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Côte d’Ivoire

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CÔTE D’IVOIRE<br />

ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE POST-CONFLIT<br />

La collecte et le transfert des déchets ménagers sont<br />

organisés par l’ANASUR. L’agence ne se charge pas<br />

elle-même des services de collecte et de transport mais<br />

elle sous-traite cette tâche à des entreprises privées, qui<br />

sont payées à la tonne grâce à la Taxe d’Enlèvement des<br />

Ordures Ménagères (TEOM) et aux subventions de<br />

l’ANASUR. 110 La TEOM est de 2,5 FCFA par kWh<br />

pour les ménages, et de 1,5 FCFA par kWh pour les<br />

entreprises, une différence qui est liée à la consommation<br />

d’électricité. Avant 2007, le gouvernement local versait<br />

des subventions aux entreprises privées. Cependant, le<br />

système de paiement ne fonctionne pas correctement. La<br />

TEOM est encaissée par la Compagnie ivoirienne<br />

d’électricité (CIE) et devrait être transmise aux<br />

collectivités locales ou, plus tard, à l’ANASUR, après une<br />

déduction de 5 pour cent pour les coûts administratifs. En<br />

réalité, la CIE conserve une grande partie de la taxe<br />

pour le financement de l’éclairage public. En outre, les<br />

consultants chargés de l’élaboration du plan stratégique<br />

de gestion des déchets à Abidjan estiment qu’une TEOM<br />

de 10 FCFA par kWh suffirait à couvrir les coûts de la<br />

collecte et de l’élimination finale. 111 Le financement<br />

communautaire se fait via une taxe sur l’immobilier et<br />

sur les marchés ; cependant, cela est largement insuffisant<br />

pour couvrir les coûts de la pré-collecte si cette dernière<br />

n’est pas financée directement par les citoyens.<br />

Le financement de l’ANASUR se fait via un fonds<br />

spécifique pour la salubrité urbaine qui a été créé en<br />

2007. 112 En réalité, l’ANASUR est largement sousfinancée,<br />

ce qui cause des problèmes pour ses soustraitants,<br />

qui ne sont souvent payés qu’après de longs<br />

délais. 113 Malgré ce problème, le marché de la collecte<br />

des déchets est assez dynamique. Plusieurs entrepreneurs<br />

d’Abidjan sont actuellement en concurrence pour obtenir<br />

le contrat de collecte, et tous possèdent un équipement<br />

relativement moderne. L’observation visuelle des parcs<br />

de véhicules a donné l’impression que la moitié environ<br />

des véhicules sont de type compactage moderne, le<br />

reste étant constitué de tracteurs et camions dépassés<br />

ou d’autres véhicules moins adaptés. L’équipement<br />

moderne fait donc l’objet d’un usage excessif. 114<br />

Le traitement des déchets ne va pas au-delà du recyclage<br />

informel. Les ramasseurs d’ordures travaillent dans<br />

la rue et à la décharge d’Akouédo à Abidjan. Dans<br />

les autres villes, les activités de recyclage sont très<br />

limitées en raison d’un manque d’opportunités de<br />

marché. Toutes les matières valorisables sont collectées<br />

et recyclées dans de petits ateliers ; il n’y a aucune grande<br />

industrie de recyclage active dans le pays. Les recycleurs<br />

ne font pas de distinction entre déchets dangereux et<br />

non dangereux ; leur principale préoccupation est la<br />

valeur marchande du matériel.<br />

Les déchets collectés sont transférés vers les décharges. Peu<br />

ou pas de dispositions techniques sont prises lors de la<br />

construction de la plupart des décharges pour atténuer<br />

l’impact environnemental. Les sites de déversement dans<br />

les villes utilisent généralement des compacteurs de déchets<br />

mais il s’agit en général de bulldozers légers et non pas<br />

d’équipement lourd. Les normes de la gestion des déchets<br />

- construction de couches inférieures imperméables,<br />

collecte de gaz, drainage et traitement des lixiviats - ne<br />

sont pas respectées. La décharge d’Akouédo a un registre<br />

d’entrée des déchets et un pont-bascule manuel. Dans<br />

les décharges d’autres villes, les opérateurs connaissent<br />

généralement la taille et le nombre de camions entrant<br />

et peuvent estimer la quantité de déchets quotidienne<br />

ou saisonnière qui arrive à la décharge (à Yamoussoukro,<br />

la quantité augmente considérablement lorsque des<br />

événements nationaux sont organisés dans la ville).<br />

La quantité totale de déchets collectés à Abidjan s’élève<br />

actuellement à environ 3 000 tonnes par jour. La plupart<br />

des quartiers de la ville ont des services de collecte des<br />

déchets, sauf ceux qui sont difficiles d’accès. En outre,<br />

dans les zones où se trouvent de nombreuses vallées et<br />

vallons, les gens jettent régulièrement leurs déchets dans<br />

la vallée, même lorsque des conteneurs de déchets sont<br />

disponibles. Pendant la saison des pluies, ces déchets<br />

sont ensuite emportés vers la lagune Ébrié.<br />

L’ANASUR collabore avec les militaires pour<br />

superviser la collecte des déchets. L’armée, elle, surveille<br />

la population et applique des pénalités de 10 000<br />

FCFA en cas de dépôt illégal d’ordures. Cependant,<br />

l’application médiocre ne suffit pas à empêcher le dépôt<br />

illégal d’ordures et l’élimination des déchets à l’air libre<br />

ou dans la lagune.<br />

Au cours de la période de crise, ou tout au moins<br />

jusqu’en 2009, les déchets n’ont pas bien été gérés et se<br />

sont accumulés à travers le pays. En 2008, la Banque<br />

mondiale a financé un programme d’urgence de gestion<br />

des déchets solides, et environ 500 000 tonnes de<br />

déchets ont ainsi été éliminées. 115 Le programme s’est<br />

poursuivi jusqu’à l’élection présidentielle d’octobre<br />

2010 mais il a été interrompu en raison de la violence<br />

post-électorale. Globalement, la collecte des déchets n’a<br />

pas vraiment fonctionné pendant la crise. Les balayeurs<br />

de rue devaient retirer des cadavres du réseau d’égouts<br />

et les dispositifs ont été complètement perturbés. À un<br />

moment donné, les déchets n’ont pas été correctement<br />

collectés pendant cinq mois d’affilée et les gens ont<br />

jeté leurs déchets dans les fossés et les vallons. En<br />

avril 2011, des fonds étaient à nouveau disponibles et,<br />

depuis, la ville a été débarrassée des déchets qui s’étaient<br />

accumulés. 116 L’ANASUR a redémarré ses activités<br />

90 Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement Programme des Nations Unies pour l’environnement

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