Mon Entreprise 2/2023

MOBILITÉ DURABLE
trait d’éviter plus de 600 tonnes d’équivalents
CO 2 par an en Suisse. La situation est similaire
avec les pare-chocs: selon l’analyse de l’Empa,
le remplacement d’une seule pièce occasionne
14,5 kilos d’équivalents CO 2 de plus qu’une
réparation. Là aussi, plus de 400 tonnes pourraient
être évitées. Si les pare-brise et les parechocs
étaient systématiquement réparés plutôt
que remplacés, environ 1000 tonnes d’équivalents
CO 2 pourraient donc être évitées chaque
année en Suisse.
Aarauer Carrosserie Werke mise sur la
durabilité en privilégiant autant
que possible la réparation sur le remplacement.
réparer le plus possible». Comme l’explique son
directeur Felix Wyss: «Chez nous, une porte de
voiture rayée ne finit pas à la casse, mais est
soigneusement réparée par des professionnels
spécialement formés. Il en va de même des
autres parties d’un véhicule, comme un parechocs
abîmé ou un pare-brise endommagé par
une chute de pierre.»
Une analyse de l’Empa mandatée par AXA révèle
le caractère peu écologique des pièces de
rechange utilisées pour les réparations automobiles.
Le remplacement d’un seul pare-brise
induit l’émission de 15,3 kilos de gaz à effet
de serre (en équivalents CO 2) de plus qu’une
réparation. Comme le montrent les calculs, le
recours systématique à des réparations permet-
Mon Entreprise
L’entreprise Aarauer Carrosserie
Werke AG a été fondée
en 2015 par Felix Wyss. Ses
34 employés effectuent dans
la région du Plateau suisse
des réparations professionnelles
sur des voitures de
tourisme, des véhicules de
livraison et des poids lourds,
selon la devise interne
«compétence, passion et
flexibilité». L’entreprise est
spécialisée dans les travaux
de carrosserie, de peinture
et de détail, ainsi que dans la
pose de films antigravillons.
acw-ag.ch
Une réparation qui profite à tout le monde
Même si réparer demande quelques heures de
travail supplémentaires, les coûts des pièces
de rechange disparaissent, de sorte que l’entreprise
ménage ses ressources et son portemonnaie.
En outre, nul besoin d’interventions
lourdes sur les véhicules. Les employés accomplissent
un travail valorisant, et la clientèle
bénéficie d’une qualité optimale en peu de
temps, à un prix raisonnable: tout le monde
y gagne. Des réparations de qualité exigent
toutefois des machines-outils à la pointe de
la technologie et une solide formation du personnel.
«Seul le savoir-faire artisanal permet
d’effectuer des réparations qu’on ne peut distinguer
d’une pièce remplacée», souligne Felix
Wyss.
Donner l’exemple
Lorsqu’il était président de l’association professionnelle
carrosserie suisse, Felix Wyss a beaucoup
œuvré pour le développement du label de
branche «green car repair»: il distingue les entreprises
qui travaillent selon des critères écologiques
et privilégient si possible la réparation
sur le remplacement. Le lancement de ce label
est prévu pour le deuxième trimestre 2023.
Felix Wyss, tôlier en carrosserie de formation,
comprend que les propriétaires automobiles
souhaitent avoir une voiture comme neuve.
«Mais pour cela, il n’est pas nécessaire de jeter
et de remplacer les pièces au moindre dommage.
En ces temps de rareté des ressources et
de changement climatique, c’est un non-sens
absolu.» L’approche la plus durable? Utiliser un
produit aussi longtemps que possible, moyennant
des réparations occasionnelles. De par la
nature de leurs activités, les ateliers de carrosserie
sont en première ligne. C’est pourquoi
Felix Wyss, qui joue le rôle d’interface entre la
clientèle, les carrosseries et la sphère politique,
entend poursuivre son engagement en faveur
de la durabilité dans ce secteur d’activité. ●
Mon ENTREPRISE
16 02/2023