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Mon Entreprise 2/2023

Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

L’art de rebondir<br />

Fox Hardegger est un battant. Il y a six ans, après<br />

avoir tout perdu pour la deuxième fois<br />

de sa vie, il ouvre un atelier de torréfaction<br />

de café à Horgen. Mais le sort s’acharne:<br />

la COVID, d’abord, vient lui mettre des bâtons<br />

dans les roues, suivie de près par un incendie.<br />

Texte Simona Altwegg Photos Marco Vara<br />

P<br />

ousser la porte du café de la brûlerie<br />

des Seehallen, à Horgen, est une invitation<br />

au voyage: baigné de réconfortants<br />

effluves de café, le lieu à la décoration<br />

cosy est parsemé de plantes<br />

qui lui donnent des allures de jungle: Bali ou<br />

les Philippines ne sont pas loin. L’ambiance décontractée<br />

et intimiste est propice aux discussions.<br />

Près du comptoir, le gérant Philipp – Fox,<br />

comme il aime se faire appeler – Hardegger observe<br />

l’activité de son établissement. L’homme<br />

dégage calme et charisme. Pourtant, son parcours<br />

n’a rien d’un long fleuve tranquille.<br />

Victime d’une fraude de plusieurs millions<br />

Le Bernois d’origine avait déjà monté deux<br />

entreprises – une au Vietnam et une à Singapour<br />

– employant plus de 1000 personnes, et<br />

par deux fois il a tout perdu. Il sait donc de quoi<br />

il parle quand il déclare: «Le plus important est<br />

de se relever.» L’ancien multimillionnaire est<br />

à deux reprises reparti de zéro: la dernière en<br />

date, c’était il y a six ans, lorsqu’il est rentré<br />

en Suisse sans un franc sur son compte avec<br />

son épouse Anh et leur fille. Le business plan<br />

pour la brûlerie qu’il comptait ouvrir à Los Angeles<br />

était prêt, la vente de son entreprise à des<br />

investisseurs pour plusieurs millions de francs<br />

était actée. Hélas, les investisseurs étaient des<br />

escrocs, et Fox n’a jamais vu la couleur de son<br />

argent. Il a dépensé ses économies en frais<br />

d’avocat, mais son dossier n’a jamais abouti.<br />

Même aux heures les plus sombres, Fox Hardegger<br />

n’a jamais baissé les bras. Et plutôt qu’aux<br />

États-Unis, c’est dans son pays natal qu’il a<br />

choisi de créer son atelier de torréfaction. Son<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Dans la brûlerie des<br />

Seehallen, à Horgen, qui<br />

propose aussi de la petite<br />

restauration, Fox Hardegger<br />

et son équipe de douze personnes<br />

torréfient du café bio<br />

issu du commerce équitable<br />

sous la marque Onesto, qui<br />

est distribué par Migros et<br />

Coop, par des partenaires<br />

en ligne comme Digitec<br />

Galaxus, Brack ou Farmy,<br />

et par le propre site Web de<br />

l’entreprise.<br />

onesto.ch<br />

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cercle d’amis l’a aidé à trouver des investisseurs<br />

suisses. Le concept: ouvrir la première brûlerie<br />

de Suisse climatiquement neutre et qui ne propose<br />

que du café bio et équitable. «Nous avons<br />

la conviction que les Suisses ont les moyens<br />

de consommer du café durable, et que cela devrait<br />

même être la règle. Si cela n’arrive pas en<br />

Suisse, cela ne se fera nulle part», dit-il.<br />

À peine la jeune entreprise avait-elle vu le jour<br />

que Fox et Anh Hardegger se heurtaient à un<br />

nouvel obstacle: la COVID et la fermeture de<br />

leur commerce, un gros coup dur si peu de<br />

temps après son ouverture. Mais ils ont tenu<br />

bon, et la clientèle est revenue. L’entreprise a<br />

enfin pu déployer ses ailes. Le couple cherchait<br />

inlassablement les meilleurs mélanges de crus,<br />

peaufinait la commercialisation et torréfiait<br />

les grains les plus aromatiques dans l’atelier<br />

qui jouxte le café et dont il n’est séparé que<br />

par une vitre. Jusqu’à ce que le destin frappe<br />

encore, un lundi après-midi de juillet 2021.<br />

Incendie dans le torréfacteur<br />

La journée se termine, Anh Hardegger s’apprête<br />

à éteindre le torréfacteur quand elle remarque<br />

une forte odeur de brûlé. En y regardant de plus<br />

près, elle constate que de la fumée s’échappe<br />

du récipient qui recueille les déchets de la torréfaction<br />

– de fines pellicules de café. Elle en<br />

informe immédiatement l’équipe et alerte les<br />

pompiers. Ceux-ci déploient un impressionnant<br />

dispositif et évacuent le bâtiment. En plus<br />

de la brûlerie, le complexe Seehallen de Horgen<br />

accueille des bureaux et des commerces répartis<br />

sur quatre étages. «Ce n’est qu’une fois<br />

dehors que j’ai pris la mesure de la situation. ▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

22 02/<strong>2023</strong>

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