Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
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dossier<br />
Pour les deux types de banc la répétabilité est comprise dans<br />
les +/-3 dB sur la bande de fréquences 10 0Hz à 2 0kHz<br />
comme demandé dans la norme MIL-STD-810G. Pour le<br />
type chute libre guidée, la dispersion en dessous de 100 Hz<br />
est plus importante que pour le pendule, cela est aussi une<br />
conséquence de la technique de simulation utilisée.<br />
Il est donc important de pouvoir connaitre le contenu basses<br />
fréquences induit par la technique de simulation pour des<br />
SRC similaires. Le calcul du SRC ne permettant pas de définir<br />
clairement les niveaux en basses fréquences pour des<br />
chocs avec des amplitudes élevées. La méthode utilisée afin<br />
de pouvoir comparer les niveaux basses fréquences entre<br />
les 2 types de banc d’essais est l’analyse temps-fréquence<br />
par ondelettes. Cette méthode permet d’estimer l’apport de<br />
chaque bande de fréquence en fonction du temps de choc<br />
(très court, de l’ordre de 10 ms). Pour le banc type pendule,<br />
la participation des fréquences < 400 Hz est négligeable par<br />
rapport au contenu plus hautes fréquences. Pour le banc type<br />
chute libre guidée, l’analyse temps-fréquence montre une<br />
contribution non négligeable des basses fréquences tant au<br />
niveau amplitude que dans le temps.<br />
L’utilisation aux capacités limites<br />
des bancs d’essais<br />
Les autres différences se situent sur les capacités d’essais<br />
des bancs, en effet pour la réalisation de chocs similaires, le<br />
critère de la vitesse initiale de l’EST est un paramètre important.<br />
Mais leurs performances sont aussi des critères justifiant<br />
le choix d’un banc par rapport à l’autre : amplitudes temporelles<br />
maximales, amplitude maximale du SRC atteignable,<br />
masse maximale de l’EST, cadence de répétition des chocs.<br />
Les deux types de banc ne permettent pas d’atteindre les<br />
mêmes niveaux d’amplitude temporelle et sur le SRC. Le type<br />
pendule permet d’atteindre au maximum 7 000 g sur l’amplitude<br />
temporelle et environ 1 500 g à 1 kHz sur le SRC tandis<br />
que le type chute libre guidée permet d’atteindre au maximum<br />
30 000 g sur l’amplitude temporelle et 5 000 g à 1kHz.<br />
Représentation du graphique 2 mais en waterfall<br />
Colormap d’un choc type chute libre guidée<br />
Colormap d’un choc type pendule<br />
Ces deux bancs d’essais ne permettent pas d’atteindre les<br />
cadences de tirs d’une arme pour la répétition des chocs ni les<br />
cadences de répétions autorisées par les générateurs électrodynamiques<br />
(entre 120 et 180 chocs/minutes). Le type chute<br />
libre guidée permet de réaliser au mieux 1 choc/minute tandis<br />
que le type pendule permet de réaliser 3 chocs/minute. Le<br />
dernier paramètre de choix important est la masse de l’équipement<br />
testé, le type chute libre autorise un EST jusqu’à 15 kg<br />
tandis que le pendule autorise 70 kg.<br />
La simulation des chocs « pyrotechniques » en laboratoire<br />
nécessite ainsi beaucoup d’échanges avec le demandeur au<br />
préalable afin de préparer au mieux les essais et ainsi de se<br />
rapprocher des conditions réelles. Toutefois les niveaux spécifiés<br />
et la masse du produit orientent généralement les essais<br />
sur un type de banc plutôt que l’autre mais une sensibilisation<br />
et un questionnement sur l’influence d’une vitesse nulle<br />
ou non nulle au moment du choc est nécessaire. ●<br />
Matthieu Cayuela<br />
Responsable des essais mécaniques<br />
Adetests (groupe Emitech)<br />
60I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018