SUJET DE LA COUVERTURE Depuis la moitié des années 1990, la perception de l’Afrique dans le monde, a commencé à changer 14
SUJET DE LA COUVERTURE La Chine qui a fait un début modeste dans ses relations avec l’Afrique, a accéléré les investissements directs qu’elle réalise sur le continent d’année en année ses relations par l’intermédiaire des zones à privilèges qu’elle a créé. Les crédits à faibles taux d’intérêt fournis par la Chine sont reçus avec satisfaction par les pays africains. D’autre part, les droits d’exploitation de certaines mines précieuses sont obtenus en contrepartie de l’endettement et des investissements d’infrastructures. Le succès de la Chine sur le continent africain, a attiré sur le continent, également d’autres acteurs en concurrence avec la Chine sur l’Asie, comme l’Inde, le Japon, le Pakistan, la Corée du Sud, le Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie. Ainsi, les Etats-Unis et l’Union Européenne, sont obligés de faire face au poids croissant de ces acteurs asiatiques. De surcroit, l’inclusion à toute cette équation, du Brésil, de la Russie, de l’Israël, de l’Iran, de la Turquie et des pays du Golfe, a entrainé la transformation du continent africain en un grand terrain de concurrence. Tous ces acteurs sont entrés en une recherche d’extension de leurs zones d’influence sur le continent africain dans le cadre de leurs attentes diverses. Bien sûr il faut ne pas oublier d’inclure dans cette image, également les acteurs importants du continent africain comme le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et l’Ethiopie qui ont des influences politiques, économiques et culturelles régionales. La concurrence accrue, pousse lesdits acteurs, également à rechercher des coopérations. L’approche de coopération avec les pays tiers en Afrique, des acteurs européens qui ont commencé à perdre leurs influences sur le continent, en particulier après l’apparition du projet de la ceinture et de routes de la Chine et qui ont de plus en plus mal à concurrencer la Chine, a commencé à apparaitre de plus en plus sur l’ordre du jour. À part la coopération franco-chinoise en Afrique francophone, l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre sont également entrées en une recherche de coopération avec la Chine aux niveaux de G2G et de B2B. La coopération franco-chinoise sur le projet hydroélectrique de la rivière de Sanaga et le projet portuaire de Kribi, réalisés au Cameroun et le partenariat germano-chinois sur le projet du pont de Maputo-Katembe au Mozambique, attirent l’attention. Les acteurs européens veulent s’associer aux acquis obtenus par la Chine et bénéficier de son image émergente sur le continent en partageant avec elle, le savoir-faire qu’ils possèdent à propos de l’Afrique. Dans ce sens, la création des fonds d’investissements communs dans lesquels les parties participent par leurs savoir-faire et leurs capitaux, figure dans l’ordre du jour. Nous ne rencontrons pas l’approche de coopération avec les pays tiers que dans les projets de développement. En même temps, la recherche pour agir en commun dans des domaines comme la sécurité, l’immigration et la lutte contre le terrorisme est de plus en plus renforcée entre les pays. Dans le sens de la politique qui tend à restreindre l’entrée des immigrants en Europe, l’Union Européenne coopère de manière similaire avec les pays Nord-Africains qui sont à proximité. Une politique similaire à cette politique qui cible de bloquer sur le continent, le flux d’immigrants venant de l’Afrique subsaharienne, est réalisée, ainsi que l’on sait, avec la Turquie également pour empêcher le flux des migrants syriens. Une tendance similaire est observée également concernant différents acteurs en dehors de la Chine et de l’Europe. Par exemple, les dernières années, il a été question de coopérations entre l’Inde et le Japon au Kenya et entre l’Inde et les Emirats Arabes Unies en Ethiopie. Dans ce type de coopération modélisée dans le sens des attentes et des intérêts réciproques des acteurs, un savoir-faire efficace d’une des parties sur l’Afrique, sa capacité à y réaliser des affaires, le bon niveau de ses relations sur le continent et son image positive, sont importants pour réaliser les projets avec succès. En cas d’admission d’une telle approche, il doit y avoir une infrastructure juridique pour une bonne compréhension des attentes réciproques entre les parties et pour minimiser les litiges pouvant apparaitre. Bien sûr il peut s’agir d’une coopération en Afrique, avec les pays tiers, également pour la Turquie qui a une bonne image en Afrique et qui est le partenaire stratégique de l’Union Africaine depuis 2008. Dans le cadre de cette approche qui est encore en phase d’essai, on peut développer des projets d’infrastructures, de développement, de BTP, d’énergie et de la sécurité dans les pays africains en coopérant en Afrique avec des pays comme le Qatar, la Malaisie, l’Indonésie, le Japon, la Chine, le Pakistan. Par exemple, la Somalie auprès de laquelle la Turquie investit depuis 2011 et fournit une assistance dans tous les domaines avec une image très positive, est une des localisations où on pourra appliquer ce type de coopération. Quand on aborde l’approche de la coopération avec les pays tiers, il ne faut pas se limiter exclusivement aux acteurs hors continent. Ainsi que souligné ci-dessus, il faudra tenir compte également des acteurs du continent ayant des influences régionales importantes et entrées en une étape d’industrialisation. Dans ce domaine, tenir compte de l’influence régionale que le Nigéria a en Afrique Occidentale, que le Maroc et l’Algérie ont au Sahara et que l’Afrique du Sud a au sud du continent pour coopérer avec ces pays, peut permettre des ouvertures extraordinaires pour la Turquie. AOÛT-SEPTEMBRE <strong>2019</strong> 15