Nous avons remis l’hôpital autour de <strong>la</strong> tab<strong>le</strong>, <strong>en</strong>lui forçant un peu <strong>la</strong> main, il faut bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> dire. Et<strong>le</strong> discours de l’équipe hospitalière est dev<strong>en</strong>ubeaucoup plus vrai. Vous avez vécu ça aussi !,nous dir<strong>en</strong>t-ils, et <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> trajectoire de cejeune et de sa prise <strong>en</strong> charge nous apparur<strong>en</strong>t<strong>en</strong>fin plus c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t.Il devint dès lors possib<strong>le</strong> de mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce unvrai trépied, une réel<strong>le</strong> col<strong>la</strong>boration triangu<strong>la</strong>ire :<strong>en</strong>tre l’institution dans <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> vivait – mêmesi, répétons-<strong>le</strong> <strong>en</strong>core, une institution ne devraitjamais être l’<strong>en</strong>droit de vie d’un jeune –, l’hôpital– non pas <strong>en</strong> tant que c<strong>en</strong>tre d’hébergem<strong>en</strong>t mais<strong>pour</strong> tout <strong>le</strong> travail qui peut nous permettre depr<strong>en</strong>dre du recul face à <strong>la</strong> brutalité des faits – et,comme troisième acteur, <strong>le</strong> Juge de <strong>la</strong> Jeunesse.Qui, des trois, devait interv<strong>en</strong>ir ?Etant <strong>le</strong> « pied » <strong>le</strong> plus perman<strong>en</strong>t, nous avonsrepris notre travail d’apprivoisem<strong>en</strong>t, deconstruction du li<strong>en</strong>. Nous avons pu comm<strong>en</strong>cerà construire, avec el<strong>le</strong>, des perspectives d’av<strong>en</strong>ir,et lui avons ainsi permis d’<strong>en</strong>visager des<strong>le</strong>ndemains moins angoissants.Dans l’année et demie qui suivit, <strong>le</strong> travai<strong>la</strong>mbu<strong>la</strong>toire du médecin de l’hôpital psychiatriquereprit de manière très régulière, et ce <strong>en</strong>col<strong>la</strong>boration avec notre équipe. C’est ce quipermit <strong>le</strong> retour aux li<strong>en</strong>s du passé, s’inscrivantdans <strong>la</strong> logique de ce qu’el<strong>le</strong> avait déjà vécu avecces mêmes personnes.Par <strong>la</strong> suite, nous avons recouru, une fois, à un<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong> hospitalisation de quinze jours.En effet, à l’approche de ses dix-huit ans, un<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong> peur apparut. Car atteindre sa majoritésignifiait un arrêt dans ce chemin parcouru<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>. Et c’est quand même extrêmem<strong>en</strong>tparadoxal quand on sait que ce chemin consistait,justem<strong>en</strong>t, à éviter <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s ruptures…C’était bi<strong>en</strong> sûr prévisib<strong>le</strong> et nous avions, desmois à l’avance, cherché des ressources,notamm<strong>en</strong>t du côté de <strong>la</strong> maman. Nous avions<strong>en</strong>visagé tout ce qui lui aurait permis de ne passe s<strong>en</strong>tir isolée, évoquant même des possibilitésd’interv<strong>en</strong>tion au-delà de <strong>la</strong> majorité. Mes proposs’étai<strong>en</strong>t voulus rassurants : En tout cas, de cheznous, tu ne seras pas r<strong>en</strong>voyée ! Mais dix-huitans était un cap tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t insurmontab<strong>le</strong> <strong>pour</strong>el<strong>le</strong> qu’à deux mois de son anniversaire, el<strong>le</strong> fitune très jolie crise.Nous l’avons décodée. Il fal<strong>la</strong>it qu’el<strong>le</strong> soit à nouveauhospitalisée, non pas parce qu’on p<strong>en</strong>sait que c’était<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur <strong>en</strong>droit <strong>pour</strong> el<strong>le</strong>, mais tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tparce qu’el<strong>le</strong> n’était plus <strong>en</strong> mesure de se gérer, ninous non plus, d’ail<strong>le</strong>urs… Une hospitalisationavec une aide médicam<strong>en</strong>teuse a été mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce,avec <strong>le</strong> psychiatre qui avait assuré l’aide ambu<strong>la</strong>toire,dans une logique très précise, limitée dans <strong>le</strong> tempset dans ses objectifs.Ensuite, <strong>pour</strong> ne pas <strong>la</strong> <strong>la</strong>isser, soudain, livrée