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Ouvrir le Confluence 26 en pdf - Institut wallon pour la santé mentale ...

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dans <strong>le</strong>s faits, <strong>le</strong> résultat est globa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t assezanecdotique ! Les SSM ne font pas mouvem<strong>en</strong>t.Chacun développe ses propres projets, plus <strong>en</strong>fonction de l’intérêt des travail<strong>le</strong>urs que de <strong>la</strong> réalitédes g<strong>en</strong>s et de <strong>le</strong>urs besoins.Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t on passe de « l’asi<strong>la</strong>ire » à « l’hospitalier ».L’objectif de soins au bénéfice de <strong>la</strong> personne semb<strong>le</strong>apporter de l’instabilité. La perman<strong>en</strong>ce à l’intérieurdes murs n’est plus de mise ! On ne peut plus gardertous <strong>le</strong>s ma<strong>la</strong>des, alors on <strong>le</strong>s fait sortir, avec <strong>la</strong>difficulté que, si ça marche, <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s seront bi<strong>en</strong>dehors et il y aura des trous à l’intérieur !Bi<strong>en</strong> que plus de <strong>la</strong> moitié des pati<strong>en</strong>ts rest<strong>en</strong>ttoujours à l’hôpital, ce que l’on observe alors (cfrapport Groot et Breda, 1985), c’est qu’il y a desg<strong>en</strong>s qui sort<strong>en</strong>t et qui r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t. C’est <strong>le</strong> « revolvingdoors », une situation qui amène de l’instabilité<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s usagers comme <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs.On p<strong>en</strong>se alors à des incitants <strong>pour</strong> que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>srest<strong>en</strong>t dehors et on crée de nouvel<strong>le</strong>s institutionsextra-muros, comme <strong>le</strong>s Maisons de soinspsychiatriques ou <strong>le</strong>s Initiatives d’habitationsprotégées, souv<strong>en</strong>t si proches de l’hôpital que <strong>le</strong>risque est grand d’al<strong>le</strong>r/retour !Tout ce<strong>la</strong> sans aucune remise <strong>en</strong> question niévaluation critique du modè<strong>le</strong> proposé par <strong>la</strong> réformede 75 ! Il reste au modè<strong>le</strong> dominant de beaux joursdevant lui…Quel<strong>le</strong>s perspectives alors ?Quand tu as une réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong> changem<strong>en</strong>t, il estimportant de mettre <strong>en</strong> scène ce dont <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s ontbesoin. Ce<strong>la</strong> ne peut toutefois pas se faire <strong>en</strong> dehorsde ce qui est établi… Il faut pouvoir travail<strong>le</strong>r sur unerépartition territoria<strong>le</strong>. Ma proposition repose sur desUPI (Unités Psychiatriques Intégrées), à concurr<strong>en</strong>ced’<strong>en</strong>viron 50 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pays (1 <strong>pour</strong> <strong>en</strong>viron 200.000habitants <strong>en</strong> fonction des réalités loca<strong>le</strong>s). Danschaque UPI, des districts socio-sanitaires pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tappui sur des SSM.Sur cette base, on peut comm<strong>en</strong>cer à réfléchir à partirdes budgets dont chacun dispose. Les pati<strong>en</strong>tsdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>jeu principal du projet qui va se mettre<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce autour de <strong>le</strong>urs besoins. Les moy<strong>en</strong>s sontconservés et <strong>le</strong>s emplois aussi ! Il y a même <strong>la</strong>perspective de nouveaux emplois parce que <strong>le</strong>sstructures légères coût<strong>en</strong>t beaucoup moins cher que<strong>le</strong>s grosses institutions comme l’hôpital. Le principeest de faire « autre chose » avec <strong>le</strong>s mêmes moy<strong>en</strong>set <strong>le</strong>s mêmes opérateurs, <strong>pour</strong> partie <strong>en</strong> <strong>le</strong>s préparantà cette nouvel<strong>le</strong> pratique et <strong>en</strong> faisant appel à des projetsbasés sur <strong>le</strong>urs diverses compét<strong>en</strong>ces. Tout <strong>le</strong> mondes’y retrouve, chaque opérateur investit où bon luisemb<strong>le</strong>, il a sa part de responsabilité <strong>en</strong> fonction dece qu’il investit et l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> s’organise <strong>pour</strong> un organede gestion transversal… Libre cours à <strong>la</strong> créativité !Mais voilà, je ne suis pas vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du…Dans d’autres pays, comme <strong>en</strong> Italie, <strong>le</strong>s réformesse sont bi<strong>en</strong> passées …, parce qu’il y avait <strong>la</strong> volontéd’y arriver et qu’on a formé <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s.Les besoins de l’usager ?L’ess<strong>en</strong>tiel est d’apporter une prés<strong>en</strong>ce stab<strong>le</strong>,proche du lieu d’émerg<strong>en</strong>ce et de développem<strong>en</strong>tde <strong>la</strong> souffrance des g<strong>en</strong>s, plutôt que d’att<strong>en</strong>dreque <strong>la</strong> situation se détériore. Quand quelqu’unvi<strong>en</strong>t me demander de l’aide, <strong>la</strong> solution est quasitrouvée… parce que <strong>la</strong> personne a, alors, déjà faitson propre parcours.Il y a plusieurs étapes à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dansl’évolution de <strong>la</strong> personne :1) el<strong>le</strong> ne se r<strong>en</strong>d pas compte du caractèrepathogène de sa situation ;2) el<strong>le</strong> arrive à exprimer que quelque chose neva pas bi<strong>en</strong> dans sa situation ;3) el<strong>le</strong> veut que <strong>le</strong>s choses chang<strong>en</strong>t ;4) el<strong>le</strong> fait <strong>en</strong> sorte que ce<strong>la</strong> change… et<strong>la</strong> demande d’aide fait partie de cette étape.Donc, quand quelqu’un te dit : « Il faut que tu m’aidesà… », tu dois être <strong>le</strong> plus léger possib<strong>le</strong> parce que <strong>la</strong>personne a déjà fait tout un travail. Simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, invite-<strong>la</strong>à <strong>le</strong> <strong>pour</strong>suivre, à faire <strong>en</strong> sorte qu’el<strong>le</strong> l’approfondisse<strong>pour</strong> el<strong>le</strong>-même et qu’el<strong>le</strong> trouve el<strong>le</strong>-même <strong>le</strong>ssolutions. Personne n’a <strong>la</strong> solution toute faite, <strong>le</strong> <strong>la</strong>issercroire, c’est manquer de respect <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s. Respecter<strong>la</strong> personne, c’est chercher, avec el<strong>le</strong>, comm<strong>en</strong>t pouvoirappuyer son processus, sans se l’approprier.Notre travail est axé sur <strong>la</strong> perman<strong>en</strong>ce. Notre boulot,c’est d’être là aux côtés des g<strong>en</strong>s qui ne sav<strong>en</strong>t mêmepas eux-mêmes qu’ils vont très mal, de <strong>le</strong>ur fairecompr<strong>en</strong>dre que ça ne va pas, que ça ne peut pascontinuer comme ça, qu’il faut que ça change, qu’ilfaut mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des choses <strong>pour</strong> y arriver.L’universalité du droit à l’aide et aux soins des personnessouffrantes réside notamm<strong>en</strong>t dans cette attitudeproactive qui consiste à al<strong>le</strong>r vers el<strong>le</strong>s alors qu’el<strong>le</strong>sn’<strong>en</strong> formu<strong>le</strong>nt pas explicitem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> demande.Les ressources de l’usager ?Dans <strong>le</strong>s années 90, <strong>la</strong> P<strong>la</strong>te-Forme PsychiatriqueLiégeoise a fait une étude épidémiologique <strong>en</strong> Provincede Liège. Un élém<strong>en</strong>t m’a beaucoup marqué dans <strong>la</strong>partie concernant <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>dances. L’étude constateque parmi <strong>le</strong>s personnes qui ont souffert (85%) ousouffr<strong>en</strong>t (15%) d’une assuétude au mom<strong>en</strong>t del’<strong>en</strong>quête, très peu avai<strong>en</strong>t consulté (12%). Et quandel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> font, <strong>la</strong> plupart du temps, el<strong>le</strong>s vont vers <strong>le</strong>urmédecin généraliste.Ce<strong>la</strong> signifie que <strong>la</strong> majorité des g<strong>en</strong>s trouv<strong>en</strong>t euxmêmesdes réponses à <strong>le</strong>urs problèmes, seu<strong>le</strong>s ouavec l’aide de non professionnels. C’est ce<strong>la</strong> quim’intéresse, ce sont tous ceux qui ont résolu <strong>le</strong>ursproblèmes sans consulter un professionnel de <strong>la</strong> santé… Ce<strong>la</strong> m’intéresse de savoir <strong>pour</strong>quoi, comm<strong>en</strong>t ilsont fait. Ce<strong>la</strong> peut nous aider à rep<strong>en</strong>ser l’offre d’aideet de soins dans une attitude plus respectueuse despersonnes et plus confiante <strong>en</strong> <strong>le</strong>urs propres capacitéset compét<strong>en</strong>ces.Malheureusem<strong>en</strong>t, dans <strong>la</strong> foulée de cette <strong>en</strong>quête,<strong>la</strong> réf<strong>le</strong>xion des part<strong>en</strong>aires de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>te-forme s’estfocalisée sur l’énorme pot<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong> usagers révélépar l’étude, avec <strong>en</strong> corol<strong>la</strong>ire, une interpel<strong>la</strong>tion despouvoirs publics sur <strong>la</strong> nécessité d’investir et dedonner plus de moy<strong>en</strong>s aux services <strong>pour</strong> que plusde g<strong>en</strong>s puiss<strong>en</strong>t accéder aux soins. Comme s’ils’agissait d’une étude de marché !Juste ses propres forces ?Si quelqu’un est <strong>en</strong> souffrance, <strong>le</strong>s voisins, <strong>le</strong>sproches, etc. s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> compte mais, <strong>en</strong>12<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s N°<strong>26</strong> Juin 2011

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