Jean Rivard - University of British Columbia

ence to make a difference, and hence to be
one in the first place, its uniqueness must
be wrenched from and negotiated within a
system of conventions." The title,
Inventions of Difference, comes to signify
the importance of reasserting what Derrida
shares with philosophy as a discipline.
Gasché seems very concerned that if the
play of difference is not reinscribed within
a framework of conventions, it risks lapsing
into incoherent 'free play.' This argument is
made most persuasively in Gasché's essay
"The Law of Tradition," particularly when
he counters over-emphasis on Derrida's
radicalism with the observation, "[t]o characterize
a thinker's work as breaking with
the entire tradition is quite a traditional
mode of thought. Moreover, such a break
with tradition and traditionalism is in the
best tradition of philosophical thought."
Gasche's quite conservative agenda has
two unfortunate consequences, however.
First, while demonstrating that deconstruction
is indeed richly informed by the philosophical
tradition, the essays employ a
discourse of such density that it frequently
borders on the opaque—I would maintain
that the book is actually of little practical
value to non-philosophers. Second, his
emphasis on the work of deconstruction
compels Gasché to recuperate—or ignore—
all vestiges of play in Derrida's texts. Thus
in an extended discussion of Glas his focus
is on the left-hand column exclusively,
(re)marginalizing the Genet column and
effacing the potential dialogue between the
two. Similarly, he concludes an analysis of
Derrida's text "Ulysses Gramophone" by
voicing the hope that he has "dispelled its
appearance of frivolity... . Every 'joke' or
'pun' also works toward a solution of the
question of the yes." Gashé's unvoiced concern
in Inventions of Difference is that
Derrida's position as a serious and original
philosopher must be rescued from the
'popular' version of deconstruction circulating
outside of philosophy.
Société & Poétique
Jacques Pelletier, ed.
Littérature et société, vlb éditeur $21,95
Anthologie préparée avec la collaboration de
Jean-François Chassay et Lucie Robert
Claude Filteau
Poétiques de la modernité, l'Hexagone $29,95
Compte rendu par Leif Tufte
Le temps n'est plus où la poétique et le
social ne faisaient pas bon ménage. Une fois
abattues les cloisons séparant le fait littéraire
de tout ce que pourraient lui
apporter d'enrichissant les points de vue
sociologiques, c'est une véritable ruée vers
de nouveaux pâturages. Or, même un public
passablement averti se trouve souvent
pris au dépourvu quand il essaie de trouver
son chemin à travers ce nouveau paysage
qui, depuis les dernières décennies, est en
train de se dessiner. Ce n'est pas parce que
les documents qui témoignent de cette
invasion du champ littéraire par le social
nous font défaut. C'est plutôt la surabondance
qui menace, accentuée par le fait que
nous ne sommes plus à l'heure d'une seule
doctrine ou d'une piste théorique unique,
que ce soit celle de Sartre, de Goldmann ou
de Bourdieu.
C'est donc une initiative particulièrement
heureuse que celle de Jacques Pelletier
et de ses deux collaborateurs Jean-François
Chassey et Lucie Robert de réunir en un
seul volume, intitulé Littérature et société, à
la fois des textes déjà canoniques et d'autres
susceptibles de le devenir. Jacques Pelletier
en présente les principes sous-jacents avec
une clarté exemplaire en rappelant que
"l'approche sociohistorique de la littérature
ne désigne pas une méthode, une démarche
précise et rigoureuse, un corpus de doctrines
constitué et stable possédant un modèle
opératoire universel (un 'mode d'emploi')
mais bien un questionnement possible
parmi d'autres sur la littérature dont la spécificité
est de considérer les textes en lien
197