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Côte d’Ivoire

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8 EXPLOITATION MINIÈRE<br />

Le cyanure de sodium est une solution extrêmement<br />

toxique et la gestion du cycle de vie du cyanure à la<br />

mine est d’une importance capitale du point de vue<br />

de l’environnement et de la sécurité. Selon le plan<br />

de gestion environnementale de la mine, des normes<br />

régissent le traitement du cyanure. Les minerais et<br />

les solutions de cyanure sont stockés sur un terrain<br />

protégé par un revêtement imperméable de chlorure de<br />

polyvinyle et des dispositifs sont en place pour détecter<br />

les fuites. Les eaux usées provenant du traitement<br />

des minerais passent dans un bassin où le cyanure est<br />

détruit avec de l’hypochlorite de sodium, puis elles<br />

sont analysées avant d’être rejetées dans la nature. L’eau<br />

souterraine est contrôlée régulièrement. L’un des<br />

défis lorsque les saisons des pluies sont marquées est<br />

de s’assurer que les puits de cyanure et que l’usine<br />

de traitement des eaux usées ne débordent pas. Pour<br />

faciliter cela, la procédure est réglementée et le site est<br />

surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours<br />

sur sept, pendant les périodes pluvieuses.<br />

L’équipe du PNUE a visité la mine et les principales<br />

installations du site. Les installations clés, notamment<br />

les bureaux et les logements du personnel, sont<br />

indiquées sur l’image satellite (illustration 7). Le<br />

principal problème environnemental visible est<br />

l’ampleur de l’empreinte physique de la mine, qui est<br />

en constante expansion. La mine est située dans les<br />

limites d’une forêt classée, et la fonction et l’utilisation<br />

des terres ont complètement changé en raison de<br />

l’exploitation minière. Le puits de la mine (d’où le<br />

minerai est extrait), les installations de traitement,<br />

les routes d’accès, les bureaux et les logements du<br />

personnel ont tous modifié l’utilisation des terres et le<br />

paysage. En outre, le déversement des morts-terrains<br />

et des résidus a occupé des terres supplémentaires,<br />

modifiant ainsi l’utilisation originale des terres.<br />

Après inspection du site, l’entretien général semblait<br />

être correct et toutes les activités industrielles étaient<br />

menées de manière professionnelle. La lixiviation<br />

en tas permet de traiter 440 000 tonnes par an. Un<br />

test des eaux usées a visiblement lieu deux fois par<br />

semaine dans le laboratoire propre au site, qui analyse<br />

de nombreux paramètres, dont l’acidité / l’alcalinité,<br />

le cyanure et l’arsenic. Des duplicatas d’échantillons<br />

sont testés dans un laboratoire certifié appartenant<br />

à un tiers, en l’occurrence ENVAL, à Abidjan. Les<br />

données issues de l’analyse sont ensuite partagées<br />

régulièrement avec un certain nombre d’organismes<br />

publics de réglementation, notamment le CIAPOL<br />

et la SODEMI. Cependant, le PNUE n’a pu obtenir<br />

de copies de ces rapports auprès d’aucune de ces<br />

sources.<br />

Un des plus grands défis posés par les mines industrielles<br />

est le déclassement. Un jour, lorsque les ressources<br />

exploitables auront toutes été extraites, la mine devra<br />

être déclassée. Il est nécessaire d’aborder la question<br />

d’une grande mine à ciel ouvert, des installations de<br />

traitement, et des stocks de morts-terrains et résidus. Les<br />

laisser tels quels modifierait non seulement de façon<br />

permanente le paysage d’origine et l’utilisation des<br />

terres mais représenterait aussi un danger potentiel, avec<br />

notamment le risque que la digue de retenue des résidus<br />

soit emportée par les eaux ou qu’il y ait des glissements de<br />

terrain dans le puits de minerai. La mine devra préparer<br />

un plan de déclassement complet pour s’assurer que tous<br />

les sites contaminés sont évalués et nettoyés, et que toute<br />

altération du paysage est évaluée et traitée. Cependant,<br />

lorsqu’une mine n’a plus de potentiel commercial,<br />

on ne dispose pas, la plupart du temps, des fonds<br />

nécessaires pour prendre en charge la mine désaffectée,<br />

laissant la communauté locale et l’environnement<br />

naturel seuls pour faire face aux conséquences. Les<br />

meilleures pratiques internationales dans le secteur<br />

minier prévoient la création d’un fonds au cours de la<br />

période d’exploitation de la mine afin de pouvoir gérer<br />

le problème de la fermeture. Selon certaines sources, un<br />

montant annuel de 200 000 euros est mis de côté pour<br />

le déclassement de la mine d’Ity, bien que le PNUE n’ait<br />

pas pu savoir où ces fonds étaient détenus, et comment<br />

le montant avait été estimé.<br />

Les mines industrielles laissent derrière elles une<br />

empreinte physique bien visible et de grands trous<br />

béants, comme c’est le cas sur le site d’Ity. Il est vrai<br />

qu’il y a suffisamment de résidus et de morts-terrains<br />

pour combler le trou. Pour l’observateur lambda, cela<br />

peut sembler judicieux de remplir le trou avec les deux<br />

types de déblais puis de le niveler. Cependant, il faudrait<br />

fournir un travail considérable pour combler le trou<br />

et reclasser le site. Le coût d’une telle manœuvre serait<br />

prohibitif et les entreprises ne tiennent généralement<br />

pas compte de ce genre d’activité dans les propositions,<br />

les plans d’actions ou les budgets. Il est donc irréaliste<br />

de s’attendre à ce que les exploitants de la mine d’Ity<br />

résolvent ce problème seuls et peu probable qu’ils<br />

y parviennent, laissant l’État face à l’immense défi<br />

de devoir gérer une vaste zone de forêts ou de terres<br />

agricoles, dont le coût d’opportunité a été perdu ou<br />

reporté. Il est également important de tenir compte<br />

du fait que les résidus peuvent finir par constituer<br />

eux-mêmes un danger : les collines artificielles peuvent<br />

s’effondrer et faire des victimes tout en détruisant des<br />

propriétés. La mine d’Ity est toujours en activité, mais il<br />

est important de regarder vers l’avenir, lorsque la mine<br />

sera fermée et le site déclassé, et de tenir compte des<br />

exigences du décret portant audit environnemental. 129<br />

Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement <br />

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