Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
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dossier<br />
seuil de détection des événements<br />
acoustiques a été fixé à 35 dB afin de<br />
filtrer les bruits environnants. Avec<br />
deux capteurs seulement, la localisation<br />
des évènements acoustiques<br />
est nécessairement linéaire, et donc<br />
biaisée, et ne correspond pas à la<br />
réalité. Pour pallier cette restriction<br />
et le manque d’imagerie de l’émission<br />
acoustique, une localisation bidimensionnelle<br />
originale a été développée<br />
à l’aide d’un réseau de neurones.<br />
Ce réseau a été entrainé grâce à des<br />
sources d’émissions acoustiques artificielles<br />
obtenues par cassés de mines,<br />
Hsu-Nielsen, sur les nœuds d’un<br />
quadrillage tracé sur la zone utile de<br />
l’éprouvette (Fig. 3). Cette localisa-<br />
tion bidimensionnelle permet d’obtenir<br />
une image des évènements<br />
acoustiques qu’on peut fusionner avec<br />
les images des champs thermique et<br />
de déformation à l’échelle du pixel<br />
(1 mm², voir le schéma de fusion à la<br />
Fig. 4). Le champ thermique dissipé<br />
par l’échantillon sous chargement de<br />
fatigue est mesuré par une caméra<br />
infrarouge (320x240 pixels de sensibilité<br />
10 mK) orientée perpendiculairement<br />
à la surface de l’échantillon (Fig.<br />
1). La CIN a été appliquée en mode<br />
stéréoscopique à l’aide de deux caméras<br />
CCD (2048x2048 pixels) placées<br />
dans le même plan de part et d’autre<br />
de la caméra thermique (Fig. 1). L’utilisation<br />
des deux caméras en position<br />
stéréoscopique, au lieu d’une seule<br />
habituellement suffisante dans le cas<br />
d’un échantillon plan sous un chargement<br />
dans le même plan, a permis de<br />
contourner la contrainte de perpendicularité<br />
avec la surface de l’échantillon<br />
nécessaire à la mesure par une<br />
seule caméra.<br />
Matériau d’étude<br />
Le matériau étudié est un composite<br />
aéronautique à fibres de carbone<br />
et matrice époxy constitué d’un empilement<br />
quasi-isotrope transverse<br />
[-45/90/45/0]S de 8 plis unidirectionnels<br />
pré-imprégnés moulé sous presse<br />
pour atteindre un taux volumique de<br />
fibres de 62%. Il présente une masse<br />
volumique de 1,56 g/cm 3 , un module<br />
d’Young de 50 GPa, une contrainte à<br />
rupture σr de 565 MPa, une déformation<br />
à rupture εr de 3,5%, et une limite<br />
d’endurance en fatigue de 60%σr (déterminée<br />
selon la norme ISO 13003 sur la<br />
base d’une courbe de Wöhler expérimentale<br />
jusqu’à 3.106 cycles).<br />
Fusion de données CND<br />
et pronostic de durée de vie<br />
Figure 2 Enceinte d’isolation de la scène de mesure des perturbations<br />
extérieures thermiques, acoustiques et lumineuses<br />
Les figures 5 (a, b, c) illustrent,<br />
respectivement, les résultats des trois<br />
techniques EA, TIR, CIN pour un chargement<br />
mécanique par paliers jusqu’à<br />
un niveau de 60% σr, correspondant à<br />
la limite d’endurance du matériau. Pour<br />
chaque technique prise individuellement,<br />
on constate une certaine homogénéité<br />
du niveau d’endommagement<br />
au sein de la zone d’intérêt (Fig.1).<br />
Exception faite de la TIR qui quantifie<br />
l’endommagement subi par le matériau<br />
à un niveau situé entre 0,6 et 0,75<br />
(0 correspondant à un matériau sain,<br />
1 à la rupture ultime), l’EA et la CIN<br />
évaluent l’endommagement à un niveau<br />
de l’ordre de 0,6. Néanmoins, quelques<br />
faibles hétérogénéités de l’endommagement<br />
existent dans la zone d’intérêt vues<br />
différemment par les trois techniques.<br />
54I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018