— 18 —diplômes et les recteurs d’académie présidaient leur conseil d’administration. <strong>Le</strong>ur« universitarisation » – qui aurait dû être un gage d’efficacité – était donc limitée.Or, selon le Syndicat général de l’éducation <strong>nationale</strong>-CFDT, cette limitationrépondait à un objectif précis, la « reconversion », au sein de ces instituts, desécoles normales et de leurs personnels (1) .Par ailleurs, la formation dispensée en institut universitaire de formationdes maîtres (IUFM) était souvent dénoncée comme étant inefficace au motifqu’elle serait « dominée » par les sciences de l’éducation. Ainsi, pour laConfédération syndicale de l’éducation <strong>nationale</strong>, les IUFM auraient privilégié le« pédagogisme » plutôt que la didactique des disciplines (2) .Cette critique, relayée par certains essayistes, doit être relativisée. Enparticulier, pour le président de la Conférence des directeurs d’IUFM, M. GillesBaillat, les <strong>rapport</strong>s et études sur les premiers pas de ces nouveaux venus dans lepaysage universitaire ont en quelque sorte « cristallisé » des dérives, certes réelles,mais qui en réalité ne concernaient que les premières années de fonctionnement.Depuis lors et surtout à partir de 1995, les IUFM ont su rénover leur formation.Quant à la mainmise supposée des sciences de l’éducation, il convient de rappelerque les enseignants-chercheurs de cette discipline, à qui l’on prête trop souventune forme de magistère au sein de notre système éducatif, ne représentent que18 % du corps enseignant en IUFM (3) .La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril2005 a marqué une nouvelle étape, décisive, dans l’histoire des IUFM puisqu’elleles a intégrés aux universités. Sur le plan statutaire, les instituts ont cessé d’êtredes établissements publics administratifs pour devenir des écoles internes, c’est-àdireune composante de l’université, disposant d’une autonomie defonctionnement, au sens de l’article L. 713-9 du code de l’éducation (4) . Ainsi quel’indiquait le <strong>rapport</strong> sur le processus d’intégration de M. Guy Goeffroy, alorsparlementaire en mission, l’étape suivante aurait dû être celle de « l’enracinementdu dispositif de formation des enseignants des premier et second degrés dans lacapacité propre de chaque Université à produire de la valeur ajoutée formationrecherche» (5) .Pourtant, le bilan tiré par les enseignants formés au sein des IUFM« universitarisés » a continué à demeurer plutôt négatif, d’après le directeurgénéral de l’enseignement scolaire, M. Jean-Michel Blanquer : si, au total, on a purelever quelques réussites, « beaucoup d’IUFM n’ont pas donné satisfaction » (6) .(1) Audition du 7 avril 2011.(2) Audition du 7 avril 2011.(3) Audition du 12 mai 2011.(4) En particulier, les instituts et écoles « faisant partie des universités » sont « administrés par un conseil éluet dirigés par un directeur ».(5) « L’intégration des instituts universitaires de formation des maîtres aux universités », <strong>rapport</strong> aux ministresde l’éducation <strong>nationale</strong> et de l’enseignement supérieur et de la recherche, 31 octobre 2007.(6) Audition du 10 mai 2011.
— 19 —Cependant, ces reproches, aussi valables soient-ils, devaient être adressésà d’autres acteurs que les IUFM. En effet, pouvait-on les accuser de ne paspréparer les futurs professeurs à enseigner devant des classes hétérogènes lorsquele concours évaluait, pour l’essentiel, des connaissances académiques ?En réalité, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) neconstituaient pas le principal problème auquel était confronté le système deformation des enseignants – le défaut d’articulation entre ses volets théorique etpratique.Ils étaient plutôt l’expression de ce problème qui se traduisait, au niveaude la formation, par la césure, aux effets « dissonants » selon le directeur généralde l’enseignement scolaire, M. Jean-Michel Blanquer (1) , séparant la premièreannée – vouée à la préparation au concours – de la deuxième année, consacrée auvolet professionnel. Aussi cette deuxième année était-elle menée, comme l’asouligné M. Olivier Grandserre, maître d’école, « dans l’urgence », puisqu’ilfallait rédiger un mémoire professionnel, effectuer des stages et rattraper lesmatières non préparées pour le passage du concours (2) . Cette analyse rejoint cellequi a été développée par M. Gilles Baillat, le président de la Conférence desdirecteurs d’IUFM : ce qui a principalement joué contre les instituts, c’est ladichotomie constatée entre le « bachotage » de la première année de formation etle « surmenage » de la deuxième année, dont les sept mois de stage « cassaient »brutalement la représentation du métier (3) .L’échec des IUFM était donc programmé, car ils étaient « piégés », selonle terme employé par le recteur de l’académie de Versailles, M. Alain Boissinot,par une année de formation professionnelle arrivant beaucoup trop tard (4) .b) Des jugements sévères de la part des jeunes professeursLa situation décrite plus haut explique très largement le haut degréd’insatisfaction manifesté par les jeunes enseignants à l’égard des IUFM.Ainsi, une enquête du ministère de l’éducation <strong>nationale</strong>, publiée en 2001et portant sur 900 enseignants du second degré en lettres, mathématiques ethistoire-géographie ayant un ou deux ans d’ancienneté, indiquait que trois-quartsdes débutants en lettres classiques attribuaient, sur une échelle comprise entre 1 à7, des notes allant de 1 à 3 à la formation en gestion de la classe. Pour la formationen connaissances en sciences humaines, 42 % des professeurs de lettres classiquesattribuaient la note de 1, suivis par 38 % de leurs collègues en histoire-géographie.En outre, neuf enseignants sur dix considéraient, qu’ils soient affectés ou non en(1) Audition du 10 mai 2011.(2) Audition du 13 avril 2011.(3) Audition du 12 mai 2011.(4) Audition du 26 mai 2011.
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