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HUNGARIAN STUDIES 11. No. 1. Nemzetközi Magyar ... - EPA

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102 VALÉRIA MAJOROSle plus petit rayonnement de lumière ou de soleil. Il pleut tout le temps, toutela journée et tous les jours. Ce qui change ce sont les prix et le dollar. Le dollarvaut aujourd'hui 150.000 Marks, sinon... Les gens parlent des millions encaisséschaque jour. Ce qui m'étonne c'est qu'il ne se passe rien après toutcela.» 22Il pouvait se plaindre à ses amis sans retenue mais il n'écrivait à ses prochesrestés à la maison qu'en leur donnant de bonnes nouvelles. Comme il n'y enavait pas beaucoup il n'écrivait presque plus qu'à ses amis.«Ça me réconforte peu ce que j'ai lu dans votre périodique, qu'il pleut chezvous comme ici mais je pense qu'il ne fait pas aussi froid qu'ici. On chauffedéjà chez les bourgeois (je me suis rendu chez les Dióssy avant leur départ)comme chez les prolétaires... Il nous semble que le soleil s'éteint - et moi jen'ai même pas un morceau de charbon - Je n'ose pas acheter des chemisesparce que leur prix est au-dessus de 500.000 Marks» ainsi énumérait-il sesdifficultés.» 23Il attendait impatiemment les nouvelles des Bölöni en espérant qu'ils avaientréussi à le faire connaître sur le sol français. «Avez-vous rencontré Brummeret puis-je espérer que les Français comprennent mieux que les Allemands queje serais un peintre excellent si je peignais?» - s'informait-il. 24 Il n'avait pasl'air de comprendre la deuxième question qu'il s'est posée mais plus tard celaest devenu une obsession. «Pourrait-on après avoir fait connaître mes œuvresd'après mes photos en vendre quelques-unes pour des francs français pour queje puisse moi-même aller à Paris?» demandait-il.Il fut de plus en plus tenté à cause de l'admiration de Kernstok et desnouvelles des Bölöni d'aller à Paris à la fin de l'été. Dans ses lettres il n'enparle pas encore d'une manière concrète mais ses raisons sont nombreuses.«Dans mes projets je m'éloigne de Berlin, je vais à Paris. Dans l'activitéartistique je suis inerte depuis des années. Pour recommencer, Paris me sembleplus prometteur que Berlin. En constatant ce fait je n'hésiterais pas à prendreune décision et je ne reculerais pas devant les nouvelles difficultés. Pourl'instant ce projet demeure incertain et chaotique pour moi» - peut-on lire dansune lettre adressée à Ödön Mihályi au mois d'août.» 25D'après ses lettres, le point de vue artistique est secondaire par rapport auxconsidérations financières. Il écrit aux Bölöni: «Tu peux imaginer la folie de Squi fait sauter aux billions le coût de la vie quotidienne.» 26 Il détaille cettemême chose à Mihályi:«C'est la pure folie au change, on perd autant que l'on gagne, le sol brûlesous nos pieds et l'air est aussi chaud au-dessus de notre tête - bien sûr au sensfiguré - mais le pire c'est le froid, insupportable qui me fera fuir. Mais ça neconcerne pas tout le monde... On ne peut pas savoir ce qui nous arrivera mais

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