31.05.2018 Views

Essais & Simulations n°133

Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?

Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Le pire scénario apparait pour des perturbations du plasma<br />

en déplacement vertical (VDE), où le plasma dérive vers le<br />

haut avec 1,5 million d’ampères de courant, cesse de bouger<br />

après 10 millisecondes et perd tout son courant en une seule<br />

milliseconde. Les champs magnétiques, qui changent rapidement<br />

autour du plasma perturbé, produisent des courants<br />

de Foucault dans l’enveloppe du récipient sous vide. Des<br />

forces de Lorentz s’appliquent alors sur le récipient lorsque<br />

les courants de Foucault rencontrent à la fois les champs<br />

magnétiques poloïdaux et les champs magnétiques toriques<br />

plus forts du tokamak qui confinent le plasma.<br />

Figure 4<br />

En haut, la géométrie du modèle structurel de l’ADX montre les surfaces violettes où la structure<br />

est encastrée.<br />

Figure 3<br />

À gauche, la géométrie du modèle utilisée pour déterminer les courants de Foucault<br />

dans les parois du récipient sous vide ADX, à droite.<br />

Au cours d’une VDE, les courants de Foucault ont une amplitude<br />

plus importante en raison de la proximité du plasma<br />

avec la paroi du récipient, et la VDE constitue donc le cas<br />

test de choix dans le modèle de calcul de l’ADX. La Figure 3<br />

montre la répartition du courant de Foucault calculée à partir<br />

du modèle numérique. Un second modèle a été développé<br />

pour déterminer les forces de Lorentz dues aux champs<br />

magnétiques toroïdaux du tokamak, là où seuls les champs<br />

poloïdaux étaient inclus dans un premier modèle de l’ADX.<br />

Renforcement du récipient sous vide ADX<br />

Les perturbations du plasma entraînent d’importantes forces<br />

de Lorentz qui agissent sur les parois de l’ADX, en particulier<br />

dans les poches supérieures et inférieures du récipient sous<br />

vide pendant une VDE. Dans un modèle mécanique du récipient<br />

ADX, représenté dans la figure 4, les limites supérieures<br />

et inférieures sont attachées au couvercle du récipient et ne<br />

peuvent pas être déplacées pendant la simulation. Les chargements<br />

correspondant à la force de Lorentz exercée sur le<br />

récipient sont appliqués aux surfaces concernées. Dans ce cas<br />

test, la force de Lorentz a été déterminée pour un tokamak<br />

qui fonctionnait avec un courant de plasma de 1,5 million<br />

d’ampères et un champ toroïdal de 6,5 Tesla.<br />

Les résultats de simulation de contrainte et de déplacement<br />

indiquent que la conception nécessite un renforcement. En<br />

bas, la géométrie du modèle montre une surface encastrée<br />

supplémentaire correspondant à un bloc de support ajouté à<br />

la conception initiale de l’ADX. Les composants modulaires<br />

du récipient sont faits en Inconel 625, un alliage à base de<br />

nickel très résistant au courant et qui réduit au maximum<br />

les courants de Foucault. La limite d’élasticité du matériau<br />

est de 460 MPa, mais les critères de conception de l’ADX<br />

stipulent que les parois du récipient ne doivent pas subir de<br />

contraintes supérieures à 306 MPa, soit les deux tiers de la<br />

limite d’élasticité.<br />

La simulation numérique montre que, sans aucune modification<br />

de conception, la force de Lorentz due à une VDE<br />

conduit à de grandes contraintes dans le récipient en s’approchant<br />

de la valeur de la limite d’élasticité et provoque des<br />

déflexions d’1 centimètre dans la structure. Pour stabiliser<br />

la paroi du récipient sous vide, un bloc de support est ajouté<br />

pour immobiliser une surface supplémentaire, comme indiqué<br />

dans la 2 e rangée de la figure 4. Les résultats de simulation,<br />

obtenus avec le bloc de support en place, démontrent<br />

des contraintes et des déplacements considérablement réduits<br />

de la paroi, ce qui indique que le récipient sous vide stabilisé<br />

peut survivre à une perturbation du plasma et répondre<br />

aux essais envisagés avec l’ADX.<br />

Prochaine étape de la fusion nucléaire<br />

et au-delà<br />

La conception par simulation de l’ADX lui permettra de fonctionner<br />

avec le maximum de performance en toute sécurité<br />

au PSFC, où elle deviendra la machine de fusion la plus<br />

récente à servir de plate-forme R&D pour tester les concepts<br />

de divertor nécessaires à un réacteur de fusion. ●<br />

Jennifer Seguy (traduction : Comsol)<br />

24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!