I. De Lomé à CotonouLes relations de coopération entre l’Europe et l’Afrique Sub-Saharienne ne sont pas récentes. Ellesremontent aux lendemains des indépendances où l’Europe a cherché à renforcer ses relations avec lesanciennes colonies et à accompagner leurs processus de développement économique. Cette coopération aconnu une évolution majeure au début des années 70 où l’Europe a cherché à mettre un cadre novateur decoopération à travers les accords de Lomé. Ces accords ont constitué à l’époque une innovation majeureen matière de coopération internationale notamment à travers l’appui aux processus de diversification deséconomies africaines et les efforts en matière de stabilisation des prix des matières premières 1 .Or, cette convention n’a pas été en mesure de réaliser les objectifs fixés et l’Afrique est restée fortementdépendante des matières premières. Par ailleurs, la place de l’Afrique dans les échanges européens s’estdétériorée. Les résultats limités ont été à l’origine d’une refonte de ces conventions et l’introduction duprincipe de réciprocité dans la convention de Cotonou. Ce principe de réciprocité sera renforcé dans lesAPE en négociation.Ces évolutions constituent une évolution majeure dans l’esprit et les principes novateurs inscrits dès ledébut des années 70 dans les cadres de coopération entre l’Europe et l’Afrique Sub-Saharienne.L’objectif de cette section est de présenter quelques éléments sur l’évolution historique de la coopérationeuro-africaine.1.1 Les accords de Lomé : un bref rappel historiqueLes accords de Lomé ont constitué, de l’avis de tous les observateurs, un modèle novateur et un exemple àsuivre en matière de coopération nord-sud. En effet, en mettant l’accent sur la nécessité d’un développementautonome pour les pays sous-développés et en permettant aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique)de formuler leurs propres choix de développement, ces accords ont rompu avec une tradition qui nefaisait que reproduire les rapports coloniaux et ont institué les bases d’une nouvelle coopération pour ledéveloppement.Or, un bilan rapide de ces accords montre qu’entre le contenu et la pratique des conventions s’est instauréun décalage important.Les accords de Lomé signés en 1975 entre les pays ACP et l’Europe étaient caractérisés par leur contenunovateur. Mettant en avant la liberté pour les pays signataires de formuler leur politique et leurs choix de1* H. Ben Hammouda, Afrique: Pour un nouveau contrat de développement, Edition l’Harmatan, 2000.4
développement, ces accords reconnaissaient aux pays ACP le droit d’élaborer des modèles de développementautocentré. Il semble que la conjonction de deux facteurs ait permis de leur donner ce contenu.D’abord le contexte de l’époque, caractérisé par une montée, des revendications du Tiers-monde pour unNouvel Ordre Economique International. La décennie 70 a vu le développement d’un large mouvementde solidarité entre pays du Tiers-monde, qui exigeait la réforme des mécanismes et institutions régissantle fonctionnement de l’économie internationale vers plus d’équité et d’égalité. Cette montée du Tiersmondedurant cette période était un facteur nouveau que personne ne pouvait ignorer.Le deuxième facteur est la grande solidarité manifestée par les pays ACP durant les négociations. Eneffet, ils ont réussi à maintenir, face à l’Europe, une cohésion et une convergence d’intérêts, en dépitde leur grande diversité. Ce facteur a été largement souligné par les commentateurs de l’époque. Ainsi,le Times titrait son article consacré à la négociation « Africans agree united approach to EEC » 2 . Parailleurs, Ph. Lemaître, correspondant du journal Le Monde aux négociations, notait que « le mythe del’unité, unité africaine à laquelle il ne fallait pas porter atteinte, mais aussi l’unité du groupe des pays ACPqui, en dépit de leur hétérogénéité géographique, est devenue très réelle, et a finalement eu raison deshabitudes de langue et de comportement qui, au départ, séparaient les associés et les associables », Enfin,CI. Cheysson, dans son exposé devant le Comité Economique et Social des Communautés, a insisté surcet élan de solidarité des pays ACP en affirmant « … je puis vous dire que l’unité a été maintenue entreeux jusqu’au dernier moment dans des conditions tout à fait remarquables » .3 Ainsi cette grande solidaritéa permis aux pays ACP d’imposer aux accords de Lomé un contenu novateur et original en faveur dudéveloppement. Ce contenu s’exprime dans les principes et les mécanismes de ces accords.1.2 Les principes : une plate-forme novatriceLors des premières négociations les pays, ACP ont défendu une plate-forme commune en sept pointsqui résumait leur conception de la coopération économique avec l’Europe aux niveaux commercial,industriel et financier. L’Europe, de son côté, a formulé dans un mémorandum une réponse point parpoint aux propositions de ces pays. Au terme d’une négociation longue de 18 mois, les deux partenairesont trouvé un terrain d’entente et ont pu élaborer une plate-forme de consensus qui constitue le cadregénéral des Accords de Lomé. Cette plate-forme comporte un certain nombre de principes nouveaux enmatière de coopération multilatérale nord-sud et fait référence :• au droit de chaque état de déterminer ses choix politiques, sociaux, culturels et économiques ;• à la nécessité pour les pays ACP de définir des politiques de développement autonome etautocentré ;• au développement agricole pour assurer l’indépendance alimentaire des pays ACP ;2P. Bouvier, l’Europe et la coopération au développement ; un bilan, la convention de Lomé, Editions de l’Université de Bruxelles, 1980, p.39.3P. Bouvier, op. cit, p.39.5
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BibliographieAdams, P., M. Horridge