După 20 de ani - Centre Roumain de Strasbourg

Pictur"
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Peinture
entretien
interviu
S pécialisé
EXPOSITION
dans les maîtres fl amands des 16ème et 17ème siècles,
directeur du „Centre de Documentation du patrimoine Flamand”,
Jan de Maere explique le cheminement d'une exposition évènement
au Musée Jacquemart-André. Pour la première fois, le Musée Bruckenthal
de Sibiu (Roumanie) prête les chefs-d’œuvre de la collection Brukenthal,
l’une des plus prestigieuses d’Europe centrale, rassemblant un éventail remarquable
de la peinture fl amande du XVème au XVIIème siècle
PROPOSÉ PAR IULIA CANTOR-SALZANI
La collection Bruckenthal à
Paris
CONVERGENCE: Pourquoi la collection Brukenthal
et pourquoi maintenant? Comment est
née cette exposition?
JAN DE MAERE: J'ai travaillé auparavant avec le
Musée Jacquemart-André pour l'exposition Van
Dyck. A la fin de ce projet, on m'a demandé une
idée pour une nouvelle exposition et vu que
j'avais travaillé sur la collection Brukenthal
pour mon doctorat, j'ai eu l'idée de la présenter
à Paris. J'ai obtenu le patronage personnel
du président Traian Basescu, ainsi que celui
du ministre de la Culture, Teodor Paleologu.
Par ailleurs, l'idée a séduit aussi le directeur du
Musée de Sibiu, Sabin Luca et à partir de ce
moment là, on a commencé a configurer une
exposition qui pourrait attirer le public à Paris,
là où il y a énormément de concurrence.
D'après mes informations, la réaction du public
est très bonne.
En quoi réside son intérêt tout particulier?
Son intérêt réside d'abord dans ses oeuvres,
mais ensuite il s'agit d'une collection à peine
connue, aucun album n'ayant été publié depuis
1906. Quelques tableaux ont voyagé, mais de
manière sporadique et irrégulière. Maintenant
que la Roumanie fait partie de l'Union Européenne,
j'ai trouvé pertinent de mettre en valeur
l'idée de quelqu’un de profondément européen,
comme le baron von Brukenthal.
La collection Brukenthal, une des plus admirables
d'Europe Centrale, a une histoire
tourmentée. Malgré les œuvres qu'elle comprend
et l'ouverture politique de 1989, la
collection demeure encore assez méconnue.
Comment expliquez vous cela?
En effet, nous avons là une collection qui a traversé
plusieurs siècles et qui a été dispersée à
maintes reprises. Il a fallu d'abord la réunir et
cela ne fait qu'un an et demi qu'elle est complète.
J'ai commencé à étudier la collection en
1987, mais le rideau de fer n'a plus laissé aucune
place à l'ouverture intellectuelle ou culturelle.
Ceausescu a laissé la Roumanie à l'extérieur et
les moyens manquaient cruellement pour que
des collections comme celles-ci puissent avoir
une belle carrière. Par ailleurs, les musées ne
bénéficient pas encore des moyens nécessaires
pour développer une stratégie.
Pour la première fois, le Musée de Sibiu prête
une si importante collection à l'extérieur.
Comment s'est passé cette collaboration?
Collaborer avec des gens intelligents, cela se
passe très bien, avec les autres, un peu moins.
Malheureusement, il y a des fonctionnaires qui
honorent encore la vision kafkaïenne du système
communiste. Mais, grâce à des gens comme
Sabin Luca (directeur général), Alexander
Sonoc (directeur des galeries d'art) ou Daniela
Damboiu (chef de la Galerie d'art européen),
on a pu faire tout ce qu'il fallait et bénéficier
du soutien de la présidence et du ministère de
la Culture. L'enjeu de ce projet est très important,
car être présente à Paris dans un espace
de 300 m carrés pendant 5 mois, cela apporte
un capital d'image très important pour la Rou-
CONVERGENCE #6
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