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Ouvrir le Confluence 26 en pdf - Institut wallon pour la santé mentale ...

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limites. Si un jeune se met à frapper un éducateuravec une barre <strong>en</strong> fer et que ce dernier risque d’yperdre un œil, là, on arrête. Notre critèrefondam<strong>en</strong>tal, c’est que l’équipe soit <strong>en</strong> mesurede continuer à travail<strong>le</strong>r mais, par principe, <strong>le</strong>passage à l’acte, <strong>le</strong>s attaques du cadre ne sontpas des raisons suffisantes <strong>pour</strong> remettre <strong>en</strong>question <strong>le</strong> processus thérapeutique 4 .Vous par<strong>le</strong>z de clinique du quotidi<strong>en</strong>,comm<strong>en</strong>t s’organise-t-el<strong>le</strong> ?Nous disposons de 2 unités : l’Unité Karibu quiaccueil<strong>le</strong> 14 jeunes et l’Unité Kalima, plus ouverte,dans <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> on va travail<strong>le</strong>r sur <strong>la</strong> mise <strong>en</strong>autonomie du jeune avant un retour <strong>en</strong> famil<strong>le</strong>,<strong>en</strong> institution ou <strong>en</strong> initiative d’habitation protégée 5 .Cette unité accueil<strong>le</strong> 11 jeunes, exclusivem<strong>en</strong>tdes garçons âgés de 15 à 18 ans 6 .Au sein de ces unités, nous remarquons deuxsous-groupes. Le premier, <strong>le</strong> plus important,est constitué de jeunes qui ont séjourné dansde nombreuses institutions du secteur de l’Aideà <strong>la</strong> jeunesse et du handicap et qui ont été pris<strong>en</strong> charge assez tôt par <strong>le</strong> secteur de <strong>la</strong> santém<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> mais qui, <strong>en</strong> raison de manifestations- comportem<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t - ontdébordé <strong>le</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t de ces différ<strong>en</strong>tsservices. Ils arriv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t à l’âge de 16 ans,16 ans et demi, avec un passé institutionnellourd, une situation familia<strong>le</strong> diffici<strong>le</strong> et peu deperspectives de réinsertion.Le 2 ème groupe accueil<strong>le</strong> des jeunes qui ont étép<strong>la</strong>cés <strong>en</strong> institutions publiques fermées <strong>en</strong>raison d’infraction(s) grave(s) (coups, b<strong>le</strong>ssures,t<strong>en</strong>tative de meurtre, vio<strong>le</strong>nce sexuel<strong>le</strong>) et chezqui on soupçonne <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce d’uneproblématique psychiatrique qui n’a pas, oupeu, été prise <strong>en</strong> charge par <strong>le</strong> secteur de <strong>la</strong>santé m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>. La famil<strong>le</strong> est parfois plusprés<strong>en</strong>te mais <strong>le</strong>s perspectives de réinsertionsont faib<strong>le</strong>s au vu de <strong>la</strong> gravité des faits et de <strong>la</strong>prés<strong>en</strong>ce d’une ma<strong>la</strong>die.Le programme est construit autour des activitésde groupes, des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et defamil<strong>le</strong>. Nous proposons notamm<strong>en</strong>t des activitésthérapeutiques, culturel<strong>le</strong>s, sportives, un ateliersanté (re<strong>la</strong>xation, prév<strong>en</strong>tion de <strong>la</strong> vio<strong>le</strong>nce,hygiène de vie, problématiques sexuel<strong>le</strong>s) et unatelier d’expression (théâtre, musique, s<strong>la</strong>m, …).Le suivi sco<strong>la</strong>ire (de type V) est aussi assuré ausein de l’hôpital par l’éco<strong>le</strong> Robert Dubois 7 .Les activités se font <strong>en</strong> fonction de l’état de santédes jeunes. El<strong>le</strong>s sont discutées avec eux chaquematin. Cet espace communautaire permet aussid’échanger au sein du groupe sur <strong>le</strong>s évènem<strong>en</strong>tsqui se sont déroulés précédemm<strong>en</strong>t. On est doncdans une approche clinique qui intègre uneévaluation du quotidi<strong>en</strong>.Dans l’Unité Kalima, on travail<strong>le</strong> plus sur <strong>le</strong>sactivités de mise <strong>en</strong> autonomie, sur <strong>le</strong>s habilitéssocia<strong>le</strong>s : on aide <strong>le</strong> jeune à <strong>pour</strong>suivre <strong>le</strong>décodage de ce qui est <strong>en</strong> jeu : Comm<strong>en</strong>t je suis ?Pourquoi je démarre au quart de tour?, Qu’est-cequi peut représ<strong>en</strong>ter un risque, un danger <strong>pour</strong>moi, <strong>pour</strong> l’autre ? …Les activités sont <strong>en</strong> soi assez c<strong>la</strong>ssiques, cequi est différ<strong>en</strong>t, peut-être, c’est <strong>la</strong> logique sousjac<strong>en</strong>te.Ce qui nous différ<strong>en</strong>cie des serviceséducatifs, c’est de considérer que c’est l’état desanté de <strong>la</strong> personne qui est <strong>la</strong> clé decompréh<strong>en</strong>sion et d’é<strong>la</strong>boration de son projetde soin et de réinsertion socia<strong>le</strong>. Il arrive qu’unjeune pète <strong>le</strong>s plombs <strong>le</strong> lundi, agresse un autrejeune ou un membre du personnel ; il ne serapas <strong>pour</strong> autant sanctionné <strong>en</strong> étant privé deweek-<strong>en</strong>d. Si nous p<strong>en</strong>sons que, d’un point devue clinique, il est important qu’il y ail<strong>le</strong>, nousallons travail<strong>le</strong>r <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s. Il n’y a pas de logiquecognitivo-comportem<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> même s’il y a desattitudes éducatives à adopter. Selon <strong>le</strong>s cas,nous pouvons aussi expliquer au jeune qu’il n’estpas <strong>en</strong> situation d’al<strong>le</strong>r <strong>en</strong> week-<strong>en</strong>d, que ce quiest arrivé <strong>le</strong> lundi risque de se reproduire, quece n’est pas <strong>le</strong> bon mom<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> lui…On essaie de mettre à disposition du jeune, desa famil<strong>le</strong>, de son réseau, des outils cliniques- individuels, de groupe, psychiatriques (notamm<strong>en</strong>tune prescription médicam<strong>en</strong>teuse) - que <strong>le</strong>jeune va pouvoir s’approprier et sé<strong>le</strong>ctionner avecnous, <strong>en</strong> espérant que <strong>le</strong>s acquis, durant l’hospitalisation,soi<strong>en</strong>t transférab<strong>le</strong>s dans sa vie.Ce<strong>la</strong> pose très vite <strong>la</strong> question du suiviambu<strong>la</strong>toire. Quand un jeune reste 6 mois, 9mois chez nous 8 , il faut prévoir unaccompagnem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> qu’au terme du séjour,un retour <strong>en</strong> famil<strong>le</strong>, <strong>en</strong> institution, <strong>en</strong> habitationprotégée ou une mise <strong>en</strong> autonomie soit possib<strong>le</strong>.Quand on propose l’aide d’un soignant, d’unpsychologue, à domici<strong>le</strong> 9 , <strong>le</strong> jeune est souv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>eur même si ce<strong>la</strong> n’<strong>en</strong>lève ri<strong>en</strong> à <strong>la</strong> comp<strong>le</strong>xitédes situations puisque c’est une re<strong>la</strong>tion qui estsous contrainte. Est-ce que l’on peut êtrebi<strong>en</strong>traitant dans un cadre judiciaire ? Nousp<strong>en</strong>sons que oui mais pas n’importe comm<strong>en</strong>t :<strong>en</strong> étant humain, <strong>en</strong> évitant l’humiliation, <strong>la</strong>maltraitance institutionnel<strong>le</strong>.Concrètem<strong>en</strong>t, vous <strong>le</strong> traduisez comm<strong>en</strong>tdans votre pratique ?Toutes <strong>le</strong>s activités sont organisées avec <strong>le</strong>souci de repérer ce qui va bi<strong>en</strong> et ce qui estuti<strong>le</strong> au jeune, et de <strong>le</strong> valoriser. Ces ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>tsont un narcissisme effondré, une image d’euxmêmescomplètem<strong>en</strong>t ravagée ; l’<strong>en</strong>jeu est depouvoir à <strong>la</strong> fois travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong> « Qu’est-ce que jesuis capab<strong>le</strong> de faire ? Je vaux plus que ce queje n’imagine… » et <strong>le</strong> « Comm<strong>en</strong>t je peux faireCatherine, Atelier des Artistes Anonymes, Clinique de Bonsecours30<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s N°<strong>26</strong> Juin 2011

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