Côte d’Ivoire
1KnFDDP
1KnFDDP
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
CÔTE D’IVOIRE<br />
ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE POST-CONFLIT<br />
Questions<br />
environnementales<br />
urbaines à Abidjan<br />
Abidjan, le centre commercial et la capitale administrative<br />
de facto de la <strong>Côte</strong> <strong>d’Ivoire</strong>, a été durement<br />
touchée par le conflit. Alors que la population d’Abidjan<br />
est en augmentation depuis l’indépendance en 1960,<br />
cette croissance s’est accélérée radicalement en raison de<br />
la crise car la division ethnique, l’insécurité et la pauvreté<br />
ont conduit un grand nombre de personnes hors de leurs<br />
foyers et vers la ville. Parallèlement, en raison également du<br />
conflit, les investissements dans les infrastructures urbaines<br />
n’ont pas rattrapé leur retard, entraînant d’importants<br />
problèmes environnementaux dans la ville.<br />
Des analyses d’images satellite d’Abidjan ont été réalisées<br />
pour la période 2000-2013 et l’expansion urbaine est visible<br />
dans les images présentées dans l’illustration 4 a. Une grande<br />
partie de l’expansion a eu lieu à l’est, le long des rives de la<br />
lagune Ébrié, parfois sur des terrains gagnés sur la lagune<br />
elle-même (illustration 4 b). Cependant, ce qui est le plus<br />
révélateur lorsque l’on examine les données quantitatives<br />
présentées dans le tableau 15, est que l’augmentation<br />
totale de la superficie est inférieure à 10 pour cent alors<br />
qu’on estime que la population a doublé. Ceci explique en<br />
partie la forte pression qui pèse sur les services urbains et la<br />
détérioration de la qualité de l’environnement urbain.<br />
6.1 Gestion des eaux usées et<br />
des eaux pluviales<br />
Abidjan avait autrefois un système bien conçu de<br />
collecte des eaux usées et des eaux pluviales. Les eaux<br />
usées étaient recueillies dans des égouts souterrains qui<br />
conduisaient à des points de collecte principaux, euxmêmes<br />
reliés à une usine de traitement. L'eau de pluie<br />
était recueillie dans des canaux ouverts qui se déversaient<br />
dans de grands collecteurs en plein air, et le trop-plein<br />
se déversait directement dans la lagune Ébrié.<br />
La ville a 710 km de canalisations pour les eaux usées ;<br />
150 km de canalisations mixtes eaux usées / eaux de<br />
pluie ; 555 km de canalisations souterraines pour les eaux<br />
de pluie ; 490 km de canalisations en plein air pour les<br />
eaux de pluie ; 8 installations mécaniques principales de<br />
traitement des eaux usées, d'une capacité de 300 m 3 par<br />
jour ; 23 stations biologiques secondaires de traitement<br />
d’une capacité de 600 m 3 ; et deux stations physicochimiques<br />
d’une capacité de 200 m 3 par jour. Aucune des<br />
stations de traitement biologique ou physico-chimique<br />
ne fonctionne actuellement, principalement en raison<br />
d’un manque de fonds pour l’entretien et la réparation. 99<br />
Avant la crise, à l’exception de Yopougon, la commune la<br />
plus peuplée de la ville, et de certaines zones de la banlieue<br />
voisine d’Abobo, la plupart des quartiers de la ville étaient<br />
raccordés au système d’évacuation des eaux usées.<br />
La migration massive vers Abidjan a commencé en 2002<br />
et s’est progressivement intensifiée, pour atteindre son<br />
maximum en 2011. 100 Le réseau de collecte des eaux usées<br />
ne pouvait absolument pas faire face à cette augmentation<br />
massive de la demande. Selon les estimations, la population<br />
de la ville a doublé en raison des migrations et ces dernières<br />
ont conduit à la création de nombreux nouveaux quartiers<br />
résidentiels, légaux ou illégaux. Les zones de peuplement<br />
construites illégalement ne sont pas raccordées au<br />
réseau d’égouts souterrain et les habitants utilisent des<br />
raccordements de fortune aux canaux d’eaux pluviales<br />
à ciel ouvert ou rejettent leurs eaux usées directement<br />
dans la nature, dans des vallons, dans les vallées ou dans<br />
la lagune. Le Projet d’urgence d’infrastructures urbaines<br />
de la Banque mondiale (PUIUR) estime que 37 500 m 3<br />
d’eaux usées sont produites chaque jour, dont 70 à 80<br />
pour cent sont déversées sans être traitées. 101 Comme la<br />
plupart des colonies illégales ne bénéficient pas de services<br />
de collecte des déchets, la plupart des canalisations<br />
d’eau de pluie à ciel ouvert sont non seulement polluées<br />
par les eaux usées mais aussi bouchées par des déchets<br />
solides. C’est le cas des canalisations secondaires et des<br />
collecteurs principaux ; le collecteur d’eau de pluie qui se<br />
jette dans la Baie de Cocody ressemble à un égout à ciel<br />
ouvert et une grande quantité de déchets est coincée dans<br />
la grille de protection.<br />
Une grande partie d’Abobo, dont la population compte<br />
entre 500 000 et 600 000 personnes, est située dans le<br />
bassin de la rivière Banco. Les eaux pluviales du bassin<br />
<br />
2000 2008 2013<br />
Superficie totale (N en ha) <br />
Zones urbaines construites <br />
Hausse entre les années (ha) <br />
Hausse entre les années (%) <br />
84 Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement