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Essais & Simulations n°133

Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?

Spécial Eurosatory :
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dossier<br />

recherche<br />

Une approche multi-technique<br />

non destructive pour le monitoring<br />

de l’état de santé des matériaux<br />

composites structuraux<br />

Cet article propose une approche multi-technique<br />

non destructive pour le monitoring de l’état de santé<br />

des matériaux composites structuraux et le pronostic<br />

de leur durée de vie résiduelle. Trois techniques non<br />

destructives (émission acoustique, thermographie<br />

infrarouge et corrélation d’images numérique) sont<br />

utilisées simultanément, in situ et en temps réel.<br />

Appliquée à un matériau composite carbone-époxy<br />

aéronautique soumis à un chargement de fatigue<br />

par blocs de traction, cette méthodologie est le fruit<br />

d’un développement collaboratif entre le Département<br />

TPCIM d’IMT Lille Douai et la DGA.<br />

Abstract<br />

A hybrid non-destructive testing (NDT) approach has been<br />

developed for structural composites damage monitoring<br />

using several NDT techniques. Three nondestructive<br />

techniques (acoustic emission, infrared thermography<br />

and digital image correlation) were used simultaneously,<br />

in-situ and in real time to assess damage in an aeronautical<br />

carbon/epoxy composite material under tensile fatigue<br />

loading. A data fusion processing was developed to combine<br />

the results of the used NDT techniques in order to optimize<br />

the structural health diagnosis of the material and to predict<br />

its residual life.<br />

Les technologies de contrôles non<br />

destructifs (CND) se sont beaucoup<br />

développées ces dernières<br />

années et leurs prix sont devenus plus<br />

accessibles. Les récentes applications<br />

CND pour le contrôle et le suivi des<br />

endommagements des matériaux font<br />

appel à des technologies optiques<br />

(corrélation d’images numériques,…)<br />

[1], thermiques (thermographie infrarouge)<br />

[2] ou acoustiques (émission<br />

acoustique, ultrasons) [3, 4]. Ces technologies<br />

de contrôle présentent un<br />

potentiel avéré pour détecter et caractériser<br />

certains endommagements des<br />

matériaux composites, mais restent<br />

assez souvent insuffisantes pour mener<br />

un diagnostic complet, fiable et précis<br />

de l’état de santé global des matériaux.<br />

En effet, la thermographie infrarouge,<br />

par exemple, présente plusieurs avantages<br />

(sans contact, imagerie,…)<br />

mais ne permet pas la détection des<br />

endommagements internes (non<br />

débouchants). De plus, le champ<br />

de température mesuré n’est pas dû<br />

uniquement à l’endommagement mais<br />

aussi à la thermoélasticité. La corrélation<br />

d’images numériques est quant à<br />

elle une technique d’imagerie permettant<br />

la mesure des champs de déformations<br />

à la surface des matériaux. Elle<br />

peut donc renseigner sur des phénomènes<br />

de concentration de contraintes,<br />

vus sur la surface, mais ne permet pas<br />

d’évaluer l’endommagement interne du<br />

matériau. Enfin, l’émission acoustique<br />

permet la détection des endommagements<br />

évolutifs qu’ils soient surfaciques<br />

ou volumiques, mais peine à les<br />

localiser avec précision s’agissant des<br />

matériaux composites, par nature hétérogènes<br />

et anisotropes. En outre, c’est<br />

une technique globale ne permettant<br />

pas, classiquement, de présentations<br />

des résultats sous formes d’images.<br />

Force est donc de constater qu’une seule<br />

technique CND n’est, en général, pas<br />

suffisante pour réaliser un diagnostic<br />

complet de l’état de santé des matériaux<br />

composites. Face à cette réalité et au<br />

besoin de fiabiliser les contrôles, surtout<br />

dans le domaine de l’aéronautique, les<br />

donneurs d’ordre industriels exigent de<br />

plus en plus des prestataires de contrôle<br />

de justifier la performance du procédé<br />

de contrôle proposé. En l’état actuel,<br />

seules deux approches existent pour<br />

garantir un niveau de performance : i)<br />

la qualification du procédé, consistant<br />

à fixer le matériel et une procédure à<br />

suivre à la lettre pour la réalisation<br />

du contrôle d’un type de défaut bien<br />

déterminé, et ii) le calcul de la probabilité<br />

de détection (PoD) des défauts de<br />

tailles équivalentes. Ces deux approches<br />

sont intéressantes et nécessaires, mais<br />

parfois insuffisantes ou, au contraire,<br />

trop contraignantes face à des situa-<br />

52I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018

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