Désolé j'ai ciné #8
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Killing Eve<br />
Lutte jouissive entre deux femmes fortes,<br />
« Killing Eve » est d’une malice assez drôle.<br />
Il n’est guère étonnant, au fur et à mesure de<br />
l’avancée des épisodes, de voir que « Killing<br />
Eve » s’ouvre avec Villanelle, LA méchante<br />
de la série. Sourire en coin, basculement<br />
sans prévenir du charme irrésistible à la folie<br />
terrifiante, Jodie Comer est une véritable<br />
bombe interprétative véhiculant tout ce qui<br />
fait la réussite de la série : son charme, son<br />
humour noir et une forme de folie sourde<br />
qui ne peut que surprendre quand elle<br />
explose. En cela, l’actrice est une véritable<br />
révélation télévisuelle qui mérite à elle seule<br />
de se faire l’intégrale de « Killing Eve » en<br />
une fois, bien qu’elle ne soit pas la seule.<br />
L’écriture des personnages se fait sur un ton<br />
tragicomique efficace avec cette dualité entre<br />
Villannelle, tueuse sans scrupule car sans<br />
humanité, et Eve, femme souffrant de son<br />
humanité qui la rend socialement dépassée.<br />
Sandra Oh livre une prestation intéressante,<br />
en contrepoint sur la rage extérieure de<br />
Villanelle mais tout aussi problématique<br />
dans l’interaction avec les gens dans une<br />
fausse normalité. C’est d’ailleurs en passant<br />
sans prévenir d’une réalité banale à une<br />
violence surprenante que la série prend son<br />
charme. Phoebe Waller-Bridge, cerveau de<br />
la série, s’amuse à alterner les styles et les