1.6 La coopération commercialeEn matière de coopération commerciale, la principale innovation des Accords de Lomé par rapport àceux de Yaoundé a été l’abandon du principe de réciprocité pour la préférence commerciale. En effet lesconventions de Yaoundé accordaient l’exemption des droits de douane et des taxes et éliminaient toutesles barrières quantitatives à la circulation de marchandises entre les pays africains et l’Europe. Mais lesAccords de Lomé ont éliminé cette clause, sous la pression des pays ACP, et le droit d’admission enfranchise n’était plus reconnu pour les exportations européennes vers ces pays. L’abandon de ce principea soulevé de nombreuses critiques, émanant aussi bien des pays développés que des pays sous-développésnon concernés par les accords. Les pays développés, notamment le Japon et les Etats-Unis 5 , ont dénoncéces accords dans les grandes institutions internationales, considérant qu’ils sont incompatibles avec lesrègles classiques du commerce international. De leur côté, les pays sous-développés non bénéficiaires,craignant d’être défavorisés par les traitements inégaux résultant des Accords de Lomé, ont critiquéle principe de l’abandon de réciprocité pour quelques pays seulement et ont exigé qu’il soit étendu àl’ensemble des pays du Tiers-monde.En conclusion les accords de Lomé, tant au niveau commercial et industriel qu’au niveau des mécanismesde stabilisation des cours des produits de base, contiennent des aspects novateurs.Or, les espoirs suscités par ces conventions, ont été déçu et un décalage important est apparu entre lesprincipes contenus dans ces accords et leurs applications.1.7 Les résultats de la conventionOn s’intéressera successivement au fonctionnement du STABEX et à la coopération commerciale,industrielle et financière.1.8 Les mécanismes du STABEXLa principale limite des mécanismes du STABEX est l’insuffisance des moyens financiers mis à leurdisposition pour faire face à la chute des cours. Ces mécanismes ont pu fonctionner d’une manièresatisfaisante dans une première période, mais la chute des cours à partir du début de la décennie 80a entraîné leur dérèglement. Celui-ci s’est traduit par un lourd déficit financier du système, et parla diminution du taux de couverture de la baisse des recettes d’exportation. En 1980, les ressourcesdisponibles ont pu couvrir près de 53 % des besoins, mais ce taux n’atteint que 24,7 % en 1981 6 .5M. P. Roy, op. cit.6S. Pré, op. cit.8
Cette évolution confirme l’intuition de A. Emmanuel 7 , qui affirmait dès 1976 que l’objectif du STABEXn’était pas prêt d’arrêter la chute des cours des produits de base, mais d’étaler leurs effets dans le temps.Ce jugement est fondé sur le fait que la période de référence étant mobile, les recettes d’aujourd’huideviennent la norme de demain : de ce fait la baisse des recettes n’est que différée et l’évolution des coursà long terme n’est pas réellement prise en considération par le STABEX. D’une manière générale, leSTABEX considère les cours des produits de base qu’il s’agit de stabiliser comme normaux. Il n’envisagenullement la revalorisation de ces prix et pose encore moins le problème général de la formation des prixdans le Tiers-monde en rapport avec le développement.Or, il est de plus en plus admis que cette question occupe une place centrale dans la maîtrise des dynamiquesde croissance dans les pays sous-développés, et qu’il est nécessaire, pour des pays, dans la perspective dudéveloppement, de mettre en place un système de prix en rapport avec l’état du développement. Endéfinitive le STABEX n’a pas permis une stabilisation efficace du système des prix.1.9 La coopération industrielleIl s’agit de savoir si les Accords de Lomé ont aidé les pays ACP à amorcer un processus d’industrialisationen profondeur consolidant la structuration d’une base productive diversifiée.A ce niveau, il faut souligner que certains pays africains ont entrepris, dès les indépendances, un importanteffort de diversification des structures industrielles afin d’échapper à l’insertion agro-exportatrice héritéede la période coloniale. Ces pays se sont inscrits dans des stratégies d’import-substitution en mettanten place des activités industrielles destinées à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations.Cependant, ces expériences ont atteint très rapidement leurs limites du fait de l’étroitesse des marchésinternes dans la plupart des pays africains. Par ailleurs, la dépendance technologique et financière aréduit la marge de liberté des pays africains. Dans les années 80, l’ajustement structurel et la fermetured’un grand nombre d’unités industrielles dans les pays africains sont venus remettre en cause cestentatives de modernisation des structures industrielles. Certes, la responsabilité du développementindustriel du continent n’est pas du ressort des conventions de Lomé. Mais, il faut souligner que cesaccords n’ont pas favorisé le développement du continent et la constitution de structures industriellescohérentes et compétitives.1.10 La coopération commercialeLes dispositions des Accords de Lomé relatives à la coopération commerciale ont eu très peu d’effets surles courants d’échanges des pays ACP. Cet impact limité des Accords est perceptible à quatre niveaux.D’abord au niveau des échanges pays ACP-reste du monde : la part des pays ACP dans le commerce7A. Emmanuel, La stabilisation, alibi de l’exploitation internationale, Revue Tiers-monde, tome XVII, avril-juin, 1976.9
- Page 1: CAPCTravail en coursNo. 29Centre af
- Page 5: Table des matieresIntroduction ....
