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Rapport final V5 - Syndicat Mixte de la Rivière Drôme

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2.2 L’écrevisse à pattes b<strong>la</strong>nches (Autropotamobius pallipes)(d’après Alonzo, 2006)L’écrevisse à pattes b<strong>la</strong>nches (ou à pieds b<strong>la</strong>ncs) Austropotamobius pallipes(Lereboullet, 1858) est un crustacé décapo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s Astacidae. C’est une <strong>de</strong>s troisécrevisses considérées comme autochtones selon l'article R232-6 du Co<strong>de</strong> Rural. Elle sedifférencie par plusieurs critères morphologiques dont <strong>la</strong> présence d'une seule crête postorbitaire; d'épines en arrière du sillon cervical ; d’un rostre se rétrécissant graduellement <strong>de</strong> <strong>la</strong>région ocu<strong>la</strong>ire à l'apex en convergeant régulièrement pour former un triangle ; d'une seulepointe post-orbitale ; d’une crête médiane <strong>de</strong> <strong>la</strong> face ventrale <strong>de</strong> l'écaille <strong>de</strong> l'antenne 2 non<strong>de</strong>nticulée ; et par <strong>la</strong> présence d'un éperon à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l'endopodite sur le pléopo<strong>de</strong> 2 du mâle(Vigneux et al., 1993 ; Arrignon, 1996).La reproduction a généralement lieu d’octobre à novembre après quoi les œufs sontportés par <strong>la</strong> femelle pendant 5 à 9 mois selon les auteurs. Les jeunes se développent alors parmues successives pouvant être rapprochées dans les premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement. Lenombre d’œufs est faible (80 à 120) et <strong>la</strong> maturité sexuelle tardive, comparé à d’autresespèces, notamment nord-américaines comme Pacifastacus leniusculus (Dana 1852).L’espèce est considérée comme emblématique <strong>de</strong>s eaux courantes fraîches et bienoxygénées, aux habitats diversifiés où elle affectionne particulièrement les zones riches enabris pouvant prendre <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> blocs, pierres, racines en berges ou litières ligneuses.Typologiquement, on considère qu’elle <strong>de</strong>vrait être présente dans les cours d’eau <strong>de</strong> <strong>la</strong>zone à truite et <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone à ombre selon <strong>la</strong> zonation <strong>de</strong> Huet (1949). Teleos (2004) é<strong>la</strong>rgitcette gamme en avançant que cette espèce aurait été présente avant 1960 dans une gamme <strong>de</strong>rangs typologiques al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> B2 à B7, avec un preferendum situé entre B4 et B5, en référenceà <strong>la</strong> typologie <strong>de</strong> Verneaux (1976). Des étu<strong>de</strong>s récentes à l’échelle <strong>de</strong> l’Europe confirmeraientcette <strong>la</strong>rge répartition <strong>de</strong> l’espèce qui est présente aussi bien dans <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine,<strong>de</strong>s marais, <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs que dans les cours d’eau d’altitu<strong>de</strong>. Cette <strong>la</strong>rge répartition <strong>la</strong>isse aussipenser que l’espèce a une tolérance re<strong>la</strong>tivement plus gran<strong>de</strong> qu’on ne le pense généralement(Souty-Grosset et al., 2006).Quoiqu’il en soit on retrouve aujourd'hui l’espèce presque uniquement dans les têtes <strong>de</strong>bassin préservées <strong>de</strong>s impacts humains, dans <strong>de</strong>s cours d’eau en milieu forestier ou bordés <strong>de</strong>prairies naturelles (Grès, 2004 a, b) dont le niveau typologique excè<strong>de</strong> rarement B3 (Teleos,2004).Les causes <strong>de</strong> sa régression sont certainement multiples avec sans doute en premier lieu<strong>la</strong> peste <strong>de</strong>s écrevisses, qui a en plusieurs vagues fortement affecté les popu<strong>la</strong>tions à l’échelle<strong>de</strong> l’Europe. Cette ma<strong>la</strong>die due au germe Aphanomyces astaci (et sans doute à d’autres moinsconnues), transmis notamment par les écrevisses nord-américaines introduites en Europe et enFrance en différents épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin du 19eme siècle (Orconectes limosus introduite enFrance dans le Cher au début du 20 ème siècle, Pacifastacus leniusculus introduite à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>sannées 70 en France, Procambarus c<strong>la</strong>rkii introduite en France à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 70), faitencore aujourd’hui <strong>de</strong>s ravages en provoquant <strong>la</strong> mort massive et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tionsentières. D’autres ma<strong>la</strong>dies (voir Vey, 1981), virales en particulier, ont sans doute une part <strong>de</strong>responsabilité significative dans <strong>de</strong> nombreuses mortalités inexpliquées (par exemple le virusà points b<strong>la</strong>ncs, voir par exemple Edgerton et al., 2002, Edgerton, 2004).La conjonction <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s habitats favorables à cette espèce etl’altération <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau, en particulier <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> micropolluants toxiques et trèsrémanents, <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> compétition directe <strong>de</strong>s espèces introduites, explique aujourd’huile caractère relictuel <strong>de</strong> ces popu<strong>la</strong>tions et le phénomène <strong>de</strong> « remontée typologique »13

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