13.07.2015 Views

Explorations fonctionnelles respiratoires - SPLF

Explorations fonctionnelles respiratoires - SPLF

Explorations fonctionnelles respiratoires - SPLF

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

R. Pellegrino et coll.GénéralitésCette section présente un ensemble de recommandationsqui concernent l’interprétation des explorations <strong>fonctionnelles</strong><strong>respiratoires</strong> (EFR) et qui sont destinées aux responsablesmédicaux des laboratoires d’EFR et aux médecins chargésd’interpréter les résultats des explorations les plus courammentprescrites. Sont spécifiquement abordées, les interprétations dela spirométrie, de la réponse à un bronchodilatateur, de lacapacité de diffusion du monoxyde de carbone (DL, CO ) et dela mesure des volumes pulmonaires statiques.L’analyse des sources de variation des résultats des explorations<strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> et l’exposé des aspects techniquessont développés dans les autres textes de cette série [1-4]ainsi que dans le document consacré aux stratégies d’interprétationpublié par l’American Thoracic Society (ATS) [5].Toute interprétation d’EFR doit débuter par des commentairesquant à la qualité d’exécution des tests. En effet, lapremière hypothèse à évoquer en présence d’anomalies <strong>fonctionnelles</strong><strong>respiratoires</strong> doit systématiquement être celle d’unproblème méthodologique, qu’il s’agisse d’un défaut techniqueou, le plus souvent, d’une coopération insuffisante du patient,quel qu’en soit le mécanisme. Il faut néanmoins garder àl’esprit que des tests réalisés dans des conditions sub-optimalespeuvent livrer des informations pertinentes, à condition quesoient clairement identifiées et décrites les lacunes et difficultésde l’examen. Faire confiance aveuglément aux résultats chiffrésd’une exploration fonctionnelle respiratoire telle qu’ils sontfournis par un ordinateur, sans tenir compte d’éventuelles difficultésde réalisation, est une source fréquente d’utilisationerronée des résultats dans la prise de décision clinique.Une fois évaluée la qualité des tests, l’interprétationd’explorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong> consiste en une sériede comparaisons [6] :– avec des valeurs de référence provenant d’une populationadaptée de sujets sains [5] ;– avec les valeurs caractéristiques des principales anomalies répertoriéesau cours des affections <strong>respiratoires</strong> (par ex, syndromesobstructifs et restrictifs) ;– enfin, avec les valeurs précédemment relevées chez le patientlui-même.L’étape finale consiste à établir le compte-rendu del’examen et à formuler la réponse à la question ayant motivéles explorations.Toute erreur d’appréciation au cours de ces étapesaugmente le risque de conclure de façon faussement négativeou positive quant à l’existence ou à l’évolutivité d’une anomaliefonctionnelle respiratoire. Les risques d’erreur sont d’autantplus grands que les résultats sont proches des seuils d’anomalie.Équations de référenceGénéralitésDe manière générale, les résultats des EFR d’un patientdonné s’interprètent sur la base d’une comparaison avec desvaleurs de référence relevées chez des sujets « normaux » ou« sains » qui doivent avoir les mêmes caractéristiques anthropométriquesque le patient testé (par ex., sexe, âge et taille) et,le cas échéant, appartenir au même groupe ethnique. Idéalement,les valeurs de référence doivent être calculées au moyend’équations dérivées de mesures effectuées au sein d’un échantillonreprésentatif de la population générale. Des équationsdérivées d’études conduites sur de grands groupes de volontairespeuvent également être utilisées, à condition que les critèresde sélection des participants et de répartition de leurs caractéristiquesanthropométriques soient adéquats. Les critères dedéfinition des sujets « normaux » ou sains ont fait l’objet derecommandations qui ont été publiées par l’American ThoracicSociety (ATS) et l’European Respiratory Society (ERS) [5, 7, 8].La taille et le poids doivent être relevés au moment desexplorations <strong>fonctionnelles</strong> <strong>respiratoires</strong>, sans se fier auxvaleurs déclarées par le patient lui-même. La taille doit êtremesurée à l’aide d’une toise chez un patient déchaussé, setenant droit, avec la tête positionnée dans le plan horizontalde Frankfort [9]. Si la taille ne peut être mesurée, on peut utiliserla taille déclarée ou bien estimer la taille à partir del’envergure des membres supérieurs [1, 10, 11].Des recommandations spécifiques ont également été formuléesau sujet de la sélection des valeurs de référence quidoivent être utilisées par les laboratoires d’explorations <strong>fonctionnelles</strong><strong>respiratoires</strong>. [3]. Elles insistent sur les élémentssuivants :– les populations de référence doivent appartenir aux mêmestranches d’âge que les patients adressés au laboratoire, et posséderles mêmes caractéristiques anthropométriques, ethniques,socio-économiques et environnementales ;– les appareils et protocoles utilisés au laboratoire doivent correspondreà ceux qui ont été utilisés dans la population deréférence ;– les valeurs de référence utilisées doivent être issues de modèlesstatistiques biologiquement valides prenant en compte les variationsde la fonction respiratoire en fonction de l’âge. Dans lamesure du possible, toutes les grandeurs mesurées doivent êtreévaluées par rapport au même jeu d’équations de référence ;cela est impératif pour la capacité vitale forcée (CVF), le volumeexpiratoire maximal en une seconde (VEMS) et le rapportVEMS/CVF.Dans la mesure du possible, il faut utiliser les équationsde référence correspondant au groupe ethnique auquel lepatient dit appartenir. Si ces équations ne sont pas disponiblesou sont inapplicables dans le contexte particulier, il est possibled’utiliser un coefficient d’ajustement s’il en existe un pourle groupe ethnique correspondant. Toutefois, le recours à uncoefficient d’ajustement n’est pas aussi performant que l’utilisationd’équations spécifiques [12]. Un exemple de biais quipeut être introduit par ces coefficients d’ajustement est celuides populations où l’on utilise la taille debout comme mesurede la taille. Dans les populations noires, ceci conduit à unesurévaluation de la capacité pulmonaire totale (CPT), duVEMS et de la CVF d’environ 12 % et à une surévaluation de17S80Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 17S79-17S104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!