CÔTE D’IVOIRE ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE POST-CONFLIT I Zone Résidentielle Lixiviation en tas Route d'accès Puits de Flotouo Puits de Fosse Route Puits de Mt Ity Rivière GoogleEarth 03/01/2011 Mali Burkina Faso 0 250 500 Mètres GCS : WGS 84 Guinée Image satellite de la Mine d'Ity Cote d'Ivoire Ghana Sources: GoogleEarth Image acquise le 03/01/2011 Liberia Les frontières et les noms indiqués et les désignations employées sur cette carte n'impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. PNUE 2015. 116 Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement
8 EXPLOITATION MINIÈRE Le cyanure de sodium est une solution extrêmement toxique et la gestion du cycle de vie du cyanure à la mine est d’une importance capitale du point de vue de l’environnement et de la sécurité. Selon le plan de gestion environnementale de la mine, des normes régissent le traitement du cyanure. Les minerais et les solutions de cyanure sont stockés sur un terrain protégé par un revêtement imperméable de chlorure de polyvinyle et des dispositifs sont en place pour détecter les fuites. Les eaux usées provenant du traitement des minerais passent dans un bassin où le cyanure est détruit avec de l’hypochlorite de sodium, puis elles sont analysées avant d’être rejetées dans la nature. L’eau souterraine est contrôlée régulièrement. L’un des défis lorsque les saisons des pluies sont marquées est de s’assurer que les puits de cyanure et que l’usine de traitement des eaux usées ne débordent pas. Pour faciliter cela, la procédure est réglementée et le site est surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, pendant les périodes pluvieuses. L’équipe du PNUE a visité la mine et les principales installations du site. Les installations clés, notamment les bureaux et les logements du personnel, sont indiquées sur l’image satellite (illustration 7). Le principal problème environnemental visible est l’ampleur de l’empreinte physique de la mine, qui est en constante expansion. La mine est située dans les limites d’une forêt classée, et la fonction et l’utilisation des terres ont complètement changé en raison de l’exploitation minière. Le puits de la mine (d’où le minerai est extrait), les installations de traitement, les routes d’accès, les bureaux et les logements du personnel ont tous modifié l’utilisation des terres et le paysage. En outre, le déversement des morts-terrains et des résidus a occupé des terres supplémentaires, modifiant ainsi l’utilisation originale des terres. Après inspection du site, l’entretien général semblait être correct et toutes les activités industrielles étaient menées de manière professionnelle. La lixiviation en tas permet de traiter 440 000 tonnes par an. Un test des eaux usées a visiblement lieu deux fois par semaine dans le laboratoire propre au site, qui analyse de nombreux paramètres, dont l’acidité / l’alcalinité, le cyanure et l’arsenic. Des duplicatas d’échantillons sont testés dans un laboratoire certifié appartenant à un tiers, en l’occurrence ENVAL, à Abidjan. Les données issues de l’analyse sont ensuite partagées régulièrement avec un certain nombre d’organismes publics de réglementation, notamment le CIAPOL et la SODEMI. Cependant, le PNUE n’a pu obtenir de copies de ces rapports auprès d’aucune de ces sources. Un des plus grands défis posés par les mines industrielles est le déclassement. Un jour, lorsque les ressources exploitables auront toutes été extraites, la mine devra être déclassée. Il est nécessaire d’aborder la question d’une grande mine à ciel ouvert, des installations de traitement, et des stocks de morts-terrains et résidus. Les laisser tels quels modifierait non seulement de façon permanente le paysage d’origine et l’utilisation des terres mais représenterait aussi un danger potentiel, avec notamment le risque que la digue de retenue des résidus soit emportée par les eaux ou qu’il y ait des glissements de terrain dans le puits de minerai. La mine devra préparer un plan de déclassement complet pour s’assurer que tous les sites contaminés sont évalués et nettoyés, et que toute altération du paysage est évaluée et traitée. Cependant, lorsqu’une mine n’a plus de potentiel commercial, on ne dispose pas, la plupart du temps, des fonds nécessaires pour prendre en charge la mine désaffectée, laissant la communauté locale et l’environnement naturel seuls pour faire face aux conséquences. Les meilleures pratiques internationales dans le secteur minier prévoient la création d’un fonds au cours de la période d’exploitation de la mine afin de pouvoir gérer le problème de la fermeture. Selon certaines sources, un montant annuel de 200 000 euros est mis de côté pour le déclassement de la mine d’Ity, bien que le PNUE n’ait pas pu savoir où ces fonds étaient détenus, et comment le montant avait été estimé. Les mines industrielles laissent derrière elles une empreinte physique bien visible et de grands trous béants, comme c’est le cas sur le site d’Ity. Il est vrai qu’il y a suffisamment de résidus et de morts-terrains pour combler le trou. Pour l’observateur lambda, cela peut sembler judicieux de remplir le trou avec les deux types de déblais puis de le niveler. Cependant, il faudrait fournir un travail considérable pour combler le trou et reclasser le site. Le coût d’une telle manœuvre serait prohibitif et les entreprises ne tiennent généralement pas compte de ce genre d’activité dans les propositions, les plans d’actions ou les budgets. Il est donc irréaliste de s’attendre à ce que les exploitants de la mine d’Ity résolvent ce problème seuls et peu probable qu’ils y parviennent, laissant l’État face à l’immense défi de devoir gérer une vaste zone de forêts ou de terres agricoles, dont le coût d’opportunité a été perdu ou reporté. Il est également important de tenir compte du fait que les résidus peuvent finir par constituer eux-mêmes un danger : les collines artificielles peuvent s’effondrer et faire des victimes tout en détruisant des propriétés. La mine d’Ity est toujours en activité, mais il est important de regarder vers l’avenir, lorsque la mine sera fermée et le site déclassé, et de tenir compte des exigences du décret portant audit environnemental. 129 Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement 117