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BUSINESS DIPLOMACY ISSUE 3 / AUGUST - SEPTEMPER 2019

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SUJET DE LA COUVERTURE<br />

La Chine qui a fait un début modeste dans ses relations avec<br />

l’Afrique, a accéléré les investissements directs qu’elle réalise<br />

sur le continent d’année en année<br />

ses relations par l’intermédiaire des zones à privilèges<br />

qu’elle a créé. Les crédits à faibles taux d’intérêt fournis<br />

par la Chine sont reçus avec satisfaction par les pays<br />

africains. D’autre part, les droits d’exploitation de certaines<br />

mines précieuses sont obtenus en contrepartie de<br />

l’endettement et des investissements d’infrastructures.<br />

Le succès de la Chine sur le continent africain, a attiré<br />

sur le continent, également d’autres acteurs en concurrence<br />

avec la Chine sur l’Asie, comme l’Inde, le Japon, le<br />

Pakistan, la Corée du Sud, le Thaïlande, l’Indonésie et la<br />

Malaisie. Ainsi, les Etats-Unis et l’Union Européenne, sont<br />

obligés de faire face au poids croissant de ces acteurs<br />

asiatiques. De surcroit, l’inclusion à toute cette équation,<br />

du Brésil, de la Russie, de l’Israël, de l’Iran, de la Turquie<br />

et des pays du Golfe, a entrainé la transformation du<br />

continent africain en un grand terrain de concurrence.<br />

Tous ces acteurs sont entrés en une recherche d’extension<br />

de leurs zones d’influence sur le continent africain<br />

dans le cadre de leurs attentes diverses. Bien sûr il faut<br />

ne pas oublier d’inclure dans cette image, également<br />

les acteurs importants du continent africain comme le<br />

Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et<br />

l’Ethiopie qui ont des influences politiques, économiques<br />

et culturelles régionales.<br />

La concurrence accrue, pousse lesdits acteurs, également<br />

à rechercher des coopérations. L’approche de<br />

coopération avec les pays tiers en Afrique, des acteurs<br />

européens qui ont commencé à perdre leurs influences<br />

sur le continent, en particulier après l’apparition du projet<br />

de la ceinture et de routes de la Chine et qui ont de<br />

plus en plus mal à concurrencer la Chine, a commencé<br />

à apparaitre de plus en plus sur l’ordre du jour. À part<br />

la coopération franco-chinoise en Afrique francophone,<br />

l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre sont également entrées<br />

en une recherche de coopération avec la Chine aux<br />

niveaux de G2G et de B2B. La coopération franco-chinoise<br />

sur le projet hydroélectrique de la rivière de Sanaga<br />

et le projet portuaire de Kribi, réalisés au Cameroun et<br />

le partenariat germano-chinois sur le projet du pont de<br />

Maputo-Katembe au Mozambique, attirent l’attention. Les<br />

acteurs européens veulent s’associer aux acquis obtenus<br />

par la Chine et bénéficier de son image émergente sur<br />

le continent en partageant avec elle, le savoir-faire qu’ils<br />

possèdent à propos de l’Afrique. Dans ce sens, la création<br />

des fonds d’investissements communs dans lesquels les<br />

parties participent par leurs savoir-faire et leurs capitaux,<br />

figure dans l’ordre du jour.<br />

Nous ne rencontrons pas l’approche de coopération avec<br />

les pays tiers que dans les projets de développement.<br />

En même temps, la recherche pour agir en commun<br />

dans des domaines comme la sécurité, l’immigration et<br />

la lutte contre le terrorisme est de plus en plus renforcée<br />

entre les pays. Dans le sens de la politique qui tend à<br />

restreindre l’entrée des immigrants en Europe, l’Union<br />

Européenne coopère de manière similaire avec les pays<br />

Nord-Africains qui sont à proximité. Une politique similaire<br />

à cette politique qui cible de bloquer sur le continent, le<br />

flux d’immigrants venant de l’Afrique subsaharienne, est<br />

réalisée, ainsi que l’on sait, avec la Turquie également<br />

pour empêcher le flux des migrants syriens.<br />

Une tendance similaire est observée également concernant<br />

différents acteurs en dehors de la Chine et de l’Europe.<br />

Par exemple, les dernières années, il a été question<br />

de coopérations entre l’Inde et le Japon au Kenya et entre<br />

l’Inde et les Emirats Arabes Unies en Ethiopie. Dans ce<br />

type de coopération modélisée dans le sens des attentes<br />

et des intérêts réciproques des acteurs, un savoir-faire<br />

efficace d’une des parties sur l’Afrique, sa capacité à y<br />

réaliser des affaires, le bon niveau de ses relations sur<br />

le continent et son image positive, sont importants pour<br />

réaliser les projets avec succès. En cas d’admission<br />

d’une telle approche, il doit y avoir une infrastructure<br />

juridique pour une bonne compréhension des attentes<br />

réciproques entre les parties et pour minimiser les litiges<br />

pouvant apparaitre.<br />

Bien sûr il peut s’agir d’une coopération en Afrique, avec<br />

les pays tiers, également pour la Turquie qui a une bonne<br />

image en Afrique et qui est le partenaire stratégique<br />

de l’Union Africaine depuis 2008. Dans le cadre de cette<br />

approche qui est encore en phase d’essai, on peut<br />

développer des projets d’infrastructures, de développement,<br />

de BTP, d’énergie et de la sécurité dans les pays<br />

africains en coopérant en Afrique avec des pays comme<br />

le Qatar, la Malaisie, l’Indonésie, le Japon, la Chine, le<br />

Pakistan. Par exemple, la Somalie auprès de laquelle<br />

la Turquie investit depuis 2011 et fournit une assistance<br />

dans tous les domaines avec une image très positive,<br />

est une des localisations où on pourra appliquer ce type<br />

de coopération.<br />

Quand on aborde l’approche de la coopération avec<br />

les pays tiers, il ne faut pas se limiter exclusivement aux<br />

acteurs hors continent. Ainsi que souligné ci-dessus, il<br />

faudra tenir compte également des acteurs du continent<br />

ayant des influences régionales importantes et entrées<br />

en une étape d’industrialisation. Dans ce domaine, tenir<br />

compte de l’influence régionale que le Nigéria a en Afrique<br />

Occidentale, que le Maroc et l’Algérie ont au Sahara et<br />

que l’Afrique du Sud a au sud du continent pour coopérer<br />

avec ces pays, peut permettre des ouvertures extraordinaires<br />

pour la Turquie.<br />

AOÛT-SEPTEMBRE <strong>2019</strong><br />

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