După 20 de ani - Centre Roumain de Strasbourg

Art" vizual"
26
Art visuel
„Griff e”
Mai întâi pictor, apoi fotograf, ea
mărturisește că dintotdeauna a căutat
un „al treilea ochi”. Ochiul imperceptibilului
și al improbabilului, care poate
revela întregul farmec al unei compoziții.
„Am fost dintotdeauna fascinată de căile
care se deschid către dorință. Fotografi
a a ajuns în acest fel la mine, acest
obiectiv – al treilea ochi care mi-a fost
dăruit, într-o seară de Crăciun, sub forma
unui Nikon F. La vremea aceea pictam
naturi moarte și încercam să exprim
elemente imobile ale decorurilor care
ar fi preexistat vidului lăsat de întreruperea
unei cariere consacrate mișcării și
spațiului”, explică artista. Concepute ca
niște scene de teatru, pozele integrează o
femeie reinventată și misterioasă într-un
univers oniric. Muzele sale, femeile din
Constanța, observate minuțios în timpul
copilăriei petrecută în compania bunicii.
Părinții fi ind în general mereu plecați –
mama trapezistă într-un circ și tatăl violonist
– artista cultivă o privire curioasă
și perplexă. În această intersecție dintre
orient și occident, turcoaicele, macedonencele,
țigăncile sau evreicile îmbracate
în costume tradiționale cu ocazia
diverselor festivități vor deveni muzele
obiectivului noului său Nikon F. În 1948,
părăsește România împreună cu bunica
sa în urma ocupației rușilor.
époque, je peignais des natures mortes, je cherchais
à exprimer les éléments figés des décors et
des parures qui devaient préexister au vide creusé
par l'interruption d'une carrière consacrée au
mouvement et à son espace”. Conçus comme
des tableaux théâtraux, ses „shots” intègrent
une femme réinventée et mystérieuse dans un
univers onirique. Ses inspiratrices, les femmes
de Constanta, observées minutieusement pendant
son enfance, en compagnie de sa grandmère.
Eloignée de ses parents – la mère trapéziste
dans un cirque et le père violoniste – elle
cultive un regard curieux et interloqué. Dans ce
carrefour oriental-occidental, des femmes turques,
macédoniennes, tziganes ou juives parées
de costumes traditionnels lors des festivités vont
devenir les égéries de l'objectif d'un Nikon F. En
1948, elle fuit, ensemble avec sa grand-mère la
Roumanie suite à l'invasion des russes.
A seize ans, Irina commence la danse, puis se
dédie à la contorsion. Après avoir collaboré avec
plusieurs compagnies, elle monte son propre
spectacle de danseuse aux serpents. Pendant
plusieurs années, elle se produit ainsi sur les
scènes de toute l'Europe.
Lors d'un bref séjour dans un sanatorium elle
se consacre à la peinture des lieux vides et vidés.
Une passion qui l'accompagnera jusqu'au soir
du Noël 1964, quand son ami, le peintre Corneille,
lui offre un appareil photo, un Nikon F.
Quelques mois plus tard, elle photographie son
premier modèle, Anouk. Commence alors une
série de séquences, images et mises en scène
toutes aussi loufoques que surprenantes qui
constitueront les pièces maîtresses de sa première
exposition en 1970. Suit une longue série
d'expositions et de publications, en France et à
l'étranger, dont notamment „Liliacées langoureuses
aux parfums d'Arabie”, „Femmes sans
tain”, „Litanies pour une amante funèbre”, „Le
temple aux miroirs”. En 1983, elle travaille sur
son projet „Pour une Pyramide”, parcours psychanalytique
illustré d'images en couleurs. En
1985, elle fait un long séjour en Egypte qui se
concrétisera dans l'ouvrage „Rêve d'Egypte”.
Suivront d'autres récits – la Mauritanie - „Les
Femmes des Cités-mémoires”), le Maroc - „Regards
sur Tanger”), Prague - „Le cercle de
CONVERGENCE #6