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arts on aime <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier culturel<br />
EXPOSITION BLANC DE MÉMOIRE<br />
POUR SE RAPPELER QUE LA LUTTE<br />
AU VIH SE POURSUIT<br />
KAT CORIC<br />
116 <strong>Fugues</strong>.com JUIN 2011<br />
Du 25 mai au 16 septembre, l’Écomusée<br />
du fier monde décorera ses<br />
murs d’un accrochage très spécial,<br />
soit celui de l’exposition des photos<br />
de l’artiste Marc-André Gou<strong>le</strong>t.<br />
Blanc de mémoire est une des<br />
rares expositions en lien apparent<br />
et évident avec la lutte contre <strong>le</strong><br />
VIH/sida. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> résultat de la<br />
collaboration entre Marc-André<br />
Gou<strong>le</strong>t et la Maison P<strong>le</strong>in Cœur, qui<br />
vient en aide aux personnes<br />
séropositives.<br />
« C’est une exposition charnière<br />
qui veut démontrer que, en 2011,<br />
la maladie existe encore, que des<br />
gens se battent, et qu’il n’y a pas<br />
de cure », de dire Gary Lacasse, directeur<br />
du financement et des<br />
communications à la Maison P<strong>le</strong>in<br />
Cœur et porte-paro<strong>le</strong> pour Blanc<br />
de mémoire. Cette exposition vient<br />
marquer <strong>le</strong>s 30 ans du début de<br />
l’épidémie puisque, symboliquement,<br />
on attribue la date du 3 juil<strong>le</strong>t<br />
1981 en tant que<br />
commencement de la propagation<br />
de la maladie dans <strong>le</strong>s communautés<br />
gaies.<br />
On y présentera donc une quinzaine de photos. «Il s’agit des divers aspects que prend la lutte au VIH et<br />
qui ne sont pas exclusivement qu’aux militants ou qu’aux organisateurs des associations, mais aussi<br />
aux médecins, aux artistes qui se dévouent pour la cause et aux autres aussi. L’exposition est très<br />
large», note Gary Lacasse. On y trouvera, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> cofondateur et actuel président de la Maison<br />
P<strong>le</strong>in Cœur, soit Louis-Marie Gagnon, Evelyn Farha, la présidente d’honneur de la Fondation Farha, <strong>le</strong><br />
cofondateur de la Clinique médica<strong>le</strong> l’Actuel, <strong>le</strong> Dr Réjean Thomas, ainsi que <strong>le</strong>s artistes Kat Coric et<br />
Jean-Pierre Pérusse.<br />
Artiste multidisciplinaire, à la fois photographe, homme de théâtre et de danse et enseignant <strong>le</strong>s arts,<br />
Marc-André Gou<strong>le</strong>t s’est intéressé au VIH lorsque, à 15 ans, un ami lui annonce qu’il est séropositif. Par<br />
la suite, c’est <strong>le</strong> père d’une amie qui en est atteint. En 2005, il part pour <strong>le</strong> Burkina Faso, où il œuvre<br />
pour une organisation humanitaire VIH/sida. L’Afrique l’a étonné parce que <strong>le</strong> VIH n’y est pas vécu de la<br />
même manière. Là-bas, il est commun de voir une femme et ses enfants séropositifs… C’est en 2009,<br />
après ses études en photographie à l’Université Concordia que Marc-André Gou<strong>le</strong>t devient bénévo<strong>le</strong> à<br />
la Fondation Farha et a l’idée de cette exposition. « J’ai alors écrit <strong>le</strong> projet. J’ai commencé à photographier<br />
des gens d’après une liste fournie par la fondation et par la Maison P<strong>le</strong>in Cœur. Les gens ont été<br />
ouverts au projet parce que la cause [du VIH] si peu été abordée de cette manière-là que <strong>le</strong>s personnes<br />
à qui j’ai demandé de poser pour <strong>le</strong>s photos ont accepté », dit M. Gou<strong>le</strong>t.<br />
L’exposition aurait faci<strong>le</strong>ment pu compter 72 personnes, continue-t-il, tel<strong>le</strong>ment que des gens intéressants<br />
sont impliqués activement dans la lutte. «Mais ce fut une histoire de rencontres, de connaissances,<br />
et je voulais al<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> plus de milieux possib<strong>le</strong>, que ce soit avec des gens qui s’occupent des<br />
toxicomanes, des enfants, de banques alimentaires, à Trois-Rivières, à Québec, etc. » Bien sûr, Marc-<br />
André Gou<strong>le</strong>t aimerait bien qu’il y ait une suite. «Il faudrait cependant qu’el<strong>le</strong> soit subventionnée et<br />
non à compte d’auteur comme cel<strong>le</strong>-ci», commente-t-il. Les autochtones du Grand Nord seraient ses futurs<br />
sujets. «Bien qu’ils vivent ici, <strong>le</strong>ur réalité se rapproche cel<strong>le</strong> de l’Afrique : ils sont dans l’iso<strong>le</strong>ment,<br />
avec peu de moyens, et il reste beaucoup à faire pour mettre en place un système de dépistage, de sensibilisation,<br />
de traitements, etc.»<br />
Cette exposition se veut éga<strong>le</strong>ment une <strong>le</strong>vée de fonds pour la Fondation Farha dès <strong>le</strong> 25 mai, et ce,<br />
jusqu’à la clôture de l’expo <strong>le</strong> 16 septembre. Blanc de mémoire se terminera par un événement qui<br />
soulignera <strong>le</strong> 20e anniversaire de la Maison P<strong>le</strong>in Cœur. « Les détails de cette fête seront connus plus<br />
tard au cours de l’été, mais c’est certain que cela viendra marquer <strong>le</strong>s 20 ans de la Maison P<strong>le</strong>in Cœur<br />
et de ses services pour <strong>le</strong>s personnes vivant avec <strong>le</strong> VIH/sida », indique M. Lacasse.<br />
Le vernissage aura lieu <strong>le</strong> 25 mai à partir de 17h. Tenue vestimentaire suggérée : noir et blanc. À noter<br />
que <strong>le</strong> 8 juin, dès 18h, M. Gou<strong>le</strong>t sera présent pour commenter l’exposition en compagnie de Marianne<br />
Tonnelier de chez Cactus. q André C. PASSIOUR<br />
À l’Écomusée du fier monde, 2050, rue Amherst, Mtl. www.Ecomusee.qc.ca ou www.maisonp<strong>le</strong>incoeur.org ou www.marcandregou<strong>le</strong>t.com.