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Explorations fonctionnelles respiratoires - SPLF

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M.R. Miller et coll.pratiquement toutes les grandeurs étudiées les limites de concordancedes mesures avec et sans filtre ne sortaient pas de laplage de répétabilité intra-sujet à court terme. Ainsi, on peutconsidérer que l’interposition sur le circuit de mesure d’un filtreà usage unique dont les caractéristiques sont optimiséespour l’exploration fonctionnelle respiratoire n’induit pasd’effets cliniquement significatifs et n’entraîne pas d’erreurappréciable de classification pour les tests diagnostiques.Si on utilise des filtres à usage unique, il convient des’assurer qu’après mise en place de ces filtres, le système demesure satisfait aux critères minimums d’exactitude, de précision(reproductibilité), de résistance à l’écoulement et de contre-pression.La résistance à l’écoulement de l’air doit êtremesurée après installation des filtres. Les fabricants de filtres àusage unique destinés à l’exploration fonctionnelle respiratoiredoivent être en mesure de fournir la preuve que ces filtresne modifient pas les résultats des explorations<strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> standard (CV, CVF, VEMS, DEP,DEM 25-75 , CPT et DL, CO ).En l’absence de preuve de la réalité du risque de transmissiond’infections au cours d’épreuves <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong>et en l’absence d’un bénéfice manifeste, l’utilisationsystématique de filtres à usage unique n’est pas obligatoire àcondition que toutes les précautions mentionnées dans la sectionPrévention ci-dessus soient respectées.L’utilisation de ces filtres prête à controverse. Certainsspiromètres, en particulier ceux qui sont intégrés dans les systèmesd’exploration multifonction, sont dotés de valves àvoies multiples qui sont situées à proximité des tuyaux de ventilation.L’intérieur de ces valves comporte de nombreusessurfaces sur lesquelles des gouttelettes d’aérosols provenantdes flux expiratoires peuvent se déposer. En raison de leurcomplexité, il peut être difficile de démonter et de désinfecterces valves entre chaque patient. L’utilisation de filtres à usageunique peut alors être recommandée, dans la mesure où ilsont démontré leur efficacité à éliminer les microorganismesde l’air expiré et à prévenir leur déposition sous forme d’aérosolsur les surfaces des spiromètres. En revanche, les filtres enligne sont relativement inefficaces lorsqu’il s’agit d’éliminer lesmicroorganismes dans des courants à fort débit tels que ceuxqui sont produits au cours des explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong>et des cas de contamination d’instrument ont étédécrits malgré la présence de filtres [17-20]. Il existe cependantdes filtres-barrière hautement efficaces (efficacité supérieureà 99 %) dans l’élimination des bactéries [21, 22], maisleur performance dans l’élimination des plus petits microorganismestels que les virus n’est pas connue. Du point de vuedes coûts, une économie globale a été décrite dans un laboratoired’explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> grâce à l’utilisationde filtres à usage unique [17], par comparaison avecune stratégie d’hygiène fondée sur la désinfection itérative desmatériels.L’utilisation de filtres à usage unique ne dispense en riende la nécessité de nettoyer et décontaminer régulièrement lesappareils d’explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong>.Conception des matérielsIl est recommandé aux fabricants de matériels d’explorations<strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> de se concentrer sur le développementde matériels faciles à démonter pour rendre lenettoyage et la désinfection plus aisés. Il est recommandé auxacheteurs de s’enquérir des procédures de nettoyage et dedésinfection avant toute acquisition d’un matériel. La décisiond’achat devrait prendre fortement en considération desaspects comme la facilité de nettoyage et la clarté des instructionsfournies à ce sujet, ainsi que les accessoires et produitschimiques nécessaires à ces opérations.Niveau de risque infectieuxL’implication des matériels d’explorations <strong>fonctionnelles</strong><strong>respiratoires</strong> dans la transmission d’infections n’a jamais étédémontrée, néanmoins, il existe des indices quant à la possibilitéd’une telle transmission. Des microorganismes provenantde l’appareil respiratoire de sujets testés ont été retrouvés surles embouts buccaux et les surfaces proximales des tuyaux parlesquels les sujets ont respiré [19, 23]. Les débits générés lorsde manœuvres spirométriques sont suffisamment élevés pouraérosoliser les microorganismes contaminants, même si cephénomène n’a jamais été prouvé. Il existe un cas de conversiond’un test cutané à la tuberculine décrit à la suite d’uneexposition à un spiromètre précédemment utilisé chez unpatient atteint de tuberculose [24]. De même, un centre arelevé des preuves indirectes montrant que l’utilisation dematériel d’explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> contaminépeut être responsable de l’augmentation de la prévalence desinfections à Burkholderia cepacia chez des patients atteints demucoviscidose [25]. Il a été démontré que les systèmes intégrantdes pneumotachomètres sont moins sensibles aux infectionsbactériennes que les spiromètres à eau [26]. D’autrepart, on sait que l’eau de ville peut être contaminée par desagents tels que Mycobacteria spp. et Pseudomonas aeruginosa[27-29]. Ainsi, le risque que le personnel de santé ainsi que lespatients soient à l’origine de la présence de microorganismessur les spiromètres (notamment sur les embouts, les pincenez,les tubes ainsi que les surfaces extérieures et intérieuresdes composants) est bien réel, et ces microorganismes risquentensuite de contaminer, directement ou indirectement,d’autres patients ou soignants.Ceci ne constitue cependant pas un risque majeur chezdu personnel de santé ou des patients dont le système immunitairen’est pas compromis. Concernant les patients immunodéprimés,l’idée a souvent été avancée qu’une quantitéfaible d’agents opportunistes ou de pathogènes communspeut suffire à provoquer une infection, mais il n’existe aucunepreuve directe que les explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong>de routine représentent pour ces personnes un risque accrud’infection.Le souci de protection des patients immunodéprimésainsi que la sensibilisation grandissante du public et des personnelsde santé à la problématique des maladies nosocomialesont incité, depuis le début des années 1990, nombre de17S16Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 17S11-17S21

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