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Mon Entreprise 2/2023

Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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ÉCONOMIE CIRCULAIRE<br />

«Nous sommes les rouages d’un immense mécanisme et devons tourner<br />

ensemble dans la bonne direction pour faire avancer les choses.»<br />

Patrick Eberhard, CEO désigné des établissements Eberhard<br />

experte: «La plupart restent prisonnières d’une<br />

logique purement économique et réfléchissent<br />

à court terme. D’autres n’ont tout simplement<br />

pas les moyens financiers, les connaissances<br />

ou les ressources en personnel.» Conséquence:<br />

moins de 10% des ressources primaires sont<br />

actuellement réinjectées dans le circuit, une<br />

goutte d’eau dans l’océan. Karolin Frankenberger<br />

est catégorique: «Nous devons opérer une<br />

véritable révolution copernicienne.»<br />

Une solution locale à un problème mondial<br />

Tom Adler, lui, a mis les bouchées doubles en<br />

matière d’économie circulaire. À la tête de<br />

son entreprise, LocalFish, il pratique avec ses<br />

cinq collègues l’aquaculture indoor, dans des<br />

fermes situées à Rafz, à Bischofszell et à Lyss.<br />

L’objectif: proposer, sur le marché régional, du<br />

poisson produit selon des méthodes durables,<br />

sans métaux lourds ni microplastiques, et<br />

offrir ainsi une réponse locale à un problème<br />

mondial. «97% des poissons vendus sur nos<br />

étals sont importés de l’autre bout du monde.<br />

La plupart sont élevés dans des conditions<br />

catastrophiques et bourrés d’antibiotiques.<br />

LocalFish relocalise le poisson en Suisse et garantit<br />

des produits sains, durables et pleins de<br />

goût.» Pour ce faire, l’entreprise couvre l’ensemble<br />

de la chaîne de création de valeur: de<br />

la construction des installations à l’emballage,<br />

en passant par l’élevage des alevins, tout se<br />

fait sur place. Avec une grande économie de<br />

ressources: 99,5% de l’eau est traitée et circule<br />

en circuit fermé, l’électricité provient de<br />

l’installation photovoltaïque de l’entreprise, et<br />

même la nourriture est produite localement,<br />

sans adjonction de farine de poisson. Les déchets<br />

issus de la préparation des filets sont<br />

transformés en aliments pour animaux et vendus<br />

en magasin, et les déjections des poissons<br />

sont filtrées pour servir d’engrais aux exploitations<br />

environnantes. «Nous ne voulions pas<br />

seulement atteindre la neutralité carbone.<br />

L’idée était d’aller encore plus loin en utilisant<br />

et en valorisant l’ensemble des sous-produits»,<br />

explique ce pisciculteur visionnaire. LocalFish<br />

s’est donc dotée d’un écosystème maison, par<br />

ailleurs extrêmement évolutif. «Notre modularité<br />

nous permet de produire plusieurs variétés<br />

de poissons dans la région, avec une empreinte<br />

écologique minime et sans rejets polluants.<br />

Beaucoup se prétendent durables. Nous, nous<br />

le sommes vraiment!», ironise cet ancien infor-<br />

maticien de 44 ans.<br />

Bien sûr, le poisson vendu par LocalFish est un<br />

brin plus cher qu’à l’importation. En contrepartie,<br />

les consommateurs en connaissent la provenance<br />

exacte. «La demande en aliments de qualité<br />

traçables de A à Z est plus forte que jamais.<br />

C’est dire si notre offre arrive à point nommé<br />

sur le marché.» Un constat que partage Karolin<br />

Frankenberger: «L’économie circulaire suscite<br />

un intérêt croissant tant chez les consommateurs<br />

que du côté des entreprises. Les clients,<br />

soucieux de contribuer à un avenir plus durable,<br />

n’hésitent plus à remettre en question<br />

leurs habitudes de consommation. Dans le<br />

même temps, nous voyons affluer quantité de<br />

demandes d’entreprises désireuses de faire évoluer<br />

leur modèle d’affaires vers un écosystème<br />

circulaire. Une préoccupation transsectorielle,<br />

qui touche aussi bien la start-up naissante que<br />

la société familiale implantée depuis des générations.»<br />

Pionnière de l’économie circulaire<br />

Parmi les précurseurs de ce modèle économique<br />

figure Eberhard Bau, à Kloten, une entreprise<br />

dirigée par la même famille depuis trois générations<br />

et plus de 60 ans déjà, spécialisée dans<br />

les travaux publics, les matériaux de construction,<br />

le démantèlement et l’assainissement de<br />

sites pollués. Bien que fortement ancrée dans<br />

la tradition, elle s’est engagée voici trois décennies<br />

dans la voie de l’économie circulaire avec<br />

une conviction à nulle autre pareille. «Sur les<br />

quelque 80 millions de tonnes de déchets produits<br />

chaque année en Suisse, 15 millions sont<br />

des gravats, dont la moitié provient de la démolition<br />

de bâtiments. Nous emparer, en tant<br />

qu’acteur du secteur, de cet épineux dossier et<br />

chercher des moyens d’action plus écoresponsables<br />

tombait sous le sens», déclare son directeur,<br />

Patrick Eberhard.<br />

Cette prise de conscience écologique s’est opérée<br />

dès les années 1980, lors de l’entrée en vigueur<br />

d’une nouvelle ordonnance sur les déchets<br />

interdisant toute mise en décharge de<br />

matériaux contaminés. Tandis que d’autres<br />

entreprises dénonçaient ce durcissement réglementaire,<br />

Eberhard a saisi l’occasion de<br />

ce virage écologique pour construire la plus<br />

grande station de lavage des sols d’Europe et<br />

s’ouvrir ainsi un nouveau domaine d’activité.<br />

Au fil des ans, d’autres installations ont vu le<br />

jour, ayant toutes pour vocation de retraiter les<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Fondés en 1954 par deux<br />

frères, Heiri et Ruedi Eberhard,<br />

les établissements<br />

Eberhard sont aujourd’hui<br />

dirigés par la troisième génération:<br />

Patrick Eberhard, son<br />

frère et leur cousin. Située à<br />

Kloten, l’entreprise offre des<br />

services précurseurs dans<br />

le domaine des travaux publics,<br />

du démantèlement, du<br />

recyclage de matériaux de<br />

construction et de la réhabilitation<br />

de sites. Elle emploie<br />

pas moins de 600 personnes<br />

réparties sur onze sites.<br />

eberhard.ch<br />

▶<br />

02/<strong>2023</strong> 11<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE

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