Désolé j'ai ciné #8
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26/12<br />
UNFRIENDED :<br />
DARK WEB<br />
Alors que le débat sur la place de l’écran<br />
au <strong>ciné</strong>ma fait toujours autant rage suite<br />
au succès de la plateforme Netflix, il est<br />
intéressant d’inclure les « Unfriended » dans<br />
ce questionnement et de les analyser par ce<br />
biais. Le point commun entre le volet original<br />
sorti en 2015 et ce « Dark Web » est en effet<br />
qu’ils font se dérouler leurs histoires sur des<br />
écrans d’ordinateur. Mais là où le premier<br />
partait dans le surnaturel sous influence des<br />
fantômes japonais comme dévoilé par un<br />
jump scare final se raccrochant à «Ring», ce<br />
dernier se raccroche à une forme d’horreur<br />
plus réaliste en abordant le fameux Dark<br />
Web. Ici, un jeune homme se retrouve en<br />
possession d’un ordinateur contenant des<br />
dossiers compromettants qui vont mettre sa<br />
vie et celle de ses amis en danger.<br />
Menace plus crédible donc tout en étant<br />
rattaché au visuel d’ordinateur, « Unfriended<br />
Dark Web » cherche à prolonger certaines<br />
réflexions du premier film en bifurquant<br />
thématiquement. Le genre horrifique se<br />
fait plus passif (il suffit de comparer les fins<br />
des deux volets) et remet le spectateur dans<br />
son rôle face au film. La passivité d’action<br />
engage une interrogation sur notre statut<br />
de voyeur, aussi bien face aux événements<br />
qu’aux réseaux sociaux (bien que ceux-ci ont<br />
une place moindre par rapport à la tragédie<br />
précédente). Ce statut voyeuriste se fait<br />
plus crédible lors d’un visionnage sur écran<br />
d’ordinateur, le biais <strong>ciné</strong>matographique<br />
rapprochant l’aspect fictif du récit tout