— 22 —nombreux problèmes, six au total, qui ont trait à la traduction budgétaire de laréforme, à la mise en place d’une offre de formation insatisfaisante, à l’accès desétudiants d’origine modeste au master, à la déconnection du diplôme et duconcours, à la désorganisation relative de l’année de stage des professeurs recrutéset à l’affaiblissement du vivier des candidats.1. Un double objectif qualitatifAvant d’aborder les points négatifs de la réforme, il convient de soulignerque la mastérisation constitue une avancée à un double titre : elle accroît le niveaude qualification des enseignants, en achevant d’« universitariser » leur formation,et permet d’améliorer, de manière substantielle, leur rémunération.a) Des enseignants plus qualifiésLa mastérisation constitue – il convient de le rappeler – une chance pourles enseignants et les élèves.• Une reconnaissance plus affirmée du métier d’enseignantLa mastérisation répond à l’élévation du niveau général d’études de lapopulation. Il est en effet souhaitable qu’au regard de son rôle, le professeur fassepartie des membres les plus qualifiés de la Cité. <strong>Le</strong>s effets de la mastérisation, entermes de reconnaissance de la dignité et de la complexité du métier d’enseignant,sont donc incontestables.Elle constitue de plus une reconnaissance institutionnelle de la réalité de laformation des enseignants, qui depuis, 1991, était égale à bac + 5. Rappelons eneffet qu’avant la réforme, les enseignants, formés de facto à bac + 5, n’étaienttitulaires que d’un diplôme à bac + 3, la licence, car les deux années de formationen IUFM ne débouchaient sur aucune validation universitaire.Enfin, l’inscription de ces cinq années d’études dans le cadreréglementaire du master place la France au diapason des pays européens, nombred’entre eux recrutant leurs enseignants après avoir obtenu un master. Elle favoriseainsi la mobilité des enseignants français au sein de « l’espace européen del’enseignement supérieur », lequel est structuré autour des grades de la licence, dumaster et du doctorat (article D. 123-13 du code de l’éducation).
— 23 —• Une « universitarisation » de la formation enfin achevée<strong>Le</strong> master permet d’organiser une formation universitaire complète, tantthéorique que pratique, des enseignants. En effet, l’article 6 de l’arrêté du 25 avril2002 relatif au diplôme national de master précise que : « La formation dispenséecomprend des enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués et,lorsqu’elle l’exige, un ou plusieurs stages. Elle comprend également une initiationà la recherche et, notamment, la rédaction d’un mémoire ou d’autres travauxd’études personnels ».Par ailleurs, la mastérisation permet à la France de rompre avec le modèletraditionnel de recrutement de la fonction publique selon lequel l’État employeurorganise des concours pour recruter et former à ses métiers des diplômés, euxmêmesformés, par l’université, à des disciplines intellectuelles. Avant la loi du23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, les institutsuniversitaires de formation des maîtres (IUFM) étaient, ainsi que l’a rappeléM. Marcel Pochard, conseiller d’État, des écoles administratives, tout à faitcomparables au soixante que compte notre pays (1) .Ainsi, alors qu’auparavant l’État se chargeait, sans réel succès, comme onl’a vu, d’assurer la formation professionnelle des enseignants au cours de l’annéede stage – la deuxième année d’IUFM – précédant leur titularisation, cette tâcheest désormais confiée à l’université. Ce choix marque non seulementl’aboutissement de la politique initiée par la loi du 10 juillet 1989 d’orientation surl’éducation, mais il est également conforme à la mission d’orientation etd’insertion professionnelle des étudiants attribuée par la loi du 10 août 2007relative aux libertés et responsabilités des universités au service public del’enseignement supérieur (article L. 123-3 du code de l’éducation).Cette évolution inscrit la France au sein d’un mouvement générald’« universitarisation » de la formation des enseignants commencé il y a trente anset qui a concerné, notamment, la Suède, le Québec, la suppression des écolesnormales de la « belle province » ayant ouvert ce processus dès 1969, l’Angleterreet, enfin, la Finlande, qui exige que ses professeurs soient titulaires d’uneformation de niveau master depuis 1971 (2) .Selon le recteur de l’académie de Versailles, M. Alain Boissinot, cetteévolution est « essentielle », car l’université est le seul lieu de formation qui, grâceà son expertise, soit en mesure de sensibiliser les futurs enseignants aux enjeux del’organisation didactique de leurs disciplines, dont la méconnaissance a, commecela a déjà été souligné, des effets dramatiques (3) .(1) Audition du 11 mai 2011.(2) Cf. le dossier « Former des enseignants » de la Revue inter<strong>nationale</strong> d’éducation – Sèvres, n° 55, décembre2010.(3) Audition du 26 mai 2011.
