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Côte d’Ivoire

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5 PARCS NATIONAUX<br />

Cette diversité d’habitats abrite une grande variété<br />

d’espèces végétales (620 ont été répertoriées), des<br />

mammifères (135 espèces, dont 11 primates, 11<br />

carnivores et 21 ongulés), 35 espèces d’amphibiens, 60<br />

espèces de poissons et 500 espèces d’oiseaux. Certaines<br />

de ces espèces sont très rares et ont suscité un intérêt<br />

international : le calao à casque jaune (Ceratogymna<br />

elata), le calao à joues brunes (Bycanistes cylindricus)<br />

et la cigogne à bec de selle (Ephippiorhinchus<br />

senegalensis), entre autres.<br />

Les espèces emblématiques, dont certaines figurent<br />

sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union<br />

Internationale pour la Conservation de la Nature<br />

(UICN), sont le lion (Panthera leo), l’hippopotame<br />

(Hippopotamus amphibius), l’éléphant de forêt<br />

d’Afrique (Loxodonta africana cyclotis) , le chimpanzé<br />

d’Afrique occidentale (Pan troglodytes verus), le lycaon<br />

(Lycaon pictus) et le crocodile nain (Osteolaemus<br />

tetraspis).<br />

Vers la fin du siècle dernier, le braconnage a entraîné<br />

une diminution spectaculaire de la densité de la<br />

population de grands mammifères du parc. Entre<br />

1978 et 1988, 80 pour cent des cobes de Buffon<br />

(Kobus k kob) ont disparu, tout comme 75 pour<br />

cent des éléphants et entre 40 et 50 pour cent<br />

des buffles nains (Syncerus caffer nanus), bubales<br />

(Alcelaphus buselaphus), hippopotames, guibs<br />

harnachés (Tragelaphus scriptus de la de), hyppotrague<br />

(Hippotragus équin) et babouins olive (Papio<br />

anubis).<br />

Effets de la crise<br />

Même avant la crise, une pression pesait sur le parc<br />

national de la Comoé en raison du braconnage et du<br />

surpâturage. En 2003, quand les difficultés ont été<br />

exacerbées par la gestion médiocre, le parc national de<br />

la Comoé a été ajouté à la liste des sites du patrimoine<br />

mondial en péril.<br />

Le parc a été essentiellement privé de gestion au<br />

cours de la crise. Les forces rebelles ont occupé plus<br />

des deux tiers de la superficie du parc et l’OIPR<br />

avait peu d’influence sur le reste. Les bâtiments<br />

et les équipements du parc ont été pillés et des<br />

véhicules ont été volés. L’OIPR a seulement repris<br />

le contrôle total en 2011 et a commencé ses activités<br />

de surveillance avec l’appui des fonds internationaux<br />

(Projet d’appui à la relance de la conservation des<br />

parcs et réserves de <strong>Côte</strong> <strong>d’Ivoire</strong> ou PARC-CI, 66<br />

financé par le Fonds pour l’environnement mondial<br />

(FEM)). Cependant, ces mesures ont essuyé un<br />

revers lorsque les six véhicules acquis avec des fonds<br />

PARC-CI ont été volés au cours de la crise postélectorale.<br />

Pendant la crise, le braconnage, qui avait lieu à la<br />

fois à petite échelle pour la subsistance et à un vaste<br />

niveau commercial organisé, s’est intensifié. Il semble<br />

que les braconniers étaient un mélange de chasseurs<br />

Lobi, qui agissaient individuellement ou en groupes,<br />

et d’étrangers. Apparemment, des groupes allant<br />

jusqu’à 40 braconniers (y compris des femmes et des<br />

enfants), équipés de véhicules tout-terrain et d’armes<br />

d’assaut, montaient des camps à l’intérieur du parc<br />

et y vivaient pendant près de deux mois d’affilée. La<br />

viande était fumée sur place puis elle quittait le parc<br />

par l’intermédiaire d’un réseau de femmes. Diverses<br />

espèces ont été chassées, parmi lesquelles le cobe<br />

de Buffon, les céphalophes (Cephalophus spp.), les<br />

primates, et même les lions. Une équipe d’enquête<br />

mixte de l’OIPR et des ONG Panthera et WCF,<br />

qui est restée dans le parc pendant un mois afin<br />

de chercher des lions, est tombée sur 88 camps de<br />

braconniers. 67<br />

Les braconniers n’ont pas été la seule menace pour<br />

le parc. Les agriculteurs-éleveurs ont également<br />

causé des dégâts importants. Les bergers Peuls du<br />

nord de Korhogo ou du Burkina Faso traversent<br />

la région avec leur bétail pendant la saison sèche,<br />

alors qu’ils se rendent vers les villes du sud. Ces<br />

incursions saisonnières de troupeaux de bétail dans<br />

le parc avaient déjà lieu avant la crise, mais se sont<br />

intensifiées pendant. Les gardiens de troupeaux,<br />

accompagnés chacun de 100 à 200 têtes de bétail,<br />

restaient dans le parc pendant plusieurs semaines,<br />

et certains établissaient même leurs camps pendant<br />

près de trois ans.<br />

La biosurveillance aérienne du parc en 2010 68 a<br />

confirmé la faible densité de faune et flore sauvage et la<br />

diminution de 80 pour cent des populations animales<br />

en 30 ans. La composition de la population de<br />

mammifères et le parc en général étaient également en<br />

pleine mutation. Sur les 8 477 mammifères recensés<br />

au cours de la surveillance, 90 pour cent étaient<br />

domestiques. En théorie, le parc aurait dû avoir la<br />

plus grande population d’éléphants du pays, mais<br />

aucun n’a été observé au cours de la surveillance qui<br />

a concerné 3 000 km de transects aériens. De même,<br />

une enquête visant à compter les lions a conclu que<br />

les espèces avaient probablement totalement disparu<br />

du parc (voir encadré «La réintroduction des lions<br />

dans la Comoé »). 69<br />

Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement <br />

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