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Le rapport - Assemblée nationale

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— 42 —deux voies d’entrée dans le métier, parallèles et autonomes, aucune n’ayant prisesur l’autre.Cette situation, incompréhensible pour les étudiants, pourrait avoir deuxconséquences corrélées et extrêmement préjudiciables à la qualité de leurformation :– d’une part, les candidats au concours pourraient n’avoir aucun intérêt às’investir dans les formations les plus utiles à l’amélioration des pratiquesenseignantes, celles relatives aux didactiques des disciplines ou aux sciencescognitives. En effet, comme l’a indiqué l’ancien président de la Conférence desdoyens et directeurs d’unités de formation et de recherche scientifiques, M. AlainTrouillet, « dès lors que ce n’est pas au programme du concours, on parle à desmurs » (1) ;– d’autre part, puisqu’il n’est pas nécessaire d’avoir vu des élèves pendantla formation – les stages proposés en master n’étant pas obligatoires, rappelons-le– et que les épreuves ne donnent pas de « prime » aux étudiants qui en onteffectué, ceux-ci pourraient se détourner du volet professionnel de la formation,voire même des masters « Enseignement et formation ». Dans ces conditions, lenombre de candidatures libres – c’est-à-dire de candidats diplômés d’un mastermais n’étant pas passés par les filières préparant au métier d’enseignant – pourraitaugmenter, ce qui conduirait l’Éducation <strong>nationale</strong> à recruter, comme enseignants,des jeunes dépourvus de toute formation et expérience professionnelle spécifiques.Une telle évolution ne manquerait pas de placer les universités en situationde concurrence, leur intérêt étant d’attirer le plus d’étudiants dans leurs unités deformation et de recherche « disciplinaires » en affichant un bon taux de réussite auconcours. Or les perdants d’une telle compétition ne pourraient qu’être les institutsuniversitaires de formation des maîtres, paradoxalement punis pour avoir continuéde jouer la carte de la professionnalisation.6. Une année 2010-2011 fortement anxiogène pour les enseignantsstagiairesSur le terrain, l’un des effets les plus visibles de la réforme a étél’affectation, le 1 er septembre dernier, en académie, des lauréats du concours 2010pour le stage précédant leur titularisation. Beaucoup d’enseignants stagiaires, dontle désarroi a été abondamment commenté, ont donc eu le sentiment d’être jetés« dans le grand bain ». <strong>Le</strong>s médias se sont fait également l’écho des protestationsportées par des « collectifs » de parents d’élèves contre l’affectation de ces jeunesprofesseurs, à leurs yeux inexpérimentés, dans les classes.On peut considérer qu’au total, le processus d’entrée des enseignantsstagiaires dans le métier aura été, au cours de l’année scolaire 2010-2011,(1) Audition du 5 mai 2011.

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