Essais & Simulations n°133
Spécial Eurosatory : Quels moyens d’essais pour la défense ?
Spécial Eurosatory :
Quels moyens d’essais pour la défense ?
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Alexandra Backelandt<br />
Responsable du suivi des essais pour<br />
le secteur nucléaire chez Sopemea,<br />
Alexandra Backelandt est diplômée de l’Insa<br />
de Lyon (promotion 2010). Elle a mené<br />
un doctorat chez EDF R&D aux Renardières<br />
portant sur l’étude des réparations<br />
des tours aéro-réfrigérantes des centrales<br />
nucléaires.<br />
Tendances<br />
Relever les défis du nucléaire par les essais<br />
Afin de répondre aux nouveaux défis du nucléaire, les grands prestataires d’essais ont dû s’adapter avec<br />
pour mot d’ordre : miser avant tout sur la sécurité tout en répondant à la volonté des exploitants de prolonger<br />
la durée de vie des centrales. Un impact évident sur les opérations d’essais, comme l’explique Alexandra<br />
Backelandt, responsable du suivi des essais pour le secteur nucléaire chez Sopemea.<br />
Chez Sopemea, il n’y a pas que la<br />
défense qui occupe les équipes<br />
de techniciens et d’ingénieurs<br />
d’essais. Chargée du suivi des nouveaux<br />
projets dans le domaine du nucléaire,<br />
Alexandra Backelandt peut témoigner<br />
de la bonne tenue de ce marché dans le<br />
chiffre d’affaires du groupe. Il faut dire<br />
qu’outre EDF et Areva – avec qui elle<br />
travaille en direct – Sopemea réalise des<br />
prestations d’essais pour une myriade<br />
de sous-traitants et de fabricants de<br />
vannes et de capteurs de température<br />
par exemple, ou encore des assembliers<br />
d’armoires électriques pour des essais<br />
de qualification notamment. « Pour<br />
EDF en revanche, les prestations sont<br />
plus étendues, précise Alexandra Backelandt.<br />
Pour installer un matériel dans<br />
une centrale nucléaire, EDF doit justifier<br />
aux Autorités de sûreté nucléaire<br />
que celui-ci doit et devra assurer sa fonction,<br />
y compris en cas d’accident. Avant,<br />
le matériel était vieilli pour simuler une<br />
durée de vie d’installation sur site de<br />
quarante ans. Toute une batterie de<br />
tests de qualification est alors effectuée<br />
afin de simuler ce vieillissement. Dans le<br />
cadre du programme “grand carénage”<br />
visant à allonger la durée d’exploitation<br />
des centrales nucléaires, la durée de vieillissement<br />
des matériels est aujourd’hui<br />
étendue à soixante ans ».<br />
Enceinte de 20 m 3 abritant un essai<br />
climatique sur vannes HMD<br />
© Bernard Control<br />
On distingue plusieurs procédures de<br />
qualification (AG, K1, K2, K3, K3ad),<br />
dont le nombre et le type d’essais<br />
dépendent de l’emplacement de l’équipement<br />
dans la centrale nucléaire. Ainsi,<br />
pour des matériels installés à l’intérieur<br />
de l’enceinte confinement, la procédure<br />
de qualification à appliquer est celle de<br />
niveau K1. Pour les matériels situés à<br />
l’extérieur de l’enceinte de confinement,<br />
la procédure de qualification K3 est<br />
applicable. En effet, pour ces matériels<br />
il faut, également, pouvoir démontrer<br />
qu’ils pourront assurer leur fonction<br />
aux conditions normales de fonctionnement<br />
et sous sollicitation sismique.<br />
Forte évolution des essais<br />
vers le sismique<br />
Les procédures de qualification AG<br />
(Accident Grave) et K1 sont celles dont<br />
les sévérités d’essais sont le plus élevé dans<br />
le secteur du nucléaire. Outre les essais<br />
de vieillissement, elles comprennent les<br />
essais d’irradiation d’accident et les essais<br />
26I ESSAIS & SIMULATIONS • N°133 • mai-juin 2018