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Ouvrir le Confluence 26 en pdf - Institut wallon pour la santé mentale ...

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La prév<strong>en</strong>tion avant tout !Le bi<strong>en</strong>-être des jeunes est l’affaire de tous ! Ce<strong>la</strong> devrait être notre philosophie.Aujourd’hui, ce n’est pas <strong>le</strong> cas, pas assez, pas partout… et <strong>pour</strong>tant, ce ne sont pas <strong>le</strong>sargum<strong>en</strong>ts qui manqu<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> déf<strong>en</strong>dre ce principe !Une étude du Conseil Supérieur de <strong>la</strong> Santé (CSS) sur <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitesdes <strong>en</strong>fants et des ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts nous <strong>en</strong> donne à foison. Cette recherche, qui auraduré près de trois ans, a abouti à un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de recommandations qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’être publiées 1 .<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s a donné <strong>la</strong> paro<strong>le</strong> au Présid<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> qu’il nous <strong>en</strong> livre quelques élém<strong>en</strong>ts.R<strong>en</strong>contre avec Isy PELCPsychiatre 2 , Chef de service honoraire au CHU Brugmann,Professeur émérite et doy<strong>en</strong> de <strong>la</strong> faculté de médecine de l’ULB,Présid<strong>en</strong>t, au sein du Conseil Supérieur de <strong>la</strong> Santé, de <strong>la</strong> section Santé m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>et facteurs psychosociaux des pathologiesPourquoi <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitescomme sujet d’étude ?C’est un thème qui, au vu de l’actualité, noussemb<strong>la</strong>it important à traiter. Ce qui se passeactuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à Londres <strong>en</strong> est l’illustration.Dans notre pratique, <strong>en</strong> tant que thérapeutes, noussommes quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t interpellés par despar<strong>en</strong>ts qui sont <strong>en</strong> grandes difficultés avecl’éducation et <strong>le</strong>s soins à apporter à <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants.On ne peut pas nier ce problème.La publication, il y a quelques années, du rapportde l’INSERM sur « Les troub<strong>le</strong>s des conduitesdes <strong>en</strong>fants »(2005) 3 . Il a donné lieu aénormém<strong>en</strong>t de controverses. Ce rapportconsidère <strong>le</strong>s jeunes comme étant surtoutdominés par des problèmes ou des pathologiesbiomédica<strong>le</strong>s et soulève <strong>la</strong> possibilité de fairedes dépistages précoces des futurs délinquantsdès l’âge de trois ans. Même si une <strong>le</strong>ctureatt<strong>en</strong>tive de ce rapport donne des résultats plusnuancés, <strong>le</strong> sujet fait débat, il est s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> et i<strong>le</strong>st important de <strong>le</strong> traiter.Une interview réalisée par Sylvie GÉRARD, IWSMQue ret<strong>en</strong>ez-vous de l’étude du CSS,quels <strong>en</strong> sont <strong>le</strong>s principaux<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ?Nous avons é<strong>la</strong>boré ces recommandations surbase d’un re<strong>le</strong>vé de <strong>la</strong> littérature internationa<strong>le</strong>et d’une série de r<strong>en</strong>contres avec des experts etdes acteurs de terrain (secteurs de <strong>la</strong> petite<strong>en</strong>fance, de l’éducation, de <strong>la</strong> santé, de <strong>la</strong>justice, …). Que nous dis<strong>en</strong>t-ils ?D’abord, que ces jeunes exist<strong>en</strong>t : 2 à 4% des<strong>en</strong>fants de moins de 12 ans et 7 à 10 % desado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts sont concernés par des troub<strong>le</strong>sdes conduites <strong>en</strong> Belgique.Bi<strong>en</strong> sûr, il faut s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur <strong>le</strong> terme. Si on sebase sur <strong>le</strong> DSM IV 4 , <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitesfont référ<strong>en</strong>ce à un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de conduitesrépétitives et persistantes dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s sontbafoués <strong>le</strong>s droits fondam<strong>en</strong>taux d’autrui ou <strong>le</strong>snormes et règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s correspondant à l’âgedu sujet. Il est par exemp<strong>le</strong> att<strong>en</strong>du d’un <strong>en</strong>fantde 8 ans qu’il connaisse son nom, qu’il dise merciquand on lui donne quelque chose, qu’il essaied’être att<strong>en</strong>tif quand on lui prés<strong>en</strong>te un texte àlire, … mais certains jeunes ne se comport<strong>en</strong>tpas comme ça. Ils ne reconnaiss<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> respectd’autrui : « Je peux taper quelqu’un parce quece<strong>la</strong> me fait p<strong>la</strong>isir ; je lui vo<strong>le</strong> son GSM parceque j’ai <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong> avoir un - év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t je <strong>le</strong>tue - ; je brû<strong>le</strong> une voiture parce que sonpropriétaire est riche et que je ne <strong>le</strong> suis pas…Je diffuse via internet des infos ou photoschoquantes sans me préoccuper desconséqu<strong>en</strong>ces sur autrui, je m’occupe demoi… »Que remarque-t-on <strong>en</strong>core dans cette étude ?Que <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduites cohabit<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>tavec <strong>le</strong> troub<strong>le</strong> déficitaire de l’att<strong>en</strong>tion avec/sanshyperactivité et avec des troub<strong>le</strong>s oppositionnels.Ces 3 <strong>en</strong>tités peuv<strong>en</strong>t coexister mais el<strong>le</strong>s sont- il faut <strong>le</strong> préciser - bi<strong>en</strong> distinctes.On a constaté aussi que, comme tous <strong>le</strong>s autresproblèmes de santé m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s desconduites ont un déterminisme bio-psychosocial.Il ne suffit pas de <strong>le</strong> dire, il faut l’écrireparce que beaucoup d’études se focalis<strong>en</strong>t sur<strong>la</strong> famil<strong>le</strong> ou sur <strong>le</strong> milieu du jeune considérécomme défavorisé, ou <strong>en</strong>core, sur une facetteplus psychologique de l’ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>t qui est décritcomme psychopathe ou comme diffici<strong>le</strong>…Si l’on s’intéresse à l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de ces aspects,à l’aspect neurobiologique par exemp<strong>le</strong>, on ser<strong>en</strong>d compte que ces jeunes décod<strong>en</strong>tess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ce qu’ils ont vécu <strong>en</strong> termes dedésagrém<strong>en</strong>t sans pouvoir dire : il m’est arrivétel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> bonne chose. On a remarqué aussiqu’ils sont beaucoup moins s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>sautres à l’anxiété. Ils n’ont pas de compassion,font preuve de peu de capacité d’empathie. Sur<strong>le</strong> p<strong>la</strong>n biologique éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, on constate que<strong>le</strong>ur rythme cardiaque ne s’accélère pas vraim<strong>en</strong>tface à un évènem<strong>en</strong>t stressant alors que <strong>le</strong>spulsations du cœur sont norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t beaucoupDOSSIER<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s N°<strong>26</strong> Juin 2011 43

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