Zermatt Magazin 2015

Persönlichkeit aus Zermatt | Zermatt Magazin 33
Marc Kronig, photographe à Zermatt
«Sans feeling, pas de bonne photo . . . »
Parallèlement à son activité
principale, Marc Kronig travaille
en tant que photographe
dans la station mondaine. Agé
de 46 ans, ce technicien en radio/télévision
de formation s’est
initié à la photographie à New
York au fameux International
Center for Photography (ICP).
Ses spécialités: les paysages et
les portraits. L’ère des médias
sociaux exige des images numériques,
mais un bon tirage sur
papier reste toujours la référence.
ZM: Des cours de photo à New York,
pourquoi pas à Zurich, à Bâle ou à
Londres ?
MK: Après une longue saison
d’hiver à Zermatt, on est souvent
content de partir aux Etats-Unis
pour humer l’air de la ville. Profiter
du voyage pour prendre un cours
de photo, voilà qui me semblait une
combinaison gagnante! Pendant
mes «années bernoises», j’étais fasciné
par les photos en noir et blanc
de Reto Camenisch, photographe
du quotidien Der Bund.
A l’occasion d’une rencontre, j’ai
pu lui monter mes photos et il m’a
conseillé les ateliers photo ICP aux
Etats-Unis. Le programme des cours
me plaisait et je me suis inscrit à
une formation d’un mois pendant
cinq ans.
Sur quoi vous êtes-vous alors
concentré?
L’école de photo de New York m’a
permis de fréquenter d’une clientèle
internationale. Des étudiants
de plus de trente nations y étaient
inscrits. Tous passionnés de photo.
Le dialogue avec des étudiants
venant d’horizons si variés m’a
beaucoup appris sur les différentes
visions et approches de la technique
photographique dans le monde. La
langue, le tempérament et le niveau
social se reflètent dans les images.
Au cours d’opérations communes
de photos dans la métropole,
l’échange intellectuel fut décisif.
Ces stages m’ont profondément
marqué et dans les années 90, je
suis régulièrement retourné à New
York.
Les participants étaient-ils des
photographes de métier?
Pas du tout. Ils venaient comme moi
de secteurs professionnels très variés,
mais avaient tous une passion
pour la photographie. On pouvait
s’inscrire à des disciplines comme
le style documentaire, le photojournalisme,
la technique Polaroïd, les
«Mon activité
d’indépendant se consacre
aux photos de paysages,
aux portraits,
aux mariages,
à l’évènementiel,
aux concerts et
aux spectacles.»
portraits, les paysages, les photos en
noir et blanc ou en couleur.
Les cours traitaient des principes
généraux de l’image, de la manipulation
d’un appareil photo, du
travail en chambre noire ou des
portraits d’inconnus en ville avec
un grand angle. Cela demandait de
communiquer, d’aborder doucement
le sujet.
Ensuite les enseignants commentaient
et évaluaient les photos, ils
voyaient vite si l’on avait utilisé la
focale demandée. J’étais fasciné par
le défi de ces travaux sur le terrain,
au front. L’étude du médium photographique
était une priorité en
cours.
Avez-vous pu appliquer vos
connaissances en exerçant comme
photographe à Zermatt?
Après mon mariage en 2002 et avec
les obligations familiales, j’ai dû
trouver une seconde source de
revenus. A Zermatt, il est difficile de
s’en sortir en faisant uniquement
de la photo.
La commercialisation, les relations
publiques et les projets de livres
demandent beaucoup d’énergie et
une grande discipline. Outre ma
pratique d’artiste photographe, j’ai
continué à exercer mon métier
d’origine de technicien. Mes revenus
ainsi assurés, j’ai pu me consacrer
à la photographe sans subir
de pression. Une situation idéale
qui a fait ses preuves. Un professionnel
à temps plein doit gérer une
affaire, une boutique, embaucher
du personnel et se fixer d’autres
priorités.
Etes-vous un artiste photographe
aux talents multiples?
Non. Mon activité d’indépendant
se consacre aux photos de paysages,
aux portraits, aux mariages, à
l’évènementiel, aux concerts et aux
spectacles.
Cela me permet de voir du pays,
de rencontrer le «commun des
mortels» et les artistes dont je fais
le portrait. Depuis peu, je ressors
même la vieille technique Polaroïd.