àel<strong>le</strong>-même, <strong>le</strong> Tribunal de <strong>la</strong> Jeunesse a décidé d’uneprolongation. El<strong>le</strong> pouvait rev<strong>en</strong>ir chez nous.Mais cette décision fut prise là aussi avec deslimites très précises. Il s’agissait de nous donnerplus de temps <strong>pour</strong> mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce un dispositifqui <strong>pour</strong>suive nos objectifs : éviter <strong>la</strong> rupture duli<strong>en</strong> ! Nous voulions lui trouver un nouvel <strong>en</strong>droitde vie qui ne soit pas <strong>en</strong> rupture.Nous avons trouvé un « quatrième pied », unnouveau col<strong>la</strong>borateur : un service dép<strong>en</strong>dantde l’AWIPH.Pourquoi <strong>le</strong> parcours de cette jeune fil<strong>le</strong> reste-t-ilgravé dans ma mémoire ?Si notre devoir professionnel et <strong>le</strong> mandat qui nousest confié nous incit<strong>en</strong>t et nous oblig<strong>en</strong>t à trouver<strong>le</strong>s solutions <strong>le</strong>s plus adaptées, il ne faut pas oubliercombi<strong>en</strong> <strong>le</strong> rapport humain - <strong>la</strong> confiance <strong>en</strong> cejeune - doit être une va<strong>le</strong>ur incontournab<strong>le</strong>.L’accompagnem<strong>en</strong>t de ces « jeunes-très-<strong>en</strong>souffrance-et-<strong>en</strong>-rebellion» est parsemé dequelques instants, rares, que je qualifie demom<strong>en</strong>ts magiques. Ce sont des r<strong>en</strong>dez-vous àne manquer sous aucun prétexte. Des instantsuniques où notre réaction, notre réponse, notreattitude, notre positionnem<strong>en</strong>t conditionn<strong>en</strong>tl’av<strong>en</strong>ir de ce futur adulte.L’accompagnem<strong>en</strong>t de cette jeune fil<strong>le</strong> nous aoffert quelques instants-c<strong>le</strong>fs où nous ne pouvions<strong>en</strong> aucun cas ne pas nous montrer à <strong>la</strong> hauteur.A ces instants, il était impératif d’être là, d’affirmernotre confiance <strong>en</strong> el<strong>le</strong>, notre conviction qu’el<strong>le</strong>« y arriverait », et de <strong>le</strong> lui prouver par nosattitudes non-rejetantes.Dans <strong>le</strong> cas de cette jeune fil<strong>le</strong>, margina<strong>le</strong> etlimitée, qui aujourd’hui ne recourt plus à tous sessymptômes, qui a cessé de fuir notre monde verscette « folie », vers <strong>le</strong>s hôpitaux psychiatriques,l’av<strong>en</strong>ir nous a donné raison. Cette ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>tese construit une p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> société…ConclusionLa non-exclusion s’inscrit donc dans une «pédagogie à haut risque » qui, si el<strong>le</strong> n’offre pasde garantie de succès, nous permet d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong>re<strong>la</strong>tion et d’aménager <strong>le</strong>s conditions d’unereconstruction de li<strong>en</strong>s chez une ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>tedéstructurée et profondém<strong>en</strong>t b<strong>le</strong>ssée.Cette première étape est un peu comme <strong>la</strong>pati<strong>en</strong>te é<strong>la</strong>boration d’un terreau propice à <strong>la</strong>germination d’une graine ou comme <strong>le</strong>nécessaire assèchem<strong>en</strong>t d’un marais avant d’ybâtir une maison. Même si notre action selimitait là, nous aurions fait œuvre uti<strong>le</strong>.Dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas, il est <strong>en</strong>suiteeffectivem<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre un travailéducatif avec une ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>te abandonnique,c’est-à-dire de l’accompagner dans <strong>la</strong>construction de son autonomie comme actricedans <strong>la</strong> société <strong>en</strong> réalisant ce qui fait d’el<strong>le</strong> unindividu tout à fait singulier… •Le Toboggan: Route d’Obourg, 16 à 7000 Mons.( 065/33.70.838 asbl-<strong>le</strong>-toboggan@skynet.be www.asbl-<strong>le</strong>-toboggan.be.1 Ce texte s’appuie sur un artic<strong>le</strong> plus comp<strong>le</strong>t, consultab<strong>le</strong> <strong>en</strong>ligne sur <strong>le</strong> site de l’asbl : http://www.asbl-<strong>le</strong>-toboggan.be/uploads/toboggan/non-exclusion.