second degré, laplupart des candidats aux concours [étaient] inscrits dans les IUFM, mais cetteinscription [était] largement formelle, ne [supposait] qu’un minimum d’alternanceprofessionnelle, et la préparation effective [avait] lieu dans les universités. Laformation pratique n’[avait] donc lieu que durant l’année de stage, après laréussite au concours » (1) .En outre, comme l’ont observé plusieurs interlocuteurs de la mission, laformation dispensée, à l’IUFM comme à l’université, était « pilotée » par leconcours, qui ne visait que l’« excellence disciplinaire », le concours, dansl’imaginaire collectif, conférant à son lauréat une distinction universitaire,l’agrégation et le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du seconddegré étant d’ailleurs souvent confondus, à tort, avec un grade délivré par(1) Rapport au ministre de l’éducation <strong>nationale</strong> de la commission sur la condition enseignante présidée parM. Marcel Pochard, février 2008.

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