- Page 1: N° 4033______ASSEMBLÉE NATIONALEC
- Page 5: — 5 —b) Un cahier des charges d
- Page 8 and 9: — 8 —psychologie, n’étant pa
- Page 11 and 12: — 11 —I.- LE BILAN CONTRASTÉ D
- Page 13 and 14: — 13 —l’université. C’est
- Page 15 and 16: — 15 —b) Un système de formati
- Page 17 and 18: — 17 —2. Des instituts universi
- Page 19 and 20: — 19 —Cependant, ces reproches,
- Page 21: — 21 —ainsi indiqué à la miss
- Page 25 and 26: — 25 —b) Des enseignants mieux
- Page 27 and 28: — 27 —3. Des masters « Enseign
- Page 29 and 30: — 29 —- une initiation à la re
- Page 31 and 32: — 31 —concours, elle a été co
- Page 33 and 34: — 33 —Cependant, malgré ces é
- Page 35 and 36: — 35 —● Une dichotomie entre
- Page 37 and 38: — 37 —président de la Confére
- Page 39 and 40: — 39 —Les inconvénients de la
- Page 41 and 42: — 41 —de la leçon - qui est av
- Page 43 and 44: — 43 —« improvisé, boiteux et
- Page 45 and 46: — 45 —mesure où « l’éducat
- Page 47 and 48: — 47 —dans les établissements
- Page 49 and 50: — 49 —Deux impressions ressorte
- Page 51 and 52: — 51 —Cela signifie qu’à l
- Page 53 and 54: — 53 —Les affectations de stagi
- Page 55 and 56: — 55 —année, ont mis en place
- Page 57 and 58: — 57 —Le volume de formation et
- Page 59 and 60: — 59 —Cette extravagante divers
- Page 61 and 62: — 61 —affectés en « binôme
- Page 63 and 64: — 63 —Dans le premier degré, l
- Page 65 and 66: — 65 —le second degré, le « k
- Page 67 and 68: — 67 —Pour la ministre de l’e
- Page 69: — 69 —Mais contrairement à la
- Page 72 and 73:
— 72 —l’articulation entre se
- Page 74 and 75:
— 74 —plus complexes, où les e
- Page 76 and 77:
— 76 —cadre, donneraient lieu,
- Page 78 and 79:
— 78 —On observera que le recou
- Page 80 and 81:
— 80 —journées thématiques de
- Page 82 and 83:
— 82 —étant prononcée après
- Page 84 and 85:
— 84 —outrance sa première ann
- Page 86 and 87:
— 86 —sans avoir perdu une ann
- Page 88 and 89:
— 88 —C’est la raison pour la
- Page 90 and 91:
— 90 —Celle-ci devrait permettr
- Page 92 and 93:
— 92 —d) Des épreuves à carac
- Page 94 and 95:
— 94 —Ces certifications seront
- Page 96 and 97:
— 96 —titularisation, notamment
- Page 98 and 99:
— 98 —Au cours de la deuxième
- Page 101 and 102:
— 101 —Mais rien n’interdit l
- Page 103 and 104:
— 103 —bien différents : l’e
- Page 105 and 106:
— 105 —C. DIVERSIFIER LES RECRU
- Page 107 and 108:
— 107 —étudiant et lui propose
- Page 109 and 110:
— 109 —professionnelle d’au m
- Page 111 and 112:
— 111 —La nouvelle circulaire s
- Page 113 and 114:
— 113 —b) Confier des audits p
- Page 115 and 116:
— 115 —ministère de l’éduca
- Page 117 and 118:
— 117 —1. Adapter le service de
- Page 119 and 120:
— 119 —LISTE DES 18 PROPOSITION
- Page 121:
— 121 —TRAVAUX DE LA COMMISSION
- Page 124 and 125:
— 124 —‣ poste d’enseignant
- Page 126 and 127:
— 126 —Le doute n’est plus pe
- Page 128 and 129:
— 128 —***Au terme des audition
- Page 130 and 131:
— 130 —d’aptitude dans lesque
- Page 132 and 133:
— 132 —- former les enseignant-
- Page 135 and 136:
— 135 —ANNEXE 2LISTE DES PERSON
- Page 137 and 138:
— 137 —‣ Syndicat national de