<strong>pdf</strong>.2 Le texte a été rédigé alors que Marc Coupez assurrait <strong>la</strong> directiondu service, il est aujourd’hui remp<strong>la</strong>cé dans cette fonction parFabi<strong>en</strong>ne Jeanson qui <strong>pour</strong>suit <strong>le</strong> travail dans <strong>la</strong> continuité.3 Nous préférons par<strong>le</strong>r de non-exclusion que de non-r<strong>en</strong>voi car ilne s’agit pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d’un refus de r<strong>en</strong>voyer. Ces deux notions(« non-exclusion » et « r<strong>en</strong>voi ») diffèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux <strong>en</strong>droits,au moins, riches d’implications <strong>pour</strong> nous : <strong>la</strong> non-exclusionà l’accueil d’une part et, d’autre part, <strong>la</strong> possibilité d’un re<strong>la</strong>isdans une autre institution qui correspondrait à un écartem<strong>en</strong>ttemporaire.4 Et <strong>en</strong> <strong>le</strong>s confrontant à cel<strong>le</strong>s d’autres professionnels avec <strong>le</strong>squelsnous avons réfléchi, <strong>en</strong>tre autres lors de l’écriture d’un ouvrage,voir bibliographie p.48, réf. n°1.5 Prénom d’emprunt. Cet exemp<strong>le</strong> repr<strong>en</strong>d très <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> récit deMarc Coupez « El<strong>le</strong>, <strong>la</strong> perman<strong>en</strong>ce du li<strong>en</strong> » publié <strong>en</strong> pp. 94 –102 dans <strong>la</strong> revue <strong>en</strong> bibliographie p.48, réf. n°1.42<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s N°<strong>26</strong> Juin 2011
La prév<strong>en</strong>tion avant tout !Le bi<strong>en</strong>-être des jeunes est l’affaire de tous ! Ce<strong>la</strong> devrait être notre philosophie.Aujourd’hui, ce n’est pas <strong>le</strong> cas, pas assez, pas partout… et <strong>pour</strong>tant, ce ne sont pas <strong>le</strong>sargum<strong>en</strong>ts qui manqu<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> déf<strong>en</strong>dre ce principe !Une étude du Conseil Supérieur de <strong>la</strong> Santé (CSS) sur <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitesdes <strong>en</strong>fants et des ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts nous <strong>en</strong> donne à foison. Cette recherche, qui auraduré près de trois ans, a abouti à un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de recommandations qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’être publiées 1 .<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s a donné <strong>la</strong> paro<strong>le</strong> au Présid<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> qu’il nous <strong>en</strong> livre quelques élém<strong>en</strong>ts.R<strong>en</strong>contre avec Isy PELCPsychiatre 2 , Chef de service honoraire au CHU Brugmann,Professeur émérite et doy<strong>en</strong> de <strong>la</strong> faculté de médecine de l’ULB,Présid<strong>en</strong>t, au sein du Conseil Supérieur de <strong>la</strong> Santé, de <strong>la</strong> section Santé m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>et facteurs psychosociaux des pathologiesPourquoi <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitescomme sujet d’étude ?C’est un thème qui, au vu de l’actualité, noussemb<strong>la</strong>it important à traiter. Ce qui se passeactuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à Londres <strong>en</strong> est l’illustration.Dans notre pratique, <strong>en</strong> tant que thérapeutes, noussommes quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t interpellés par despar<strong>en</strong>ts qui sont <strong>en</strong> grandes difficultés avecl’éducation et <strong>le</strong>s soins à apporter à <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants.On ne peut pas nier ce problème.La publication, il y a quelques années, du rapportde l’INSERM sur « Les troub<strong>le</strong>s des conduitesdes <strong>en</strong>fants »(2005) 3 . Il a donné lieu aénormém<strong>en</strong>t de controverses. Ce rapportconsidère <strong>le</strong>s jeunes comme étant surtoutdominés par des problèmes ou des pathologiesbiomédica<strong>le</strong>s et soulève <strong>la</strong> possibilité de fairedes dépistages précoces des futurs délinquantsdès l’âge de trois ans. Même si une <strong>le</strong>ctureatt<strong>en</strong>tive de ce rapport donne des résultats plusnuancés, <strong>le</strong> sujet fait débat, il est s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> et i<strong>le</strong>st important de <strong>le</strong> traiter.Une interview réalisée par Sylvie GÉRARD, IWSMQue ret<strong>en</strong>ez-vous de l’étude du CSS,quels <strong>en</strong> sont <strong>le</strong>s