- Page 8 and 9: modèle WITS/SMART permet donc de c
- Page 10 and 11: I. De Lomé à CotonouLes relations
- Page 12 and 13: • à l’industrialisation, qui d
- Page 16 and 17: mondial reste marginale et tend à
- Page 18 and 19: Inter-gouvernementale, l’élabora
- Page 20 and 21: Le changement d’optique dans la c
- Page 22 and 23: En définitive, ces propositions, a
- Page 24 and 25: Dans le cadre des APE, la durée de
- Page 26 and 27: Graphique 1 : Répartition du comme
- Page 28 and 29: Graphique 4 : exportations de la CE
- Page 30 and 31: III.Cadre d’analyse en équilibre
- Page 32 and 33: IV.Caractéristiques des économies
- Page 34 and 35: 4.2 Commerce par secteurLes tableau
- Page 36 and 37: Af.Sud* AA** XSS***Animaux et produ
- Page 38 and 39: V. Le cadre de modélisation en éq
- Page 40 and 41: Tableau 9: Variation (%) des tarifs
- Page 42 and 43: En se basant sur le tableau suivant
- Page 44 and 45: Graphique 6 : Effets sur le revenu
- Page 46 and 47: Les graphiques 8 et 9 indiquent que
- Page 48 and 49: Graphique 10 : Variations sectoriel
- Page 50 and 51: d’œuvre non-qualifiée est suppo
- Page 52 and 53: VII. Évaluation de l’impact de l
- Page 54 and 55: Membre de l’UE Recettes d’expor
- Page 56 and 57: PaysExportations de l’UEavant l
- Page 58 and 59: Il est intéressant pour les respon
- Page 60 and 61: Tableau 17: Diminution des exportat
- Page 62 and 63: Pays de laCEDEAOExportations totale
- Page 64 and 65:
en cas de mise en place d’un APE,
- Page 66 and 67:
la question de l’importance des r
- Page 68 and 69:
PaysSurplus du consommateurGuinée-
- Page 70 and 71:
premières et produits alimentaires
- Page 72 and 73:
ConclusionsL’objet de cette étud
- Page 74 and 75:
ANNEXESAnnexe 1Table A: Agrégation
- Page 76 and 77:
Annexe 2Impacts des différents sc
- Page 78 and 79:
Fiches PaysBéninD’après nos sim
- Page 80 and 81:
Chapitre HS 2Perte de revenutarifai
- Page 82 and 83:
Les évolutions d’exportations pe
- Page 84 and 85:
Burkina Faso : Perte de revenu tari
- Page 86 and 87:
HS.25 Sel ; soufre; terres et pierr
- Page 88 and 89:
Bénin -1323.756 -3% 15%Mauritanie
- Page 90 and 91:
GambieIl n’y a pas de données di
- Page 92 and 93:
GhanaDans le cas du Ghana, l’ann
- Page 94 and 95:
Le modèle WITS-SMART ne propose pa
- Page 96 and 97:
Guinée-BissauLes importations de l
- Page 98 and 99:
LiberiaLa base de données WITS-SMA
- Page 100 and 101:
MaliNos simulations montrent que le
- Page 102 and 103:
Mali : pertes de revenu tarifaire p
- Page 104 and 105:
Perte de revenu tarifaire:La perte
- Page 106 and 107:
On retrouve donc dans cette liste d
- Page 108 and 109:
NigeriaD’après nos simulations,
- Page 110 and 111:
Chapitredu SHDescription du produit
- Page 112 and 113:
SénégalD’après nos simulations
- Page 114 and 115:
Perte de revenu tarifaire :La perte
- Page 116 and 117:
Sierra Leone: Catégories de produi
- Page 118 and 119:
Ainsi, les produits de l’industri
- Page 120 and 121:
BibliographieAdams, P., M. Horridge