dernier numéro de décembre - ALBA

Le thème choisi pour le groupe que je dirigeais
s’est concentré sur la Cité de la Culture à
travers la vie nocturne non planifiée, « The
entertainment zone » qui va de District//S
jusqu’au fleuve de Beyrouth. L’atelier avait
pour but d’étudier le développement des
bars, cafés, restaurants, galeries d’art et autres
salles de spectacles qui occupent d’anciens
bâtiments et qui se sont développés sans
aucune planification, contrairement à ce qui se
passe habituellement dans d’autres villes du
monde. »
Mais quel a été l’immatériel et pourquoi traiter
un sujet aussi sensible dans une ville aussi
chaotique que Beyrouth ? Avons-nous trouvé
le résultat de l’institution culturelle appropriée
et sa synergie avec la société civile ?
Anne Marie Galmstrup, de Henning Larsen
Architects Levant, nous répond :
« Peut-être pas une solution, mais nous avons
exploré la complexité et la diversité de la ville
à travers des perspectives variées. Nous avons
dû faire face à des idées différentes. Peutêtre
que nous étions nous-mêmes l’institution
culturelle ? »
Suite au séminaire, les recherches et travaux
des participants ont été exposés à la Crypte
Saint-Joseph à l’USJ, une exposition qui a
accueilli plus de 150 visiteurs. Le séminaire
a également donné lieu à un ouvrage
« IMAGINATION 3, Suitable Cultural
Institutions, Imagine the synergy between
Cultural Institutions and encouraging Civil
Society », publié en juin 2012.
Cécile Galia
IMAGINATION 3 a été organisée en
collaboration avec l’Académie Libanaise
des Beaux-Arts (Alba), The American
University of Beirut (AUB), The Lebanese
American University (LAU), Gaia Heritage
et the Royal Danish Academy of Fine
Arts, Schools of Architecture, Design and
Conservation et a été parrainée par le Centre
Danois pour la culture et le développement
et Henning Larsen Architects Levant.
Elias Ank, étudiant à l’Alba, nous fait part de son
expérience.
Notre équipe était composée d’une Syrienne, de deux Danois et de
quatre Libanais. Briser la glace et faire connaissance n’a pas pris
énormément de temps, et nous avons rapidement commencé à
partager les idées, à proposer des suggestions et des solutions.
Redécouvrir Beyrouth, particulièrement Mar Mikhaël, avec l’équipe,
était une toute nouvelle expérience. J’ai été amené à remarquer des
éléments de la ville qui m’étaient devenus familiers : la planification
urbaine, les connexions entre une rue et une autre, la variété des petits
magasins et des entreprises et leur disposition les uns à côté des
autres… comme par exemple un garage, un fleuriste et une entreprise
de pompes funèbres qui coexistent harmonieusement au rez-dechaussée
d’un immeuble résidentiel…
Tout s’est présenté comme une grande aventure et découvrir de
nouveaux lieux cachés était le point culminant de chaque journée.
Pour moi, l’un des moments-clés fut de nous mettre à l’abri dans un bar
et de boire ensemble une boisson chaude, quand il pleuvait à torrents
dehors… de ressentir ensemble cette paix, cette sérénité…
Nous avons rapidement établi un rituel matinal : on tricotait ensemble
nos pensées pour planifier la journée et reprendre des moments-clés
de la journée précédente.
Toutefois, le véritable défi a été de coopérer entre nous et d’accorder
les différents points de vue, les méthodes de travail et les approches
d’affectation. Sept coéquipiers, sept esprits, sept imaginations.
Comment procéder avec un groupe si riche en idées créatrices ?
Comment réduire cette énergie et la rediriger à des institutions
culturelles ? Que fallait-il conserver ? Comment le présenter d’une
manière intelligente et intéressante ? Comment lier notre mission avec
d’autres équipes ?
Ce n’était pas une tâche évidente et nous avions parfois l’impression
que nous n’allions nulle part, comme si nous n’étions pas certains de
ce que nous faisions, mais, au final, nous nous sommes rendus compte
que tout cela fait partie de l’expérience, celle de travailler avec des
personnes de milieux culturels différents, en notant les différences et
les similitudes et en se faisant de nouveaux amis…
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