Zermatt Magazin 2015

82 Zermatt Magazin | Täsch
Les installations des Zermatt Bergbahnen
sont-elles impliquées dans les
projets de protection du gibier et
comment se passe la collaboration?
La collaboration est bonne. Les
Zermatt Bergbahnen développent
également leurs propres concepts
tout à fait viables. Il y a quelques
années, ils ont élaboré en compagnie
du forestier et du garde-faune
un concept pour les zones de protection
du gibier et de la forêt entourant
les domaines skiables. Celui-ci
a été appliqué et depuis il est
corrigé et adapté en accord avec les
représentants des guides de montagne
et des moniteurs de ski. Ces
zones de repos permettent au gibier
d’hiberner à proximité immédiate
«Le problème,
connu de tous, est que
les gens n’ont plus envie
de contraintes,
surtout pas durant leurs
loisirs.»
des pistes de ski. Les skieurs ainsi
que les randonneurs ont ainsi le
plaisir d’apercevoir plus souvent
des animaux.
Qui contrôle, qui punit?
La société des remontées se charge
du contrôle des zones de protection
du gibier et de la forêt dans les
zones touristiques. Les contrevenants
ne passent pas devant le juge,
comme c’est le cas avec les mesures
policières des garde-faune dans la
zone de Täschwang, mais reçoivent
une amende de la part des remontées.
Le problème est vite réglé.
Toute personne qui pénètre dans la
zone interdite se voit retirer son
abonnement de ski.
Est-ce que les garde-faune travaillent
avec le forestier?
Oui, nous collaborons très étroitement.
Dans nos vallées, la forêt a
très clairement des fonctions protectrices.
Le forestier nous informe
des dégâts provoqués par le gibier
aux jeunes plants. Le but de la collaboration
est de permettre au recrû
de grandir tout comme au gibier
d’évoluer. Nous prenons également
des mesures de biodiversité en faveur
du gibier et de la forêt.
Qui contrôle le repos du gibier
en hiver?
Cela fait partie du cahier des
charges du garde-faune. Il contrôle
les effectifs, l’état de santé des animaux
et le respect des zones de repos
pour le gibier. Les garde-faune
sont là pour que le gibier, en tant
que maillon faible, reprenne des
forces.
Les randonneurs et les amateurs de
hors-piste comprennent-ils le sens des
zones interdites d’accès?
Le problème, connu de tous, est
que les gens n’ont plus envie de
contraintes, surtout pas durant
leurs loisirs. Tout ce qui est lié à des
interdits, des règlements ou à la loi
est inévitablement source de
conflits. A cela s’ajoute que certaines
des zones de repos étaient
préalablement des zones utilisées
pour les activités sportives.
Les temps changent . . .
Et pas qu’un peu! Les équipements
changent aussi. Grâce au matériel,
le hors-piste et les randonnées en
raquettes sont à la portée de tous. Je
me souviens du temps où les randonnées
à ski étaient pratiquées au
printemps.
Aujourd’hui, ils chaussent leurs
peaux de phoque dès la première
neige. Et puis, il y a dix ans, on vendait
quelque 50’000 raquettes à
neige. De nos jours, on dépasse le
quart de million.
La relation à la nature
fait-elle défaut?
C’est sûr. Par le passé, c’était différent.
Les jeunes n’ont plus suffisamment
de compréhension ni de
respect face à la nature. Chacun
veut évoluer librement dans la nature,
sans égard pour la faune.
Quelles sont les conséquences?
Le gibier n’est jamais tranquille. Le
meilleur exemple est le cerf rouge.
C’est désormais un animal nocturne.
Ce qui est clairement dû à
l’augmentation des activités de
l’homme dans la nature.
Les infractions sont-elles
sanctionnées?
Forcément, sinon les interdits n’auraient
aucun sens. Les contrevenants
à une interdiction de pénétrer
dans une zone de repos pour gibier
homologuée risquent une amende
pouvant aller jusqu’à 5000 francs.
Les garde-faune sont-ils
aussi des policiers?
En fait, nous sommes responsables
pour le gibier et la chasse et avons
donc diverses tâches de contrôle.
Mais il incombe au service compétent
ou au juge de décider de la
sanction en cas de contravention ou
de délit.
zm