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dernier numéro de décembre - ALBA

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Toute conception architecturale digne <strong>de</strong> ce<br />

nom, se doit <strong>de</strong> s’intéresser à la condition<br />

contemporaine. Résolument. L’Histoire nourrit<br />

la peur. Prise dans le maelström d’un mon<strong>de</strong><br />

en état d’agitation convulsive et <strong>de</strong> précarité<br />

fugace, l’architecture abandonne ses vieux<br />

préceptes, désormais obsolètes. Beauté<br />

et lai<strong>de</strong>ur s’y fon<strong>de</strong>nt et se confon<strong>de</strong>nt.<br />

La violence y est présente, récurrente.<br />

Quasi sublimée. Une « trans.avant-gar<strong>de</strong> »<br />

s’oppose au « conservatisme mo<strong>de</strong>rniste »<br />

qui malencontreusement tend à escamoter<br />

problèmes et défectuosités - au lieu <strong>de</strong> les<br />

dénoncer - permettant ainsi <strong>de</strong> créer une<br />

forme d’« éveil émergent », une nouvelle<br />

conscience <strong>de</strong> la réalité urbaine. Vitalité au<br />

beau milieu <strong>de</strong> la négativité. Vigueur en pleine<br />

hi<strong>de</strong>ur. Exaltation humaine au sein d’une<br />

hostile urbanité. Parfait affranchissement.<br />

Coexistence plus-que-parfaite non sans<br />

acceptation. Transfert véloce jusque dans un<br />

« futur <strong>de</strong> splendi<strong>de</strong> désolation ».<br />

Une esthétique en découle. Inédite, potentielle,<br />

libérée et plurielle…<br />

« S’il y a une poésie <strong>de</strong> la désolation - enchaînent<br />

Coop Himmelb(l)au - c’est l’esthétique d’une<br />

architecture <strong>de</strong> la mort drapée dans son suaire<br />

blanc. La mort dans une chambre d’hôpital<br />

à carreaux blancs. L’architecture d’une<br />

mort subite sur béton. Celle d’une poitrine<br />

enfoncée par la colonne <strong>de</strong> direction, celle<br />

<strong>de</strong> la trajectoire d’une balle qui transperce la<br />

tête d’un <strong>de</strong>aler sur la 42e rue. L’esthétique<br />

<strong>de</strong> l’architecture du scalpel tranchant <strong>de</strong><br />

30<br />

l’intervention chirurgicale et du sexe <strong>de</strong>s peepshows<br />

dans <strong>de</strong>s cabines en plastique lavable,<br />

<strong>de</strong>s langues brisées et <strong>de</strong>s yeux étiolés. C’est<br />

ainsi que les bâtiments doivent apparaître.<br />

Inconvenants, crus, transpercés. Brûlants.<br />

Comme les anges d’une mort construite [ … ]<br />

Nous voulons une architecture qui donne plus,<br />

qui saigne, qui épuise, qui se tor<strong>de</strong>, et, pourquoi<br />

pas, qui casse. Une architecture qui brille, qui<br />

pique, qui se brise et se déchire lorsqu’elle<br />

s’étire. L’architecture doit être abyssale,<br />

embrasée, lisse, dure, angulaire, brutale, ron<strong>de</strong>,<br />

tendre, colorée, obscène, lascive, rêveuse,<br />

attirante, repoussante, mouillée, sèche et<br />

palpitante. Vivante ou morte. Si elle est froi<strong>de</strong>,<br />

alors froi<strong>de</strong> comme un bloc <strong>de</strong> glace. Si elle<br />

est chau<strong>de</strong>, alors brûlante comme une aile<br />

enflammée. Véritable catalyseur <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s composantes sensibles d’une urbanité<br />

déferlante, tout paradigme architectural<br />

contemporain - imbibé d’une juste dose<br />

<strong>de</strong> pragmatisme - se versera dorénavant à<br />

l’expression factuelle. L’« utopie » la vraie, reste<br />

celle d’une nature intacte. Ville, est désormais<br />

plus vraie que nature. Idéal urbain n’y est que<br />

chimère. Mais encore.<br />

À l’image <strong>de</strong> Beyrouth. Souillée. Torturée.<br />

Ravagée. Incessamment. De la dévastation,<br />

Ville-emblème ! Les guerres - bien<br />

qu’abondantes - sont loin <strong>de</strong> s’y avérer en<br />

exclusives héroïnes. Décrépitu<strong>de</strong> y trône.<br />

Souveraine toute-puissante. Au règne absolu.<br />

Au tout centre <strong>de</strong> son cœur - saigné à blanc<br />

ocré. À la lisière <strong>de</strong> ses crasseuses banlieues -<br />

><br />

[ Diary of Dreams |<br />

Nekrolog 43 - Hypo)<br />

crypticK(al ]

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