principaux<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ?Nous avons é<strong>la</strong>boré ces recommandations surbase d’un re<strong>le</strong>vé de <strong>la</strong> littérature internationa<strong>le</strong>et d’une série de r<strong>en</strong>contres avec des experts etdes acteurs de terrain (secteurs de <strong>la</strong> petite<strong>en</strong>fance, de l’éducation, de <strong>la</strong> santé, de <strong>la</strong>justice, …). Que nous dis<strong>en</strong>t-ils ?D’abord, que ces jeunes exist<strong>en</strong>t : 2 à 4% des<strong>en</strong>fants de moins de 12 ans et 7 à 10 % desado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>ts sont concernés par des troub<strong>le</strong>sdes conduites <strong>en</strong> Belgique.Bi<strong>en</strong> sûr, il faut s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur <strong>le</strong> terme. Si on sebase sur <strong>le</strong> DSM IV 4 , <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduitesfont référ<strong>en</strong>ce à un <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de conduitesrépétitives et persistantes dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s sontbafoués <strong>le</strong>s droits fondam<strong>en</strong>taux d’autrui ou <strong>le</strong>snormes et règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s correspondant à l’âgedu sujet. Il est par exemp<strong>le</strong> att<strong>en</strong>du d’un <strong>en</strong>fantde 8 ans qu’il connaisse son nom, qu’il dise merciquand on lui donne quelque chose, qu’il essaied’être att<strong>en</strong>tif quand on lui prés<strong>en</strong>te un texte àlire, … mais certains jeunes ne se comport<strong>en</strong>tpas comme ça. Ils ne reconnaiss<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> respectd’autrui : « Je peux taper quelqu’un parce quece<strong>la</strong> me fait p<strong>la</strong>isir ; je lui vo<strong>le</strong> son GSM parceque j’ai <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong> avoir un - év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t je <strong>le</strong>tue - ; je brû<strong>le</strong> une voiture parce que sonpropriétaire est riche et que je ne <strong>le</strong> suis pas…Je diffuse via internet des infos ou photoschoquantes sans me préoccuper desconséqu<strong>en</strong>ces sur autrui, je m’occupe demoi… »Que remarque-t-on <strong>en</strong>core dans cette étude ?Que <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduites cohabit<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>tavec <strong>le</strong> troub<strong>le</strong> déficitaire de l’att<strong>en</strong>tion avec/sanshyperactivité et avec des troub<strong>le</strong>s oppositionnels.Ces 3 <strong>en</strong>tités peuv<strong>en</strong>t coexister mais el<strong>le</strong>s sont- il faut <strong>le</strong> préciser - bi<strong>en</strong> distinctes.On a constaté aussi que, comme tous <strong>le</strong>s autresproblèmes de santé m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s desconduites ont un déterminisme bio-psychosocial.Il ne suffit pas de <strong>le</strong> dire, il faut l’écrireparce que beaucoup d’études se focalis<strong>en</strong>t sur<strong>la</strong> famil<strong>le</strong> ou sur <strong>le</strong> milieu du jeune considérécomme défavorisé, ou <strong>en</strong>core, sur une facetteplus psychologique de l’ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>t qui est décritcomme psychopathe ou comme diffici<strong>le</strong>…Si l’on s’intéresse à l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de ces aspects,à l’aspect neurobiologique par exemp<strong>le</strong>, on ser<strong>en</strong>d compte que ces jeunes décod<strong>en</strong>tess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ce qu’ils ont vécu <strong>en</strong> termes dedésagrém<strong>en</strong>t sans pouvoir dire : il m’est arrivétel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> bonne chose. On a remarqué aussiqu’ils sont beaucoup moins s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>sautres à l’anxiété. Ils n’ont pas de compassion,font preuve de peu de capacité d’empathie. Sur<strong>le</strong> p<strong>la</strong>n biologique éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, on constate que<strong>le</strong>ur rythme cardiaque ne s’accélère pas vraim<strong>en</strong>tface à un évènem<strong>en</strong>t stressant alors que <strong>le</strong>spulsations du cœur sont norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t beaucoupDOSSIER<strong>Conflu<strong>en</strong>ce</strong>s N°<strong>26</strong> Juin 2011 43