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Désolé j'ai ciné #8

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avec tous ses codes traditionnels mais ce<br />

qui offre à «Crazy Rich Asians» son petit<br />

plus indéniable c’est son cadre idyllique.<br />

Les valises et caméras posées à Singapour,<br />

le film plonge immédiatement dans un<br />

monde et une culture aux antipodes des<br />

Etats-Unis et du New-York dont Rachel avait<br />

l’habitude. Comme l’indique le titre du film,<br />

ils sont tous riches, extrêmement riches si<br />

bien que la famille de Nick peut s’offrir<br />

des maisons gigantesques dans les collines<br />

en hauteur, les dernières créations des<br />

plus grands couturiers, les bijoux les plus<br />

excentriques et les plus inaccessibles. Tout<br />

est absolument démesuré dans le film que<br />

ce soit les décors impériaux, les réceptions<br />

données ou la - sublime - scène de mariage<br />

à la fin. Et au coeur de ce microcosme régit<br />

par l’argent, le bonheur y a finalement peu<br />

de place que ce soit la mère et la grandmère<br />

aux moeurs encore très traditionnels,<br />

Astrid (Gemma Chan) dont le succès - et la<br />

fortune - fait de l’ombre à son mari qui n’est<br />

qu’un simple auto-entrepreneur ou encore<br />

ou le cousin de Nick qui est réalisateur<br />

et qui s’entiche d’une jeune femme dont<br />

le nombre de neurones n’excède pas le<br />

nombre de centimètres de sa jupe et qui a de<br />

quoi gêner la famille. Tout n’est finalement<br />

question que d’apparence dans cette société<br />

où chacun est constamment jugé par les<br />

autres.<br />

Avec sa naïveté et sa joie de vivre revigorante,<br />

Rachel Wu fait véritablement face à un<br />

mur. Une belle-mère qui n’accepte guère<br />

que son fils côtoie une jeune femme aux<br />

origines modestes (elle a été élevé par sa<br />

mère célibataire) et sino-américaine, des<br />

prétendantes prêtes à sortir les griffes et<br />

lui faire les pires coups pour qu’elle quitte<br />

Nick et finalement un univers auquel<br />

elle est totalement étrangère. Une vraie<br />

confrontation a alors lieu. La lumineuse<br />

Constance Wu tient tête face à cette société<br />

à laquelle elle n’appartient pas et ne veut<br />

pas appartenir tout comme la plupart des<br />

protagonistes féminins du film, chacune<br />

à leur manière sont de vraies femmes<br />

fortes et indépendantes qui ont, au final,<br />

chacune leur raison d’être ce qu’elles sont<br />

- le réalisateur évite de catégoriser la bellemère<br />

(Michelle Yeoh) et la grand-mère (la<br />

fabuleuse Lisa Lu) comme des monstres qui<br />

détestent simplement Rachel parce qu’elle<br />

n’est pas de leur monde -.<br />

Aidé par un casting fabuleux à part égales,<br />

une BO enivrante (on retiendra évidemment<br />

l’entêtant Can’t help falling in love» interprété<br />

avec émotion par Kina Granis) et des décors<br />

somptueux, «Crazy Rich Asians» est avant<br />

tout une ode à l’amour, à l’acceptation de<br />

la culture de l’autre et surtout un vrai petit<br />

moment pop, excentrique et coloré aussi<br />

drôle que touchant à l’histoire universelle.<br />

Peut-être pas la romance de l’année mais on<br />

ne boude pas son plaisir face à cette jolie<br />

réussite.<br />

Margaux Maekelberg

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