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Désolé j'ai ciné #8

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58<br />

14/11<br />

Avant même que le film n’ai le droit à une<br />

quelconque bande-annonce ou teaser,<br />

le projet «Suspiria» de Luca Guadagnino<br />

soulevait bien des interrogations et des<br />

frayeurs. Celui qui a attiré tous les regards en<br />

début d’année avec son fabuleux «Call me<br />

by your name» revient en cette fin d’année<br />

«Suspiria» du même nom que celui de<br />

1977 réalisé par Dario Argento et qui s’est<br />

rapidement hissé au rang d’incontournable<br />

pour les <strong>ciné</strong>philes les plus aguerris. De quoi<br />

effrayer encore plus les fidèles amoureux<br />

de la version d’Argento. Pour sa version<br />

2018, Luca Guadagnino reprend les mêmes<br />

ingrédients (même histoire) pour réussir à y<br />

insuffler sa patte. Radicalement différent.<br />

Et si le secret était que Luca Guadagnino était<br />

fan du «Suspiria» de Dario Argento ? Loin<br />

de vouloir simplement surfer sur le nom de<br />

ce chef-d’oeuvre, le réalisateur italien qui a<br />

découvert le film lorsqu’il avait 6 ans nous<br />

en offre sa propre vision. Certains éléments<br />

restent les mêmes : Susie Bannion, jeune<br />

danseuse américaine débarque à Berlin en<br />

espérant intégrer la prestigieuse compagnie<br />

de danse Helena Markos alors que de<br />

mystérieux évènements ont lieu au coeur<br />

de cette école où s’entremêlent intimement<br />

danse et sorcellerie.<br />

Ce qui démarquait le «Suspiria» de Dario<br />

Argento - et qui nous frappe encore<br />

aujourd’hui au visionnage du film - est sa<br />

sur-esthétisation avec ses saturations de<br />

couleurs et notamment de rouge ainsi que<br />

sa bande-son stridente qui nous pétrifiait<br />

dès les premières secondes. Guadagnino dit<br />

adieu à tout ça en y imposant sa patte assez<br />

semblable à «Call me by your name» avec<br />

des couleurs beaucoup plus douces voir<br />

parfois même absolument désaturées pour<br />

SUSPIRIA<br />

offrir un cadre beaucoup plus réaliste à<br />

Susie Bannion. Beaucoup moins agressif - à<br />

prendre dans le bon sens du terme - que son<br />

prédécesseur, «Suspiria» s’inscrit beaucoup<br />

plus dans un réalisme qui réussit à être<br />

tout aussi angoissant de par l’atmosphère<br />

distillée doublée par une BO de Thom Yorke<br />

(le leader de Radiohead rien que ça) qui,<br />

dans un tout autre style, sait parfaitement<br />

retranscrire cette angoisse grandissante qui<br />

naît en nous au fur et à mesure du film.<br />

Le réalisateur réussit le tour de main de se<br />

détacher totalement de l’oeuvre originale<br />

en déplaçant déjà son action à Berlin en

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