— 38 —a) <strong>Le</strong> choix des dates d’épreuves ou le « scénario du pire »L’articulation de la formation avec la date du concours est évidemmentune question stratégique. Or, de ce point de vue, les choix du ministère del’éducation <strong>nationale</strong> n’ont guère été pertinents. <strong>Le</strong> Syndicat national despersonnels de direction de l’éducation <strong>nationale</strong>, habituellement modéré dans sonexpression, les a même qualifiés de « scénario du pire » (1) . <strong>Le</strong> directeur généralde l’enseignement supérieur, M. Patrick Hetzel, a pourtant estimé que le calendrieractuel des concours était un effet collatéral de la mise en œuvre rapide de laréforme, puisqu’il fallait bien arrêter des dates pour faire avancer le processus… (2)Ainsi, le positionnement des épreuves dans la deuxième année de masterfait se « télescoper » concours et diplôme. En effet, au cours d’une même annéeuniversitaire, les étudiants doivent :– passer les écrits du concours à l’automne (fin septembre pour leconcours de recrutement de professeurs des écoles et courant novembre pour lecertificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré, leCAPES) ;– effectuer, en principe, six semaines de stages, celui en responsabilitéétant généralement organisé en février-mars, soit après la publication des résultatsde l’admissibilité aux épreuves du certificat d’aptitude au professorat del’enseignement du second degré (CAPES) ;– valider les unités d’enseignement nécessaires à l’obtention du diplôme ;– rédiger un mémoire de recherche ;– passer, pour les plus chanceux d’entre eux, les épreuves d’admissiondurant le mois de juin (mai pour le concours de recrutement de professeur desécoles), leurs dates variant selon les académies.Jamais l’expression de « parcours du combattant » n’aura été aussi adaptéeque pour décrire cette accumulation d’obstacles à franchir. <strong>Le</strong> schéma ci-dessous,qui concerne le cas des étudiants préparant le CAPES, permet de l’illustrer.Schéma du déroulement théorique de la deuxième année de master d’un étudiantpréparant le concours du CAPESSeptembre – octobre – novembre – décembre – janvier – février – mars – avril – mai – juinCours6 semainesÉpreuvesd’admissibilitéCours3 semainesCours6 semainesStageen responsabilité4 semainesCours6 semainesÉpreuvesd’admis-sion(1) Audition du 14 avril 2011.(2) Audition du 27 avril 2011.
— 39 —<strong>Le</strong>s inconvénients de la concomitance du concours et de l’année quiconduit au diplôme de master sont de trois ordres.D’abord, la conjonction « master-concours » fonctionne comme unmultiplicateur de fatigue et de stress. Ainsi que le souligne le <strong>rapport</strong> d’étaperemis par M. Jean-Michel Jolion, président du comité du suivi du master, à laministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, « le système actuel met lesétudiants en situation d’échec par accumulation de contraintes au lieu de lesmettre en situation de réussite » (1) .En outre, l’organisation des épreuves d’admissibilité du concours duCAPES, en novembre, conduit à pénaliser les étudiants qui doivent travailler l’étépour financer leurs études. Comme l’a observé M. Jean-Michel Jolion, ce choixintroduit une « marche supplémentaire » à gravir pour les étudiants d’originemodeste qui souhaitent embrasser la carrière d’enseignant (2) . De plus, s’ilschoisissent, malgré tout, de travailler l’été, le temps de préparation effectif desécrits se réduit, de fait, à deux mois (septembre et octobre).Enfin, les résultats des écrits du CAPES étant connus en janvier, c’est-àdireen même temps ou un peu avant le début du deuxième semestre de la dernièreannée de master, les étudiants qui ont échoué à ces épreuves ne disposentd’aucune possibilité de se réorienter. « Pris dans la nasse », selon l’expression del’ancien président de la Conférence des doyens et directeurs d’unités de formationet de recherche scientifiques, M. Alain Trouillet (3) , ils peuvent avoir le sentimentqu’ils ont effectué cinq années d’études pour rien.Ces observations conduisent à considérer, aux côtés M. Marcel Pochard,conseiller d’État, que l’articulation du concours et du diplôme n’a été « ni penséeni réfléchie » (4) .b) Des épreuves contredisant l’objectif de professionnalisationNon seulement le calendrier du concours perturbe la deuxième année demaster, mais ses épreuves sont devenues, selon plusieurs interlocuteurs de la mission,encore plus académiques qu’elles ne l’étaient. Celles-ci dévalorisent de fait le master,et tout particulièrement le volet professionnel de la formation. C’est ce qui a conduitM. Claude Thélot, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, à considérerque la réforme entraînait une « sous-professionalisation de la formation » (5) .(1) Rapport d’étape précité sur la mastérisation de la formation initiale.(2) Audition du 25 mai 2011.(3) Audition du 5 mai 2011.(4) Audition du 11 mai 2011.(5) Audition du 10 mai 2011.
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