Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
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dossier<br />
en plus complexes et mieux adaptés à<br />
nos besoins. Cette tendance s’accompagne<br />
chez MBDA par le déploiement<br />
de moyens d’essais nouveaux ou de<br />
nouvelles pratiques. Je citerai quatre<br />
exemples. En 2006, nous avons lancé<br />
un grand chantier d’optimisation de<br />
nos moyens d’essais avec la création et<br />
l’acquisition de nouveaux équipements<br />
nécessaires au développement de nos<br />
missiles de grandes dimensions. L’acquisition<br />
de nouveaux pots vibrants (jusqu’à<br />
110 kN, 40 0kN en choc) a également<br />
permis de répondre à des besoins d’essais<br />
mécaniques de plus en plus sévères.<br />
<strong>Essais</strong> de vibration missile en configuration vol libre<br />
Quels sont vos moyens d’essais<br />
les plus significatifs ?<br />
Sur le périmètre qui me concerne – la<br />
France et le Royaume-Uni –, nous possédons<br />
quatre laboratoires (deux en CEM<br />
et deux en mécanique/climatique). Les<br />
laboratoires de CEM (Bristol et Plessis-Robinson)<br />
possèdent chacun plusieurs<br />
chambres anéchoïques et réverbérantes à<br />
brassage de mode. Dans les laboratoires<br />
mécanique/climatique (Stevenage et<br />
Bourges), des moyens variés (dont quinze<br />
pots vibrants de fortes puissances dans<br />
chaque laboratoire) nous permettent d’effectuer<br />
des essais en vibration, de choc,<br />
climatiques et thermocinétiques (échauffements<br />
avec montées en température<br />
très rapides). Enfin, deux laboratoires<br />
dédiés aux essais spéciaux sont implantés<br />
à Bourges et à Henlow.<br />
de MBDA des essais spécifiques dit<br />
couplés, qui mettent en œuvre plusieurs<br />
pots vibrants simultanément, essais<br />
rendus aujourd’hui indispensables vue<br />
la taille de nos missiles.<br />
Comment le métier a-t-il évolué dans<br />
ce domaine ces dernières années ?<br />
S’il fallait résumer la tendance, je<br />
dirais qu’on fait moins d’essais que<br />
par le passé, mais des essais de plus<br />
Autre évolution significative : nos essais<br />
évoluent en fonction des composants<br />
implantés dans nos équipements. Je<br />
m’explique : auparavant, les composants<br />
électroniques dits militarisés étaient<br />
spécialement dédiés à des applications de<br />
défense et donc conçus pour être utilisés<br />
dans des conditions extrêmes. Ce n’est<br />
plus le cas aujourd’hui où nous sommes<br />
contraints d’utiliser des composants<br />
disponibles dans le marché civil. Nous<br />
caractérisons donc finement le comportement<br />
de ces composants et nous adaptons<br />
nos méthodes d’essais pour tenir<br />
compte de leurs caractéristiques. C’est<br />
pour cette raison par exemple que nous<br />
avons systématisé les essais combinés.<br />
Outre les essais en environnement classiques,<br />
nous avons développé plusieurs<br />
savoir-faire spécifiques, par exemple des<br />
essais combinés, où on vient coupler<br />
les agressions mécaniques (vibrations<br />
et chocs) avec des températures qui<br />
peuvent atteindre plusieurs centaines de<br />
degrés. De même, nous avons déployé<br />
depuis une quinzaine d’années au sein<br />
<strong>Essais</strong> de vibration missile en conteneur logistique<br />
48I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018