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acta ordinis fratrumminorum - OFM

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188 AN. CXXX – MAII-AUGUSTI 2011 – N. 2ConclusionL’Esprit d’Assise, comme nous l’entendonsa la suite de l’initiative de Jean-Paul II,remonte à vingt-cinq ans, et on n’a certainementpas mesuré tous ses effets sur les sociétésreligieuses européennes et dans le monde.Pourtant on peut mesurer les progrès notablesréalisés dans le domaine de l’oecuménismea travers des signes nombreux et des faits(accords entre anglicanisme et catholicisme,voyage du pape en Roumanie en 1999, conséquencedirecte de la Rencontre pour la paixorganisée par la Communauté de Sant’Egidioà Bucarest en 1998, voyage en Grèce en mai2001, contacts réguliers de Rome avec le Patriarcatde Constantinople, échanges fréquents,même s’ils restent difficiles, au niveau de métropoliteset de cardinaux entre le Saint-Siègeet le Patriarcat de Moscou, contacts nombreuxentre chrétiens et musulmans, développementdu concept de trialogue entre chrétiens, juifset musulmans. Rien n’est simple, beaucoupdépend des événements extérieurs (la stratégiede la terreur, les événements du Moyen-Orient), et de la capacité des responsablespolitiques de gérer des situations sensiblessans s’abandonner à la tentation du populismeet de la démagogie. Mais à la base, il y a laresponsabilité des croyants et des religions quidoivent toujours affirmer que seule la paix estsainte, que la guerre n’est pas sainte, et prendreen charge l’ambition d’une nouvelle culture,d’une nouvelle citoyenneté, d’un nouvel humanisme,d’une spiritualité de la paix. Plus detrois ans avant Assise, Jean-Paul II avait définile dialogue comme: «une reconnaissance de ladignité inaliénable des hommes [...], un parisur leur vocation à cheminer ensemble, aveccontinuité, par le moyen d’une rencontre desintelligences, des volontés, des cœurs, vers lebut que le Créateur leur a fixé: rendre la terrehabitable pour tous et digne de tous» 12L’Esprit d’Assise pourrait alors être définia travers trois refus, un appel et deux propositions.Les refus sont ceux de la fatalité, du pessimismeet de la peur qui trop souvent devientrésignation et impuissance, et de la culturede guerre qui conduit à accepter la violencecomme méthode de résolution des conflits.L’appel, c’est l’appel à la responsabilitédes religions et des croyants à s’ouvrir à tousles hommes et les femmes de foi, de séparerradicalement la religion de la guerre, de désolidariserles traditions religieuses des instinctsde violence, de faire au contraire de la religionun solide facteur de paix en soulignant ce quiest commun, une certaine idée de l’homme, lemessage de paix, l’universel.Les deux propositions sont celles d’undialogue libre, sans préjugés, fondé sur lerespect, la patience et l’amitié, mûri dans laprière, et de l’affirmation d’une force petite,faible. C’est le mystère de la faiblesse et del’impuissance de Dieu. En évoquant les négociationspour la paix au Mozambique, portéespar la Communauté de Sant’Egidio, AndreaRiccardi a rappelé la force de cette faiblesse:«Pour nous, cela a été une vraie révélation dela ‘force’ – non pas politique, militaire ou économique– mais une force, que les chrétienspossèdent: une ‘force’ faible qui peut donnerla paix. Une force qui peut cacher les démons,comme la guerre. Tout au long des mois denégociations souvent exténuantes, au milieude notre faiblesse, nous avons découvert uneforce, faible et humble» 13 .Vingt ans après la grande intuition de Jean-Paul II, le cardinal Paul Poupard, alors présidentdu Conseil Pontifical de la Culture et duConseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux,lors d’un colloque organisé à Assise les26 et 27 octobre 2006, a proposé de voir dansla rencontre de 1986, un «service offert par lesÉglises et par les religions, un service à l’humanité,une déclaration anthro-pologique».Ce fut pour lui, une «vision utopique, maisune utopie chrétienne, non réductrice; optimiste,non pessimiste, qui place sa propre partirréalisable en Dieu qui la réalisera. L’hommede la paix, de la réconciliation, de la solidarité,construit un programme nourri de l’espritdes Béatitudes: l’amour de Dieu et l’amour duprochain» 14 .Poursuivre sur cette voie est significatifd’un mode d’approche des problèmes à partirde l’homme, en Dieu. Les difficultés quele monde traverse, les drames vécus par biendes populations à travers le monde, et en particulierpar les chrétiens, objets partout de discriminations,voire de persécutions, ne doiventpas décourager de maintenir toujours le capsur la recherche d’une paix dont on sait combienelle est fragile. Saint François, et aprèslui, toute une cohorte de saints a travers l’Histoire,jusqu’à aujourd’hui, n’ont jamais variéde cette voie-là. Ce choix fidèle à la Parole deDieu est au coeur des messages délivrés par

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