Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Le pire scénario apparait pour des perturbations du plasma<br />
en déplacement vertical (VDE), où le plasma dérive vers le<br />
haut avec 1,5 million d’ampères de courant, cesse de bouger<br />
après 10 millisecondes et perd tout son courant en une seule<br />
milliseconde. Les champs magnétiques, qui changent rapidement<br />
autour du plasma perturbé, produisent des courants<br />
de Foucault dans l’enveloppe du récipient sous vide. Des<br />
forces de Lorentz s’appliquent alors sur le récipient lorsque<br />
les courants de Foucault rencontrent à la fois les champs<br />
magnétiques poloïdaux et les champs magnétiques toriques<br />
plus forts du tokamak qui confinent le plasma.<br />
Figure 4<br />
En haut, la géométrie du modèle structurel de l’ADX montre les surfaces violettes où la structure<br />
est encastrée.<br />
Figure 3<br />
À gauche, la géométrie du modèle utilisée pour déterminer les courants de Foucault<br />
dans les parois du récipient sous vide ADX, à droite.<br />
Au cours d’une VDE, les courants de Foucault ont une amplitude<br />
plus importante en raison de la proximité du plasma<br />
avec la paroi du récipient, et la VDE constitue donc le cas<br />
test de choix dans le modèle de calcul de l’ADX. La Figure 3<br />
montre la répartition du courant de Foucault calculée à partir<br />
du modèle numérique. Un second modèle a été développé<br />
pour déterminer les forces de Lorentz dues aux champs<br />
magnétiques toroïdaux du tokamak, là où seuls les champs<br />
poloïdaux étaient inclus dans un premier modèle de l’ADX.<br />
Renforcement du récipient sous vide ADX<br />
Les perturbations du plasma entraînent d’importantes forces<br />
de Lorentz qui agissent sur les parois de l’ADX, en particulier<br />
dans les poches supérieures et inférieures du récipient sous<br />
vide pendant une VDE. Dans un modèle mécanique du récipient<br />
ADX, représenté dans la figure 4, les limites supérieures<br />
et inférieures sont attachées au couvercle du récipient et ne<br />
peuvent pas être déplacées pendant la simulation. Les chargements<br />
correspondant à la force de Lorentz exercée sur le<br />
récipient sont appliqués aux surfaces concernées. Dans ce cas<br />
test, la force de Lorentz a été déterminée pour un tokamak<br />
qui fonctionnait avec un courant de plasma de 1,5 million<br />
d’ampères et un champ toroïdal de 6,5 Tesla.<br />
Les résultats de simulation de contrainte et de déplacement<br />
indiquent que la conception nécessite un renforcement. En<br />
bas, la géométrie du modèle montre une surface encastrée<br />
supplémentaire correspondant à un bloc de support ajouté à<br />
la conception initiale de l’ADX. Les composants modulaires<br />
du récipient sont faits en Inconel 625, un alliage à base de<br />
nickel très résistant au courant et qui réduit au maximum<br />
les courants de Foucault. La limite d’élasticité du matériau<br />
est de 460 MPa, mais les critères de conception de l’ADX<br />
stipulent que les parois du récipient ne doivent pas subir de<br />
contraintes supérieures à 306 MPa, soit les deux tiers de la<br />
limite d’élasticité.<br />
La simulation numérique montre que, sans aucune modification<br />
de conception, la force de Lorentz due à une VDE<br />
conduit à de grandes contraintes dans le récipient en s’approchant<br />
de la valeur de la limite d’élasticité et provoque des<br />
déflexions d’1 centimètre dans la structure. Pour stabiliser<br />
la paroi du récipient sous vide, un bloc de support est ajouté<br />
pour immobiliser une surface supplémentaire, comme indiqué<br />
dans la 2 e rangée de la figure 4. Les résultats de simulation,<br />
obtenus avec le bloc de support en place, démontrent<br />
des contraintes et des déplacements considérablement réduits<br />
de la paroi, ce qui indique que le récipient sous vide stabilisé<br />
peut survivre à une perturbation du plasma et répondre<br />
aux essais envisagés avec l’ADX.<br />
Prochaine étape de la fusion nucléaire<br />
et au-delà<br />
La conception par simulation de l’ADX lui permettra de fonctionner<br />
avec le maximum de performance en toute sécurité<br />
au PSFC, où elle deviendra la machine de fusion la plus<br />
récente à servir de plate-forme R&D pour tester les concepts<br />
de divertor nécessaires à un réacteur de fusion. ●<br />
Jennifer Seguy (traduction : Comsol)<br />
24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018