Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
infos d’ici et d’ail<strong>le</strong>urs<br />
ROBERT LARAMÉE, NOUVEAU DIRECTEUR DE GAI ÉCOUTE<br />
RÉPONDRE À LA DÉTRESSE<br />
Depuis mars dernier, Gai Écoute a comblé son siège de directeur<br />
en la personne de l’ex-conseil<strong>le</strong>r municipal Robert<br />
Laramée, qui remplace ainsi Laurent Gosselin. À 48 ans, <strong>le</strong><br />
nouveau directeur de Gai Écoute veut re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s défis d’augmenter<br />
<strong>le</strong>s services d’écoute et d’être plus au diapason des<br />
nouvel<strong>le</strong>s technologies afin d’intervenir plus efficacement,<br />
surtout lorsqu’une personne est en détresse. Il désire éga<strong>le</strong>ment<br />
venir en aide aux personnes âgées gaies et à ceux en<br />
difficulté sérieuses et qui pensent au suicide.<br />
Celui qui a été pendant 20 ans <strong>le</strong> directeur général des Maisons des<br />
Aînés de la Petite-Patrie (qui comprend deux résidences avec plus<br />
d’une centaine de personnes du 3e âge), dans <strong>le</strong> nord de la vil<strong>le</strong>,<br />
aimerait « revenir à la mission de base de Gai Écoute, soit l’aide, la<br />
référence et <strong>le</strong> counselling ». L’organisme inclut neuf employés et 28 écoutants bénévo<strong>le</strong>s. « Ma priorité c’est<br />
ces 37 personnes-là qui se dévouent à Gai Écoute, de poursuivre M. Laramée. Je dois m’en occuper, <strong>le</strong>s aider<br />
dans <strong>le</strong>ur travail, voir à <strong>le</strong>ur formation, je suis là pour eux.»<br />
Environ 30 % des appels proviennent du reste du Québec, <strong>le</strong> 70 % de la grande région métropolitaine. « Gai<br />
Écoute a donc fait la preuve de sa nécessité auprès de la population, mais c’est aussi la preuve d’un manque<br />
puisque ces 30 % aboutissent chez nous. Un de mes objectifs sera donc d’al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong>s subventions nécessaires<br />
afin d’augmenter <strong>le</strong> temps d’écoute », dit M. Laramée. En effet, <strong>le</strong> service de Gai Écoute, qu’il soit au<br />
téléphone ou par clavardage, s’arrête à minuit. « Oui, il y a eu <strong>le</strong>s gains légaux pour la communauté gaie, qui a<br />
évolué ainsi, mais au-delà des victoires juridiques, l’homophobie prend plusieurs formes, et de nombreuses<br />
personnes la subissent encore, vivent la discrimination, se sentent isolés, etc. Donc, on se doit d’être là et<br />
quand il <strong>le</strong> faut, pour <strong>le</strong>s aider », explique M. Laramée qui se sent tota<strong>le</strong>ment investi par cet objectif. Le<br />
clavardage devient un outil de plus en plus prisé par une certaine clientè<strong>le</strong> et, si l’on sent qu’une personne est<br />
en détresse «il faut lui venir en aide à n’importe quel moment, pas juste quand on peut», ajoute-t-il.<br />
Deux objectifs<br />
Robert Laramée, en acceptant ce poste, s’est fixé deux objectifs. Il y a <strong>le</strong> dossier du vieillissement des personnes<br />
LGBT. «Je ne peux renier mes 20 ans de gestion dans <strong>le</strong>s résidences de personnes âgées, continue M. Laramée.<br />
J’ai vu ce que c’est que d’être gai dans de tel<strong>le</strong>s résidences. Ces gens souffrent parfois d’iso<strong>le</strong>ment, de<br />
solitude. J’ai contribué à sensibiliser <strong>le</strong> personnel et <strong>le</strong> conseil d’administration (CA) à cette réalité et à impliquer<br />
des gais du CA ou parmi <strong>le</strong> personnel. C’est un dossier de la Fondation Émergence auquel je peux contribuer<br />
beaucoup parce que je <strong>le</strong> connais bien.»<br />
« Vieillir gai n’est pas si mal que ça de nos jours, mais il y a encore des personnes marginalisées. Il nous faut<br />
donc intervenir et mettre sur pied un programme pour équiper <strong>le</strong>s directions d’établissements, <strong>le</strong>s CA, <strong>le</strong>s employés,<br />
<strong>le</strong>s bénévo<strong>le</strong>s, pour qu’ils puissent comprendre cette réalité », souligne-t-il.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> suicide chez <strong>le</strong>s hommes gais l’interpel<strong>le</strong> au plus haut point. Le directeur de Gai Écoute y va par<br />
instinct, puisqu’il n’y a pas de statistiques précises sur <strong>le</strong> taux de suicide chez <strong>le</strong>s gais, que des études qualitatives,<br />
« mais, on <strong>le</strong> sait — on <strong>le</strong> suspecte en quelque sorte —, c’est une réalité », dit-il. Le désarroi, l’intimidation<br />
(chez <strong>le</strong>s jeunes surtout), <strong>le</strong>s problèmes de santé menta<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s réalités familia<strong>le</strong>s et personnel<strong>le</strong>s diffici<strong>le</strong>s<br />
sont tous des éléments qui peuvent conduire au suicide. « Je vais donc reprendre <strong>le</strong> bâton de pè<strong>le</strong>rin et al<strong>le</strong>r<br />
frapper aux portes afin d’obtenir <strong>le</strong> financement nécessaire pour contrer <strong>le</strong> suicide chez <strong>le</strong>s gais. »<br />
Politicien à la retraite<br />
De 1994 à 1997, Robert Laramée est membre du Comité exécutif de la vil<strong>le</strong> de Montréal et responsab<strong>le</strong> de la<br />
propreté et de l’environnement, dans l’ère de Pierre Bourque. En 1997, il quitte ses fonctions avec bien<br />
d’autres conseil<strong>le</strong>rs pour siéger comme indépendant et, par la suite, se présente en 1998 sous la bannière du<br />
parti Nouveau Montréal, de l’ex-chef de police Jacques Duchesneau. Il est alors dans <strong>le</strong> district de Père-Marquette.<br />
Défait, il se présente à nouveau en 2001 dans Saint-Jacques. Pour lui, c’est un retour à son ancien parti,<br />
Vision Montréal. En 2005, il se présente à la mairie de l’arrondissement Vil<strong>le</strong>-Marie et doit s’incliner devant<br />
Benoît Labonté, qui remporte la joute.<br />
Malgré ses douze ans passés en politique municipa<strong>le</strong> active, cela ne lui manque pas dutout. «Cela a été très<br />
dur. Je dois dire que mes choix n’ont pas été des plus judicieux, surtout en dernier, avoue l’ex-politicien. Mais<br />
je n’en veux à personne. Je garde un grand respect pour <strong>le</strong>s politiciens tous partis confondus et de tous <strong>le</strong>s<br />
niveaux que ce soit.» Si la vie politique est bel et bien derrière lui, Robert Laramée croit que sa connaissance<br />
des rouages de la politique et de la vie municipa<strong>le</strong> ne nuira pas à son poste. «Je pense que je peux aider l’organisme<br />
en matière de relations avec la Vil<strong>le</strong>, avec l’administration municipa<strong>le</strong>. Je peux apporter ma contribution<br />
de cette manière aussi», indique-t-il. qAndré C. PASSIOUR<br />
GAI ÉCOUTE 1 888-505-1010 ou 514-866-0103 aide@gaiecoute.org www.gaiecoute.org<br />
16 <strong>Fugues</strong>.com juin 2011